orphelins de l'Éden

11.30.2010

monde parallèle

À peine sortie du paradis hier que j'enfile mon sac à dos et du coup, je redeviens Ludivine du bitume. Comme ça, comme si ma vie n'avait pas du tout changé du tout au tout depuis toi. L'asphalte dans mes veines pendant tant d'années s'est remise à bouillir en un clin d'oeil et j'ai retrouvé avec aisance ce rythme de la citadine qui sait où elle va.

Malgré cela, quelques indices me rappellent que j'ai été hors du circuit pendant un certain temps. Le signal sonore de l'autobus lorsqu'un passager averti le chauffeur qu'il veut descendre au prochain arrêt a changé. Les jeunes hommes arborent des styles aux couleurs voyantes et aux cheveux salon de coiffure. Sainte-Catherine est éventrée entre Bleury et Saint-Laurent. Le Quartier des Spectacles prend forme en architectures nouvelles. Ici et là, des boutiques sont devenus des cafés ou vice versa. Sur les écrans de télé au métro Berri ont a changé le look des données date-heure-nombre de minutes avant le prochain train.

Un voyage aux allures de bond dans le futur.

11.29.2010

enjoy the ride

Dans quelques minutes, Cl., la maman de ton papa, arrivera pour venir garder un oeil sur toi parce que je quitte le paradis pour une première incursion en ville toute seule toute seule depuis treize mois. Rendez-vous annuel chez ma gynécologue oblige. Prendre le bus n'aura jamais été aussi excitant, à part peut-être pour ma première journée à la petite école.

11.28.2010

soeur Noël

Mon armoire à linge s'est renflouée les tablettes d'un coup grâce à un immense sac plein de vêtements que ma soeur B. m'a si gentiment apporté aujourd'hui. Elle a fait le tri dans toutes ces fringues accumulées pendant ces quatre années à Hong Kong durant lesquelles elle a écumé les tringles de nombreuses ventes. B. aurait pu devenir styliste ou acheteuse pour une compagnie de frusques tellement elle a plaisir à découvrir le textile sous toutes ses coutures. Moi qui n'ai ni le temps de magasiner ni l'envie de le faire vraiment, c'est un vrai cadeau du ciel ces trucs de coton confortables comme je les aime.

11.26.2010

David contre Goliath

Un drôle de croisement de désignations spéciales pour ce jour qui débute sous une pluie qui verglace. Deux idées totalement opposées l'une de l'autre soumettent le citoyen à un cas de conscience. En effet, le consommateur en lui doit choisir entre ces préceptes antagonistes pour dicter son comportement social des prochaines heures: sauter dans le train d'enfer du Black Friday ou le regarder passer, ticket d'embarquement à la main, délibérément déchiré en deux au nom de la Journée sans achat.

Le Black Friday, c'est le coup d'envoi en grandes pompes des achats de Noël aux États-Unis. Aujourd'hui, les commerçants appâtent les acheteurs avec des soldes irrésistibles et fulgurants qui ne durent qu'un jour ou le temps du week-end. Venez à nous avec vos besoins de matériel incessants, nous avons une offre qui fera votre bonheur.

Il paraît que l'année dernière, ce jour a généré des transactions totalisant environ six milliards de dollars. En pleine récession, imaginez. Il paraît aussi que certains commerçants canadiens ont commencé à imiter leurs homologues américains pour éviter l'exode des boutiques ce jour-là dans notre pays. Imaginez des magasins vides.

Des magasins vides pour une journée, c'est justement l'idée qu'a eue Adbusters, ce magazine activiste concocté à Vancouver, il y a 19 ans. La Journée sans achat est bien expliquée par l'Union des consommateurs. En gros, il ne faut rien acheter aujourd'hui pour des raisons environnementales, éthiques et même philosophiques. Réfléchir aux valeurs profondes qui motivent notre rôle social et peut-être choisir de remettre un certificat d'exemption de cadeau (disponible au bas de la page web en référence ci-haut) aux membres de notre entourage à l'approche du temps des Fêtes.

