orphelins de l'Éden

8.30.2009

forer ton enfance

Verdict: bonne nuit de sommeil pour toute la petite famille, incluant Nougat le gros chat qui n'en revient tout simplement pas de tout l'espace que ce lit immense lui offre. En plus, notre sommier à lattes étant bas, elle se hisse sans effort pour venir se blottir contre son papa.

Au sous-sol, les murs se montent à bon rythme. Au moment où j'écris ces lignes, la petite chambre est délimitée et il ne reste plus qu'à aligner les 2 X 4 en largeur du garde-robe et de ceux du bureau. Les hommes travaillent fort et ça porte fruit.

De mon côté, la grande fatigue ressentie quand les travaux ont débuté il y a trois semaines a fait place à la satisfaction de voir les choses avancer et embellir dans notre paradis. Bientôt, trois nouvelles pièces agrandiront notre espace vital et je prendrai plaisir à organiser la maisonnée en conséquence.

Tout ça pour toi bébé Bo., toi et peut-être d'autres qui comme toi nous aurons choisi pour parents. Notre bungalow demeurera ce lieu où aucun espace n'est perdu, mais tranquillement, il s'optimise pour s'adapter à son nombre croissant d'habitants.

Avec ces améliorations intérieures de notre nid viennent aussi les plus-value municipales qui sont apparues depuis notre arrivée dans les environs: un réaménagement complet des installations d'accueil au grand parc et d'ici le printemps 2010, la construction verte d'une superbe bibliothèque - la cinquième plus grande de la province - à une quinzaine de minutes à pied. Non loin, il y aussi le développement commercial d'un certain coin de rues qui nous a apporté la plus grosse succursale de la SAQ sur la rive-sud, mais également un McDonald's à venir sous peu. En blague, nous disons que ce fast-food augmente lui aussi la valeur éventuelle de revente de notre propriété.

Mais qui parle de quitter notre paradis? Certainement pas nous. Notre plan à l'achat était de trouver une maison où nous implanter pour des décennies, histoire d'offrir à nos enfants un lieu stable où ils pourraient enraciner leurs histoires personnelles. Bien sûr, déménager aux quelques années peut avoir des avantages pour le développement individuel, mais ensemble, M. et moi, nous avons choisi de creuser notre confort familial en parfaits sédentaires pour ainsi offrir à notre progéniture un point d'ancrage dans le monde. Par exemple, bien que j'aie quitté mon village franco-ontarien depuis plus de vingt ans, la grande forêt qui s'étendait devant et derrière là où j'ai grandi mes neuf premières années de vie m'habite encore et influence jusqu'à mon regard sur toutes choses et de son côté, M. me reparle toujours avec grand bonheur de tous ses souvenirs vécus dans sa maison principale jusqu'à ce qu'il emménage en appartement avec moi. Le paradis sera ton témoin d'épanouissement cher garçon. Et nous n'en sommes que plus heureux.

8.28.2009

un dodo qui sera bien mérité

Grosse journée demain.

D'abord, c'est le grand départ pour la construction dans le sous-sol. Jusqu'à maintenant, M. n'avait qu'entamé les étapes de destruction - volés en éclats les murets de briques, brisé l'hideux coulis baveux sur le mur restant, arraché le gypse tout jauni qui recouvrait les parois depuis 30 ans, vidée la laine minérale toute tassée et noircie derrière le coupe-vapeur. Du gros boulot, beaucoup de séances d'aspirateur industriel. Mais là, le papa de M. arrive tôt demain matin pour l'aider à donner le coup d'envoi qui signifiera l'édification des murs des futures pièces qui rempliront l'espace. Il sera muni d'une panoplie d'outils et de son expérience d'homme qui est passé par là - c'est-à-dire finir un sous-sol - il y a une dizaine d'années.

Ensuite, on attend de la visite à plusieurs moments dans la journée. Il y a le monsieur qui vient prendre les mesures des fenêtres du sous-sol que nous changeons, une paire de récupérateurs de frigo qui nous débarrasserons du dévoreur d'énergie datant des années soixante que les anciens propriétaires nous avait laissé et qui gronde donc dans le sous-sol depuis notre arrivée au paradis pour surtout y loger la bière de M., et les livreurs de notre matelas que nous avons finalement acheté chez IKEA parce que mon chéri, avec tout son bon sens, m'a bien fait comprendre que le prix exorbitant des Green Sleep n'était peut-être pas à portée de notre portefeuille par les temps qui courent. Tout de même, nous avons opté pour un modèle - le Sultan Erfjord - ne contenant aucun polyuréthane (la fameuse mousse mémoire à base de pétrole), mais plutôt un mélange de latex naturel et synthétique (fait à base d'huile végétale celui-là), de polyactide (thermoplastique biodégradable dérivé de l'acide lactique), de soie, de laine et de coton. C'est tout. Un bon compromis donc et bien moins coûteux. Recommandé de surcroît par l'Association canadienne des physiothérapeutes ou quelque chose du genre. Eh bien. Dans deux nuits, nous sommes au paradis dans notre paradis. Houpi.

