orphelins de l'Éden

10.30.2012

prolongation du bordel

La semaine dernière, M. était en vacances.  Une semaine qui devait lui permettre de passer du temps avec sa petite famille, au paradis, avec une salle de bain au sous-sol complétée, c'est-à-dire, sans devoir accomplir aucune tache spécifique reliée à ce projet, lui qui avait consacré beaucoup d'heures à des besognes périphériques   De fait, tout s'est bouclé mercredi dernier, avec monsieur Y. qui a sablé les joints des murs extérieurs de la pièce d'eau, que nous avons salué avec gratitude.  Car très belle cette pièce.  Entièrement satisfaits que nous sommes.  Seulement, elle reste inutilisée, à part pour quelques visites pipi-caca.

Pendant les deux jours qui ont suivi la fin de la réalisation du projet, j'étais dans un mode écoeurantite aiguë suite au fatras qui a duré un mois et à toute la poussière qu'il a laissé derrière lui.  J'attendais de trouver le bon moment pour me lancer dans ce ménage majeur - avec de jeunes enfants, ça veut dire presque jamais - quand bang!, M. m'a annoncé une très mauvaise nouvelle: sous notre pare-vapeur installé sur la dalle de béton, là où il y a notre plancher stratifié, il y a de la moisissure.  Oh-la-la.

Ces champignons sont définitivement à chasser de notre foyer.  Ils provoquent des problèmes de santé respiratoire ou autres et se multiplient à la vitesse de la lumière.  Un peu assommés, il nous aura fallu jusqu'à hier pour enfin contacter nos assurances afin qu'ils fassent venir un expert en sinistre.  Il nous faut sortir ces intrus au plus vite du paradis, avec tout le nouveau fatras que cela implique.

C'est nul, très nul, pas de doute.  Un gros tiers de notre sous-sol doit être décontaminé.  Il faudra libérer cet espace de tout mobilier et objets, retirer le plancher flottant, attendre que des spécialistes s'attaquent à la moisissure, en plus de trouver la source du problème - infiltration, structure de la maison, piètre isolation, etc. -, pour ensuite laisser la dalle s'assécher et reconstruire éventuellement.  Mais bon, il faut faire face à la musique.

En attendant, fillette a huit dents de percées - eh oui, cinq nouvelles en moins de deux semaines -, elle est de plus en plus intéressée par des morceaux de nourriture qu'elle veut attraper elle-même - tant et tellement qu'elle a complètement délaissé les purées quatre jours d'affilée -, elle avance d'un pas de temps à autre et, elle est belle comme un coeur.    

Vivement le retour d'un environnement douillet et sain.  D'ici là, nous concentrer sur nos trésors.

10.19.2012

mon premier

Garçon fait des becs moutons.  Monsieur s'amuse à inventer des "nouveaux becs" comme il dit, histoire de rendre ce geste de tendresse encore plus spécial.  Il y a quelques semaines, tout a commencé avec le nouveau bec suivant: smack-smack-smack.  Un joli triolet, tout d'un trait.  Et puis après, il y a eu le bec cochon qui faisait le bruit de l'animal - mes penseurs croches vous autres! - quand il venait nous le coller au lèvre ou sur la joue.  Il y a une semaine, c'est mon préféré qui est né - toujours juste avant le dodo du soir, sur le point de quitter l'îlet.  Un bec suivi d'un bêêêêêêêêêê tout doux soufflé avec son haleine chaude.  Le bec mouton.  Maintenant, il a également ajouté au répertoire un bec grenouille - "rabbit-rabbit" -, mais je lui demande toujours de me donner mon préféré et il consent avec amour.  Garçon de mon coeur.

Garçon de mon coeur qui me fait aussi des surprises.  Mercredi dernier, quand nous arrivons sur le pas du paradis au retour de la garderie, il continue son chemin sur le trottoir, en direction du petit parc.  Bien que mon souper ne soit pas commencé, je décide de céder à son envie de prendre encore un peu d'air, sachant que nos marches du soir ne sont plus qu'un souvenir des jours plus longs.  Arrivés à la lisière de l'espace vert, juste après une haie de cèdre, il fait: tadam maman! en tendant le bras, tout fier.  Mon coco voulait me montrer que l'on avait tourbé autour d'une borne fontaine qui était entourée de terre mangée d'immenses mauvaises herbes depuis plus de trois mois maintenant, fin des travaux d'aqueduc qui ont eu lieu en début d'été. La semaine dernière, j'avais même décidé d'appeler la compagnie en charge des travaux pour leur demander s'ils  avaient oublié ce coin endommagé tellement c'était désolant, et garçon le savait parce qu'à toutes les fois que nous passions là - c'est-à-dire très souvent -, il me demandait pourquoi il n'y avait pas de gazon.  Tadam maman!, que me fait mon garçon, sachant que je serais bien heureuse.  Je l'ai remercié en riant aux éclats, soulevée d'une joie indescriptible à l'idée que mon petit garçon venait de m'offrir cette belle surprise, motivé par une si généreuse intention.

Mon amour qui aura trois ans dans moins d'une semaine.  Tu as toujours été dans ma vie il me semble.  Tu es beau comme pas un, muni d'un coeur pur et rieur.  Tu es mon tout petit, bambou.  L'intelligence brille dans tes yeux et ta main dans la mienne me donne tout.  "Je t'aine", comme tu le dis cent fois par jour, sans une fois de trop.  "T'aine, t'aine, t'aine".  Mon loulou - c'est ton surnom préféré -, je suis gaga de toi.