Qui sait, l'abstention l'emportera peut-être un jour sur le deal alléchant de ce jour dans notre fin fond collectif et ce Black Friday ne deviendra plus qu'un souvenir ombrageux.

11.24.2010

l'attendu, l'aimé

À 16 h 40 hier après-midi, je parle avec ma soeur G. qui plane sur les effets de la péridurale. Elle est dilatée à 3. En raccrochant, je me dis que la pauvre en a encore pour de nombreuses heures à vivre les secousses des contractions qui viennent et qui vont pour en arriver à ce fameux 10 qui permet la poussée de l'expulsion ultime. Mais à peine notre souper terminé à 17 h 50 que le téléphone sonne pour nous annoncer la naissance d'Ar., mon neveu tout neuf. Une fois parvenue à la détente procurée par l'anesthésie, tout s'est passé rapidement, comme pour Lc., son premier garçon.

Il a les yeux bleus, un visage rond comme son frère et pèse 7.13 livres, malgré que le ventre de ma soeur était é-nor-me ces derniers jours. Mais le plus important, c'est qu'il soit en santé.

C'est le plus important parce qu'Ar. a une fente labio-palatine - en termes plus communs et péjoratifs, un bec-de-lièvre. Ma soeur G. et son amoureux Rb. l'ont appris lors de l'échographie de la vingtième semaine, celle où les parents apprennent le sexe de l'enfant. Ce que beaucoup de gens oublient, c'est que lors de cette fameuse écho, une foule de mesures sont prises pour savoir si le foetus se développe normalement. Par exemple, c'est à ce moment-là de ma grossesse que nous avions su pour la dilatation du bassinet droit de garçon.

Nous étions donc tous prêts à accueillir Ar., surtout ses parents bien sûr, qui ont reçu beaucoup de support de l'équipe médicale à Sainte-Justine. En plus, le pédiatre de garde hier à l'hôpital où G. a accouché leur a révélé qu'il avait lui-même une petite fille qui était née avec la même malformation. Il a terminé son quart de travail à 16 h, mais est revenu à l'hôpital en soirée pour venir aider le personnel à installer le ruban gommé qui referme un peu l'orifice de la lèvre supérieure qui monte jusqu'au nez puisque la fente parcourt le palais, qui est aussi le plancher de l'organe olfactif.

Certaines informations médicales prétendent qu'une fente labio-palatine peut être un signe de problèmes de santé subséquents plus graves, entre autres des retards mentaux lourds. Alors Dieu merci pour cette bonne santé qu'il a accordé à Ar.

Merci aussi pour le fait qu'il réussisse à prendre le lait d'une bouteille sans problème. Là encore, la fente labio-palatine complique l'alimentation. G. va tenter de stimuler sa montée laiteuse machinalement parce qu'Ar. n'arrive pas à créer la succion nécessaire, mais vraiment, qu'il arrive à boire sans s'étouffer ni recracher, c'est déjà une victoire grandiose.

M. et moi allons le voir ce soir. Je suis excitée comme une gamine qui sait qu'un cadeau fantastique l'attend sous le sapin. Ma fibre maman vibre follement à l'idée de tenir un ange tout juste venu des nues dans mes bras. Joie, joie, joie.

11.23.2010

go

Ma soeur G. est dans une chambre à l'hôpital, dans un bain pour faire passer un peu la douleur, parce que les contractions ont commencé. Ar., son deuxième fils, arrive aujourd'hui. Que cet accouchement se déroule rondement et que Dieu veille sur toi, nouveau venu de nos coeurs.

11.22.2010

faits saillants

- Visite d'An. la Brésilienne et de son garçon E. au paradis: un beau moment, empreint lui aussi de cette simplicité nourrissante.