8.26.2009

statu quo

Dilatation du bassinet droit. C'est le terme médical qui désigne cette mesure supérieure à la normale que tu portes encore sur ton rein. Le médecin procédant à l'écho d'aujourd'hui et qui a estimé que tu pesais environ 1650 grammes pour l'instant - le même que celui qui nous a suivis lorsque nous avions consulté pour cause d'infertilité, petit monde - m'a expliqué que tu allais à nouveau devoir passer une échographie, mais cette fois-ci, ce sera quelques jours après ta naissance. Alors, le pédiatre qui te suivra déterminera si nous pouvons attendre que ça se résorbe dans l'espace de la première année, comme ça se fait dans la majorité des cas, ou s'il y a lieu d'intervenir. En fait, cette anomalie aurait quelque chose à voir avec ton système urinaire. Une valve dans ton pénis permettrait peut-être des reflux d'urine si j'ai bien compris. Mais autant que je suis absolument celle à faire une foule de recherches quand vient le temps de comprendre un problème de santé, surtout ceux qui m'affectent ou ceux qui incommodent ceux qui m'entourent, autant que pour toi, toi notre trésor incomparable, pour ce hic désagréable, je ne suis pas inquiète. Mon intuition me dit que tout rentrera dans l'ordre, je le sais, je le sens. Était-ce déjà cet instinct maternel qui rentre au poste? Qui sait. Mais rassure-toi, je ne prends à la légère la situation. C'est quand même par mon initiative que j'ai obtenu le rendez-vous d'aujourd'hui parce que sinon, l'hôpital et mon médecin baba cool auraient complètement oublié que tu devais repasser sous la sonde. Et puis, je prie Dieu pour que tu te répares de cette petite chose qui chicote drôlement ton papa. Il a lu une foule de trucs sur Internet dès que je lui ai dis ce que j'avais appris de la bouche du toubib pour en savoir plus sur ce qu'est une dilatation du bassinet droit de ses propres yeux. Sa matière grise est rose d'émotions pour toi chaton. Seigneur, faites que la dilatation du bassinet droit de bébé Bo. se résorbe d'ici sa naissance. Merci.

8.25.2009

ta santé

Dr. C., le médecin baba cool qui suit ta progression dans mon ventre, dit que tout va bien. Oui, je le sens bien que tout va bien. Tu continues à arrondir mon abdomen lentement mais sûrement et tes mouvements de mini-baleine viennent me saluer quelque fois dans la journée, surtout lorsque je suis assise ou étendue.

Demain cependant, nous allons passer une nouvelle échographie parce que lorsque nous avons appris ton sexe en juin dernier, la radiologiste nous a aussi mentionné qu'une mesure frôlait le seuil supérieur de la normale pour un conduit d'un de tes reins. À ce moment-là, elle avait été très rassurante, nous apprenant qu'une autre écho aurait lieu entre ma trentième et trente-deuxième semaine pour la prendre à nouveau et vérifier que tout soit rentré dans l'ordre. Parce qu'il paraît que ce genre de mesure boderline se résorbe, surtout si ça n'affecte qu'un seul des deux reins. Dr. C. a lui aussi été très rassurant à ce propos. De toute manière, même lorsque nous l'avons appris, ça ne m'a pas inquiété. Dans mon entourage, je connais des cas de bébés qui portaient la même petite mesure boderline et qui au final, n'en ont pas été affecté puisque justement, le tout était rentré en ordre éventuellement.

Il y a deux jours, ton papa et moi sommes allés chercher ta commode chez IKEA, royaume du mobilier et de la décoration intérieure. C'est ta grand-maman maternelle, donc ma maman, qui te l'offre pour ton arrivée dans le monde. Nous l'avons choisie blanche et laquée, d'un design sobre et intemporel. Ce soir, je commencerai à remplir tes tiroirs de petits vêtements, de débarbouillettes, de couvertures et d'autres articles qui t'ont été offerts par nos parents et amis.