10.15.2012

âme soeur

Cr. l'éducatrice en or de garçon m'a rapporté un plat hier soir.  Je le lui avais apporté un jour de la semaine dernière, rempli de biscuits au gingembre, et elle me le rapportait, plein de biscuits à l'orange.  Elle adore popoter autant que moi et lorsque nous nous voyons - c'est-à-dire deux fois par jour pendant la semaine -, la nourriture revient immanquablement dans presque chacune de nos conversations.

Hier soir, elle est repartie avec un morceau de tarte à la citrouille - j'en avais préparé une deuxième pour garçon et moi, mais celle-là était un peu plus ratée (ce que je ne savais pas au moment où je lui ai offert), ayant omis de la placer sur la tablette du bas du four un premier quinze minutes pour bien faire saisir la pâte brisée - et nous avons parler du pouding au riz à la mijoteuse super facile à faire - Ricardo - auquel je donnais la dernière touche, de brownies et d'une tarte au sucre - bis Ricardo - qu'elle avait concoctés en plus de ses biscuits.  D'ailleurs, nous avons aussi jasé du nouveau livre de - eh oui - Ricardo, consacré à la mijoteuse.  Ma soeur G. m'en a procuré une copie pour mon anniversaire.  Quel bonheur ce sera de parcourir cette petite mine de recettes alléchantes.  Cr. est devenue une fan du sympathique cuistot depuis qu'elle a reçu pour son anniversaire un abonnement à son magazine de notre part.  Un cadeau qui allait de soi.

Cette visite m'a sincèrement réjouie.  Au fil de ces jasettes que nous partageons depuis plus d'un an, je constate qu'elle est devenue une amie.  Naturellement, notre lien s'est tissé avec facilité.  C'est que nous avons tant en commun, dont de nombreuses valeurs.  Une reconnaissance pour notre bonheur sans prétention, un désir profond d'authenticité, des intérêts et des goûts similaires, un amour de notre cocon familial.  Je m'imagine facilement canner des tomates avec elle peut-être dès l'année prochaine et même aller me promener sur la rue Laurier à ses côtés pour lui faire découvrir certaines de mes enseignes gourmandes préférées.

Cr. est un immense cadeau du ciel dans nos vies.  Je sais aussi qu'elle y est pour longtemps.  Je l'espère et surtout, je le sens.          

10.12.2012

réconfort 101

Quand les températures chutent, je plonge dans la popote.  Plus encore, si une telle chose est possible.  Au repas quotidien, j'ajoute quelques séances de baking dans mon planning hebdomadaire.  Gâteaux, biscuits, tartes, pains.  Histoire de me redonner les quelques kilos qui me tiennent ensuite au chaud pour les mois à venir, tout en tonifiant le haut de mon corps à force de crémer du beurre avec du sucre à la cuillère de bois.

Cette semaine, biscuits au gingembre - c'est noté, la prochaine fois il faut mettre plus de cette racine piquante que la mesure indiquée - et pain au zucchini et noix de Grenoble - dont je n'ai pris que deux tranches, la balance ayant terminé chez Cr. l'éducatrice en or de garçon pour que toute la petite bande s'en régale.  Demain, tarte à la citrouille et caramel - première tentative -, en plus d'une autre aux bleuets amandine pour ma grande soeur qui nous reçoit et qui ne raffole pas du joyeux cucurbitacée saisonnal.

C'est bon pour le moral.

Rien de tel qu'une fournée tout juste sortie du ventre du dragon.  Sinon son parfum sublime qui flotte au paradis.

10.01.2012

métamorphose

La miss en est à sa troisième dent de percée et à voir ses gencives blanches, plusieurs autres devraient apparaître sous peu.  Les nuits sont redevenues des marathons pendant lesquelles elle se réveille aux heures, en plus de le faire jusqu'à trois fois dans une de celles-là.  Laquelle, c'est la surprise.  Parfois, c'est de 1 heure à 2 heures qu'elle se réveille aux vingt minutes, mais hier, c'était de 10 heures à 11 heures.  Je l'ai souvent dit: le lait maternel, c'est mille fois mieux que du Tempra.  Alors, je tends le sein, assise en tailleur, parce que je ne veux pas revivre ce mal de dos qui m'avait scié en deux pendant les nuits avec garçon où je lui donnais son boire étendue.  Cette fois-ci, je nous donne son un an comme limite.  Si à ce moment-là, elle requiert autant de boires nocturnes, je tenterai de lui faire comprendre qu'elle doit diminuer.  Déjà, mes nuits fragmentées jouent sur mon état global.  Bien sûr, ce n'est qu'un des facteurs de l'expérience de maternage intensif, mais si je peux retrouver des nuits plus continues, je suis certaine que ma mèche ne sera pas aussi courte.

Parce que je dois l'avouer, j'ai la mèche courte.  Avec garçon qui bouillonne d'énergie et les milles et une interventions que cela implique, avec la miss qui est en plein dans sa peur de la séparation physique d'avec moi, ce qui se traduit par des pleurs dès que je quitte son champ vital, avec mon peu de socialisation, des travaux dans le sous-sol, entre autres, j'ai la mèche courte.  Zéro énergie pour la bullshit.  Cet état second dans lequel je me trouve la plupart du temps  me permet de déceler les faux semblants, l'égocentrisme, la vanité, le manque d'écoute et j'en passe.  Alors, là où ces sapeurs minent l'atmosphère, je me retire.  Sinon, je dis les choses franchement.  Mes filtres de doigté et de diplomatie sont épuisés.  Dans le sens de y'en pu pantoute.

Je l'avais prédit, mon côté sauvage prend le dessus.  Peut-être est-ce une nouvelle phase dans ma vie.  Je me transforme et cela pour de bon.  Jusqu'à la prochaine vague de fond qui viendra racler mon existence.  Vu sous cet angle, autant m'habituer à qui je suis.