- En finissant ma marche de l'après-midi, quittant tout juste l'union mère-fils sur le pas de leur porte, je passe devant chez Cr., la future gardienne de Bo. Elle nous aperçoit au travers la fenêtre, qu'elle vient entrouvrir, le temps de jaser un peu. Il y avait longtemps que nous ne nous étions croisées. De sur le trottoir, j'en profite pour lui annoncer que garçon est porteur du virus de l'herpès. Je lui en parle parce que Jl. m'a dit que ça pouvait peut-être poser problème s'il avait une crise lorsqu'il sera à la garderie, du genre que je doive le garder à la maison pendant toute sa période de possible contagion. Cr. réagit très bien, son mari et sa soeur étant eux aussi des porteurs-actifs. De toute manière, dit-elle, il sera plus grand et pourra comprendre de ne pas partager ce qu'il met dans sa bouche. Ouf, super.

- Pour le souper, M. est conquis par mes tournedos au boeuf cuits à la mijoteuse. C'est ma maman qui me l'avait offerte il y a plus d'un an et ce n'est qu'il y a trois semaines que je me suis finalement décidé à démystifier la bête, cet appareil de cuisson lente. Depuis, je l'ai utilisée entre autres pour faire cuire des légumineuses - sans dégât sur le poêle - et des viandes d'une tendreté fondante en bouche. Le charme.

- Avant le dodo, j'ai un flash dans ma douche: j'ai encore un tube de gel d'arnica et des granules -vestiges de ma tendinite d'il y a deux ans - pourquoi ne pas les utiliser pour soigner mon épaule qui a bloqué ce matin et qui depuis, barre le côté gauche du haut de mon dos. Je me dis que ça peut aussi aider mon bas du dos, meurtri lui par ma lombalgie réveillée depuis de nombreuses semaines à cause de mes sessions d'allaitement étendue et qui me donne des sueurs froides pendant la nuit tant le mal est de plus en plus insupportable. Viva l'arnica.

11.21.2010

comme un roman

Journée de premières au fourneau: premier gâteau aux graines de pavot assez réussi merci et première polenta qui elle, aurait pu être mieux. Premières aussi à table puisque Oa. et Oe. nous ont reçu avec un dîner ukrainien typique selon leurs dires. Au menu, le bortsch, cette soupe aux betteraves, qui s'est avérée absolument succulente, même selon les papilles de M., pas du tout fan de ce légume racine à la chair pourpre en temps normal, et des varenykys, de petits chaussons fourrés soit au fromage sucré, soit aux patates, et cuits à la vapeur. Un repas de roi selon moi, un repas du peuple selon eux.

Après les agapes, Oa. est allé chercher des ziplocs pleins de photos de sa famille parce qu'ils sont comme ça elle et Oe., ils aiment reconstituer le passé une fois de temps en temps. Les amis, laissez-moi vous dire que je n'ai jamais vu d'aussi beaux souvenirs sur papier. Des clichés en noir et blanc de quatre générations, des instantanés captés en studios ou au naturel, des moments importants dans des vies sur un autre continent, dans une autre société.

De toute cette petite famille émane un amour du prochain authentique et sans artifices. Une simplicité riche qui nourrit nos âmes.

11.20.2010

toujours plus loin

Ma maman dit que c'est la nouvelle de la semaine alors aussi bien la publier: M. est allé chercher un lit pour Bo. chez le géant suédois. À l'îlet, nous avons maintenant greffé un lit simple. Notre chambre a rétréci d'un coup, mais l'espace dodo lui s'est agrandi. Avec garçon-bambou long comme une liane, il fallait penser passer à la prochaine étape dans cette aventure de co-dodo et puisque nous tenons à faire les choses en douceur, ce greffon est là pour quelques temps.

Mais à ma maman, je lui annonce qu'il y a quelque chose de presque aussi important dont il faut faire l'annonce: au souper, un déclic s'est fait et Bo. comprend qu'il peut utiliser ses mains pour communiquer les mots "encore" et "fini". Il faisait le signe "musique" à sa façon depuis une grosse semaine. Le tout a des airs de jeu pour l'instant, mais le pouvoir de communication gagne sa conscience peu à peu et nous réserve beaucoup de belles surprises, assurément.