Puisque nous voulons tenter l'expérience du co-dodo avec toi, nous avons aussi acheté une base de lit format king chez le géant suédois parce que dans notre lit double, nous aurions été drôlement à l'étroit. Ton papa nous voit tous faire des siestes communes dans ce grand lit d'ici quelques années, quand à ce moment-là tu auras sans doute un petit frère ou une petite soeur. Pour le choix du matelas, nous visons un confort écologique et sain. Jeudi soir prochain, nous irons faire un tour chez Matelas Bonheur, là où les GreenSleep sont vendus, histoire de les tester. Notre matelas est notre environnement de proximité pour environ huit heures à chaque jour. Il y a quelques années, au cours d'une de mes nombreuses lectures, j'ai été étonnée d'apprendre que dans les matelas ordinaires, les matériaux sont enduits de produits chimiques qui confèrent des propriétés ignifuges aux tissus. Ces produits émanent des vapeurs toxiques pendant plusieurs mois si pas plusieurs années sans parler de leur réaction avec notre sueur nocturne. À ces produits ignifuges s'ajoutent ceux contenus dans les matériaux et les colles nécessaires à la fabrication des matelas. Bref, nous désirons assainir notre espace dodo et ta venue bébé Bo. est un prétexte excellent pour enfin le faire. Ensemble, nous formerons une belle poignée de granola.

8.23.2009

sur son dos

D'avoir la volonté d'opter pour des choix de consommation écologiques n'est pas toujours suffisant. Je le constate tout juste, après trois appels assez déconcertants merci.

Parce que M. voulait partir acheter les 2 X 4 qui serviront à monter le squelette des murs au sous-sol, je lui ai demandé de patienter le temps que je fasse quelques recherches sur la disponibilité des produits forestiers certifiés FSC dans les grands centres de rénovation implantés à proximité du paradis. Par quelques lectures sur le sujet, je sais qu'Home Depot les distribue dans certains de ces magasins, mais pas tous. Je sais aussi que la famille Rona incluant Réno-Dépôt vise de plus en plus à fournir des matériaux répondant à la philosophie du développement durable.

Alors j'appelle deux Home Depot. Au premier, on me répond qu'ils n'en tiennent pas dans leur inventaire, mais que tous leurs 2 X 4 ne contiennent aucune colle. O.K., pas de problème, mais la certification concerne surtout la traçabilité du produit et le renouvellement de la matière, alors je m'informe chez le second. Là, un commis répond à mon appel, écoute ma demande d'information et me rit pratiquement au nez. Il ignore ce dont je parle pendant que moi, calmement, j'essaie de lui expliquer que je cherche un produit issu d'une gestion forestière certifiée responsable. Wow. Quelle est cette folledingue tombée de Mars. Je mets donc rapidement fin à cette conversation pathétique et je tente du côté de Rona. Une jeune femme prend l'appel et avoue ne rien connaître de cette certification, alors elle donne le combiné à un de ses collègues qui m'assure le plus sérieusement du monde que tous les moulins du Québec, si pas du Canada, sont certifiés FSC. J'abandonne. M. me rassure en me disant qu'il ira au centre de rénovation situé le plus près de la maison et qu'ainsi, nous émettrons le moins de gaz à effet de serre pour le transport du bois.

Avant de quitter, mon amoureux me dit que ce doit être une certification encore trop récente pour que les gens en soient informés, un peu comme le bio à ses débuts. D'ailleurs, malgré la popularité grandissante du mot clé biologique pour les produits de consommation, peu nombreux sont ceux qui s'attardent à comprendre ce que ce terme implique vraiment soit comme processus de certification, soit comme impact social réel. D'aucuns diront que l'important, c'est que les gens soient sensibilisés au fait que l'option verte existe maintenant dans à peu près toutes les sphères de consommation et la choisissent. Malheureusement, d'autres prétendent que l'appellation biologique, c'est n'importe quoi ou pire, une supercherie visant à vendre des produits plus coûteux. Se renseigner sur le sujet est le meilleur moyen de savoir départir l'ivraie du bon grain disponibles sur le marché gagné par cette vague enthousiaste prônant l'écologie. Cela demande du temps bien sûr, mais à force de fouiller à propos des options plus gentilles pour la préservation de l'environnement, on réalise que tout fait partie d'un immense ensemble et que cet ensemble n'est nul autre que notre magnifique planète Terre.