11.18.2010

demande spéciale


Pour toi Jl., je transmets cette recette de biscuits miel et beurre d'arachides ultra simple qui ne requiert ni mixeuse bruyante ni beurre tempéré - chose rarissime en pâtisserie - tirée du magnifique livre The New Laurel's Kitchen, bible du végétarien et gaga d'une nourriture saine.

Préchauffez le four à 350F et placez une grille au centre.

Dans un bol, mélangez à la cuillère de bois 1 tasse de beurre d'arachide croquant et naturel à une tasse de miel au parfum délicieux jusqu'à l'obtention d'une pâte soyeuse. Ajoutez un gros oeuf tempéré battu préalablement et 1 cuillère et demie à thé d'essence de vanille. Redonnez quelques coups de cuillère de bois, histoire de bien intégrer les deux derniers ingrédients.

Dans un autre bol, tamisez ensemble deux tasses de farine à pâtisserie, 1/2 cuillère à thé de sel et une autre de petite vache.

Transvidez l'appareil sec dans l'appareil humide, petite quantité par petite quantité, en prenant le temps d'intégrer chaque ajout en brassant quelques coups.

Sur une plaque de cuisson tapissée de papier parchemin, formez des boulettes de pâte avec une cuillère à mesurer format soupe (15 ml). Écrasez-les un peu avec une fourchette que vous mouillerez à chaque trois boulettes environ pour éviter que ça ne colle et enfournez pour une dizaine de minutes. Quand les bords sont dorés, sortez-les. Attention, le miel peut les faire brunir très vite si vous les oubliez.

Sur une grille, laissez reposer la plaque sortie du four quelques minutes. Transférez ensuite les biscuits sur la grille. Attendez que la plaque soit revenue à la température de la pièce avant de préparer une autre fournée.

Sachez qu'ils sont encore plus moelleux le lendemain s'ils ont été laissés dans une jarre sur le comptoir.

hip hip hip hourra

Après le bain, juste après, M. m'a appelée pour que je vienne voir notre garçon grimper une marche de notre escalier tout seul. Il en a escaladé trois de suite sous mes yeux pleins d'eau.

C'est que je m'inquiétais de sa paresse physique à ne pas vouloir se hisser par ses propres moyens, surtout que monsieur n'a jamais encore marché à quatre pattes, ce qui est un stade très important à accomplir pour son développement selon A-M l'ostéo.

Quand Bo. tombe sur son popotin, il se contente de demeurer là où il est, s'amusant avec ce qui est à sa portée, en attendant que maman ou papa passe par là pour qu'il puisse se lever de peine et de misère grâce à leur aide, minime tout de même, il faut le préciser.

Garçon ne cherche pas à utiliser les meubles et les murs pour se déplier. Mais déjà ce matin, il a réussi à passer de sur ses genoux à ses pieds en s'appuyant dans l'armoire des casseroles, qui est sa station favorite dans la cuisine. Quelque chose semble avoir débloqué. Enfin.

11.17.2010

créer du comestible

Avant le bain, je peux résumer ma journée de pluie à la préparation de deux desserts - des coupes de crème cuite au sirop d'érable et des biscuits au miel et au beurre d'arachides - et à un appel de Visa Desjardins m'annonçant que ma carte a été clonée - quatre transactions dans des stations d'essence aujourd'hui seulement les ayant allumés sur la fraude.

Ah oui, j'oubliais l'invitation d'Oa. pour aller manger le bortsch - un de leurs plats nationaux - chez eux dimanche midi qui vient. J'ai accepté, à la condition que je puisse préparer un gâteau aux graines de pavot façon ukrainienne. Oa. semblait tout à fait ravie.

Ces temps-ci, je me plais à cuisiner du nouveau au moins une fois semaine. Je crois que je le fais pour le bonheur d'accomplir du délice au quotidien. Depuis toutes ces années au fourneau, il me faut repousser les limites du connu à table. Ce gâteau que je ferai dimanche en matinée, ce sera une première. J'ai repéré la recette dans un de mes livres. Une pile d'entre eux trône dans la cuisine et je les feuilletterai demain pour encore m'inspirer, mais cette fois, en prévision d'ajouter du neuf dans mon planning de la semaine prochaine. Je prévois un hiver gourmand.


11.16.2010

outils pour toute une vie

Elles existent les pistes de solution naturelles pour soigner l'herpès et aussi l'équivalent du Tempra dans le merveilleux royaume des plantes. Je le sais à présent grâce au précieux coup de main via courriel initié par J. ma voisine de l'autre rive qui m'est venu de son amie Th., en voie de devenir herboriste, celle-là même qui m'a donné la formation sur la méthode sympto-thermique ce printemps. Parce que l'information qu'elle m'a fait parvenir est si complète et peut être utile à d'autres, je vous offre une copie de ce mail:

Bonsoir Ludivine,

Comme tu le sais sûrement, la sortie de l'herpès est souvent dû à une faiblesse immunitaire parfois causé par un événement perturbant tel stress, poussée de dents, choc émotif, etc.
  • Pour un enfant on peut aussi y aller pour une diète forte en Lysine et faible en Arginine. Source de Lysine: Choucroute, germe de blé, dinde, poisson, poulet, lait, yogourt, fromage, germinations, légumineuses, légumes frais. Source d'Arginine: Agrumes (à éviter à tout prix), noix, aubergine, champignons, noix de coco, raisons secs, riz brun, soya, sucre graines, poivrons verts.
  • La Mélisse est très bonne pour l'herpès et elle est pas trop forte pour les enfants. Prendre en tisane en interne (1c. à thé par tasse, 1 tasse par jour). En plus, elle va calmer le coeur de l'enfant.
  • En externe, appliquer la teinture de Mélisse et/ou l'huile de Millepertuis plusieurs fois par jour. Le citron est aussi bon en externe. Le citron est bien en début, dès apparition des éruptions.
  • En Interne, donner aussi du Glycérée d'échinacée (Poids en livre divisé par 2 te donne le nombre de gouttes à donner 3 fois par jour). Donner sur le court terme et idéalement dès l'apparition des éruptions.
  • En interne, sur le long terme donner du Reishi à petite dose pour renforcer le système immunitaire et réduire le nombre de crises. (Je vais vérifier si 1 an c'est ok pour le Reishi et je te confirme cette info)
  • Ah oui l'équivalent du Tempra: la Cataire!!!! Qui pousse pour les petits!!!
Tout est bon pour toi aussi juste à des doses plus fortes.

Si jamais tu prévois avoir d'autres enfants, il y a des trucs à prendre pendant la grossesse pour pas donner l'herpès à ton enfant.

Voilà s'il y a des questions n'hésite pas!!!!!

Th.


11.15.2010

les jumeaux du virus caché dans les racines du nerf trijumeau

Deux jours de Tempra et heureusement, aujourd'hui, garçon semble aller mieux alors nul besoin de lui administrer d'autres doses de ce liquide fushia - saveur de cerise oblige - qu'il ne semble pas apprécier du tout. Moi non plus d'ailleurs, mais que voulez-vous, il faut ce qu'il faut parfois, surtout que malgré un tour chez Tau hier pour dénicher un produit naturel qui aiderait à calmer sa douleur, nous en sommes restés au même point, c'est-à-dire avec cette seule option, même après avoir consulter les conseillers qui ont une formation en naturopathie.

Le plus étrange dans tout ça, c'est que M. a lui aussi un feu sauvage, son premier à vie. Après sept ans en relation avec moi - porteuse du virus depuis le début de ma vingtaine - et fils de Cl. - elle aussi porteuse du virus - il n'avait jamais vécu de crise auparavant. Je croyais qu'il faisait partie de ces chanceux qui sont porteurs du virus, mais qui ne développeront jamais d'éruption vésiculeuse douloureuse. Il faut dire qu'il est très fatigué ces temps-ci, que son immunité est donc fragilisée. Et que son amour prend forme dans un triste geste de solidarité.

11.13.2010

par choix

Ce que j'ai appris hier de nouveau - et de majeur à mes yeux de fille hyper orientée bouffe santé - à propos de mes voisins Brésiliens:

- An. est végétarienne depuis trois ans et élève leur garçon dans cette même voie. T., le papa, mange parfois de la viande et c'est lui le cook de la maisonnée.

Je dis à An. que lorsqu'ils viendront manger au paradis, pas de souci, mes dix ans de végétarisme dictent encore la majorité de notre planning menus de la semaine. How exciting.

Aujourd'hui, j'ai appris autre chose, mais à propos de la santé de garçon cette fois. Much less exciting:

- Ce ne sont pas des aphtes qui tapissent l'intérieur de sa bouche et qui irritent ses gencives à vif, c'est une primo-infection herpétique. La médecin à l'urgence ce matin nous a donné le diagnostique. Coco vit donc une méchante crise d'herpès simplex, mais il paraît que c'est définitivement la pire à vie, et que ce pourrait être son seul épisode pour toute son existence, ou le premier de plusieurs autres.

Tout juste hier, je disais à An., à propos de notre mode de vie, que notre alimentation était notre médication au quotidien chez nous, que nous n'avions ni aspirine, ni Tempra à la maison. Je n'ai pas touché de bois. Tempra y est rentré à présent parce que la douleur que Bo. endure depuis ces derniers jours doit être matée. Eh merde.

11.11.2010

meeting de mamans

Grâce à ma voisine J., qui est venue faire un coucou avec son beau Mt. du haut de ses 21 mois, je sais que Bo. a sûrement un aphte sur le bout de la langue. C'est elle qui a dit aphte, moi je m'en serais tenu à "bouton". Bon, il paraît que ça guéri en se résorbant dans l'espace de deux semaines et puisqu'il est fiévreux depuis les derniers jours de façon intermittente, peut-être que c'est un nouveau symptôme pour une dent qui vient.

Sinon, hier et aujourd'hui peuvent se résumer par le mot voisinage justement. Voisine de l'autre rive passée le pont Victoria aujourd'hui, voisines du quartier hier, dont Oa et son garçon Mx. que j'avais invité à partager notre humble repas du soir.

Je ne vous ai pas encore dit que dimanche jour des abris Tempo, j'ai fait une nouvelle rencontre dans le petit parc qui commence à ressembler à un carrefour international. Cette fois, c'est un couple de Brésiliens ayant immigrés au Canada il y a maintenant huit ans.

Ce que je sais d'eux:

- Elle se prénomme An., lui T., et leur garçon du même âge que Mx., soit 14 mois, E.

- Ils parlent le portugais, leur langue maternelle, et l'anglais depuis qu'ils sont au Canada, parce qu'ils ont vécu à Kingston d'abord, puis à Toronto. Le français, ils planifient l'apprendre bien assez vite.

- Ils ont choisi de vivre au Québec plutôt qu'aux États-Unis, tout ça en rapport avec la carrière de T.

- Ils habitent à trois minutes à pied du paradis.

Au fur et à mesure de nos rencontres, si elles se poursuivent - je crois que c'est bien parti - je dérouillerai mon anglais, ce qui m'aidera à rester connecter à mon boulot bilingue. Yé.

11.09.2010

fil conducteur

Parfaite petite journée ordinaire qui apporte de véritables perles à relater brièvement.

D'abord, maman m'appelle pour me dire qu'en faisant des recherches sur le nom de mon père, elle est tombé sur un site Internet d'une bibliothèque qui a archivé d'anciennes photographies de gens de ce coin de pays où elle est située. Ainsi, pour la première fois de ma vie, j'ai vu mes arrière-grands-parents paternels aujourd'hui et appris que le père de ma grand-mère portait le même prénom que mon père.

Bon, si je ne vous ai pas perdu quelque part dans cet imbroglio généalogique, je peux poursuivre l'égrainage de mon collier (de perles, il va sans dire).

Pour ce faire, je décide de rebaptiser sous vos yeux mes voisins Ukrainiens devenus amis pour faciliter le démêlage de genre. Alors Ol. l'Ukrainienne devient Oa. et Ol. l'Ukrainien, Oe.

Cela étant fait, poursuivons.

Oe. s'abstentant pour la semaine aux États-Unis pour affaires, je me fais un devoir d'aller rendre visite à Oa. qui ne verrait personne d'autre que son petit Mx. sinon durant ses journées. Ainsi, installés tous les quatre - nous deux et nos petits hommes - sur le tapis de sol dans la chambre de Mx., une conversation débutant avec Oa. qui s'informe de la grossesse avancée de ma soeur G. se termine avec des questions sans réponse à propos de la vasectomie.

Voyez-vous, Oa. qui a complété une formation d'infirmière dans son pays doit en refaire une ici si elle veut pouvoir gagner sa vie avec ce métier. Elle a donc eu quelques cours de biologie et elle me raconte qu'un jour, un de ses professeurs leur a expliqué la procédure de cette méthode de stérilisation masculine, mais qu'il n'a pas répondu à certaines de ses questions, qu'elle n'a en fait jamais formulées, trop timide de prendre la parole dans une langue qu'elle ne maîtrise pas assez bien à son goût.

Oa. est une femme brillante. Le genre de personne qui s'intéresse vraiment et dont la matière grise bouillonne à force d'éclairs produits par ses neurones.

Ses questions pleines de bon sens:

A - Est-ce qu'un homme qui a subi une vasectomie éjacule encore?

Dans le même ordre d'idée, A2 donc -

L'homme qui n'éjacule plus peut-il encore ressentir du plaisir?

Toujours à propos de la mécanique masculine une fois l'intervention faite:

B - Si les testicules ne se vident plus, comment est-ce que l'hypophyse arrive à bien transmettre les signaux hormonaux?

De retour au paradis, un peu de recherches sur Internet me permet d'apprendre que le sperme représente environ seulement 2 à 3% du liquide qui constitue l'éjaculation et que ce sont les canaux déférents qui sont bloqués pendant l'opération, pas les vésicules séminales. Ainsi, l'homme peut encore avoir du plaisir puisqu'il éjacule toujours et les hormones continuent à faire leur travail de transmission compte tenu que la production de sperme se poursuit dans un équilibre qui se crée et que les cellules fabriquées meurent, tout simplement.

Définitivement moins niaiseuse en me couchant ce soir.

11.08.2010

beat master

C'est décidé, je viendrai écrire de façon plus régulière, mais de plus courts messages. Chaque jour qui passe peut m'inspirer de petites capsules, alors pourquoi ne pas tenter cet exercice qui changera de tous ces paragraphes qui finissent par tournée en rond à force de chercher du contenu pour nourrir des clins d'oeil du quotidien.

Je lance donc officiellement le rythme de cette nouvelle dynamique sur fond d'effluve de sablés au beurre tiédissant sur le comptoir de la cuisine qui embaume la maisonnée aux parquets frisquets. Quoi de plus réconfortant. Peut-être un de ces sablés trempés dans un verre de lait de soya chaud.

11.07.2010

exercice gratis

Dimanche radieux que je pourrais aussi baptiser: jour idéal pour monter l'abri Tempo. En effet, à St-Hubert-on-the-beach aujourd'hui, le voisinage au grand complet, me sembla-t-il quand je fis mon petit tour dehors avec Bo., était sur le mode assemblage de ces fameux affreux squelettes de métal recouverts d'une bâche blanche.

Tout un rituel de démêlage de poteaux dans mon coin autour de cette besogne qui occupe souvent pour une journée ceux qui s'y frottent. Nous, depuis quatre ans que nous habitons le paradis, nous demeurons ces extra-terrestres qui n'ont ni tente-tunnel ni, par le fait même, poteaux plantés en bordure de notre entrée pour signaler au tracteur de déneigement d'une compagnie privée de venir déblayer chez nous moyennant quelques centaines de dollars pour la saison des précipitations blanches. Nous pelletons. Eh oui, how strange is that. Nous comptons sur nos forces musculaires pour libérer notre couloir d'asphalte afin d'y stationner Jasmine la Fit.

Seuls de notre espèce parmi ceux de notre banlieue qui craignent les congères, mais surtout, heureux de faire cette job de bras qui oxygène au grand complet et de fond en comble le corps, qui ne demande pas mieux vraiment que cette dose d'activité physique pour se dégourdir de ce froid qui fige sinon.

11.02.2010

oui, allo

Depuis mon paradis qui me donne des airs d'insulaire par temps froid puisque dévéhiculisée - je sais, c'est un mot inventé... Boris Vian, sors de ce corps -, je rentre en contact avec le monde extérieur pendant la journée beaucoup pas mal grâce au téléphone. C'est mon life line pour reprendre cette expression du millionnaire télévisé ou mon fil d'Ariane pour reprendre celle du Minotaure terrorisant.

Au bout de ce fil, il y a des amies, ma famille. Quand l'appareil téléphonique s'éveille en sonneries, Bo. lève la tête comme un daim en forêt percevant un craquement lointain. Il me jette ensuite un regard qui me dit: maman, la manette à laquelle tu parles s'anime.

Très régulièrement, je parle avec Jl., mon amie de presque toujours si l'on calcule qu'elle est dans ma vie depuis les dix-sept dernières années. Jl., maman de K. qui va avoir bientôt six mois et de Tl., sa grande fille de cinq ans qui a commencé l'école cette année, c'est un vrai beau rayon de soleil. Avec elle, pas de faux-semblant ni de tournage en rond, mais toujours cette douceur respectueuse propre au non jugement qui illumine son coeur. Du lundi au vendredi, nous nous parlons de trois à quatre fois, pour de bons blocs au chrono, selon ce que nos garçons nous permettent, selon aussi nos humeurs bien sûr. Nos conversations se construisent à partir de nos valeurs, de nos choix de vie, de nos aspirations profondes, bref, elles nous nourrissent véritablement.

Une autre amie avec qui je communique souvent, c'est Ol., cette voisine Ukrainienne qui fait bel et bien partie de ma vie au quotidien à présent. En fait, toute la petite famille, Ol., Ol. son mari, et Mx., leur garçon de deux mois l'aîné de Bo., fait partie de nos vies, celles de notre petite famille. Bien sûr, puisque Ol. est à la maison comme moi et que nous habitons à quelques minutes l'une de l'autre, nous nous rejoignons aussi parfois au petit parc pour parler tranquillement, tout en veillant sur nos trésors qui s'activent chacun selon leurs envies. Ol. m'explique comment est la vie dans son pays d'origine et me pose une tonne de questions sur la mienne. Son coeur est si pur que cela se sent à des milles à la ronde. Souvent, je remercie Dieu de cette rencontre fortuite qui me permet de socialiser intelligemment et simplement pendant mon congé de maternité prolongé.

Ma famille par téléphone le jour, c'est ma maman à son boulot, ma grand-maman une fois semaine, en matinée si elle n'est pas sortie marcher ou sinon, assurément sur l'heure du dîner qu'elle prépare et prend quelque part entre 11 h et midi. C'est aussi depuis peu ma soeur G. à la maison parce que son deuxième garçon, A., est sur le point de se montrer le bout du nez. Nous nous faisons des coucous, histoire d'actualiser les évènements qui alimentent nos vies respectives, petits et grands.

Rares sont les échanges téléphoniques après 17 h au paradis ou même pendant le week-end, à part ceux avec ma soeur B. au moins une fois semaine puisqu'elle travaille le jour. Ce temps est consacré à notre petite vie familiale, à profiter de nous trois réunis. Moi, M. et Bo. Cellule bienheureuse flottant sur le dos d'un cerf-volant connecté à la planète par l'invisible.