8.21.2009

pour ton popotin

Hier midi, pendant que le ciel se saturait de nuages épais, ma confiture quatre fruits tiédissait sur le four. Pêches, prunes jaunes, fraises d'automne et gros bleuets ont été jetés dans la marmite, en plus d'un sac de sucre Equita, pour compoter pendant environ 45 minutes, le temps que le jus s'évapore de la mixture pour n'y laisser que des morceaux de fruits liés par une gélatine naturelle. Cette composition tout à fait spontanée et aigre-douce est née de l'idée de faire des feuilletés aux fruits pour le dessert du repas de ce soir. M-H et son amoureux Mr. viennent nous visiter de leur rive-nord. Une belle soirée en perspective.

Après cette popote, nous sommes allés à Saint-Hyacinthe avec Cl., la mère de M., et son amoureux Rc. Là-bas, Cl. avait découvert il y a quelques mois près du marché la boutique Vert, Rose & Bleu où se vendent des produits écologiques pour bébés et mamans. Nous devions nous diriger chez Bummies, mais vu l'heure qu'il était et la prévision de devoir nous taper le trafic du retour, nous avons opter pour retourner à l'endroit où l'idée de cette trousse complète de couches lavables pour bébé Bo. avait germé dans l'esprit de sa grand-maman paternelle.

Nous avons passé deux heures instructives dans la boutique. L'achat de couches lavables n'est pas une tache simple, surtout lorsqu'on en est à l'a b c du concept et qu'il faut choisir parmi tous les modèles offerts. Heureusement, la sympathique propriétaire de la boutique a répondu à toutes nos questions avec une franchise désarmante, nous avouant à plusieurs reprises que toutes ses observations étaient surtout fondées sur les commentaires de parents utilisateurs, dont elle et son mari, de gardiennes et de techniciennes en garderie, et de son fils, ultime cobaye ayant eu à porter toutes sortes de modèles pour que sa maman puisse avoir l'heure juste à propos du produit éprouvé.

Au final, nous avons opté pour le modèle tout-en-un de Rump-a-rooz. Bien sûr, nous aurions pu opter pour les Mère-Hélène, un produit québécois, ou encore les fashion Omaiki, fabriquées au Canada, ou une multitude autres, comme les fameuses Bum Genius utilisées par ma soeur G. pour son Lc qu'elle m'a si chaudement recommandées. Quant au système tout-en-un et évolutif, mon ancienne charmante voisine J. nous avait plutôt recommandé de n'acheter que quelques couches plates en chanvre en plus de couvre-couches si je me souviens bien, surtout si nous voulions tenter de mettre en pratique "bébé sans couche". Mais voilà, notre kit est commandé et nous avons remercié Cl. mille fois. Seule l'utilisation par bébé Bo. nous confirmera si nous avons visé juste. Je nous souhaite tous une belle expérience avec ces couches écologiques et économiques.

8.18.2009

impulsion spirituelle

Après le petit-déjeuner, M. et moi grimpons dans Jasmine la Fit pour nous rendre chez maman, là où ma soeur B. et ses enfants sont encore jusqu'à l'heure du souper. Demain matin très tôt, ils reprennent la direction de l'ouest pour retourner à Hong Kong une dernière année. Quand ils reviendront, bébé Bo. aura déjà plusieurs mois et nous aussi nous formerons alors une petite famille.

Il aura fallu trente-deux ans avant que je ne nous vois toutes les trois, les trois soeurs, devenir mères. Maman doit trouver cette étape de sa propre maternité tout à fait fascinante. Témoigner de la multiplication de sa propre chair dans un premier temps, témoigner de la multiplication de ses enseignements ensuite.

La temporalité de tous ces enfantements projette notre noyau vers un futur qui sera rempli de mille et une émotions, nul doute. Notre noyau, celui que maman, mes deux soeurs et moi formons, il est soudé par notre passé, mais ce futur que dessine déjà nos relations amoureuses et auquel nos progénitures se joignent, il créera de nouveaux tracés pour nos histoires personnelles. Nous sommes plongées dans une saga, nous qui sommes toutes ferventes de ces épopées fictives couchées sur papier.

D'ailleurs, c'est comme ça pour chaque personne que je croise. En frôlant l'univers de quelqu'un d'autre quand je marche par exemple, je m'imagine parfois un brin de ce qui constitue cet individu qui échange un regard. Il y a plusieurs années, Oprah Winfrey trippait sur un homme qui lançait un dard sur un tableau représentant les sièges occupés par l'assistance. Là où la fléchette se plantait, à la place où le lucky winner était assis, l'homme enthousiaste déterrait l'histoire personnelle qui se cachait sous la coquille fringuée. L'homme avait trouvé un moyen pour prouver qu'il y a de l'extraordinaire dans n'importe quelle existence humaine. Un collectionneur de pièces de monnaie anciennes capable de reconnaître n'importe quel écu par la seule frappe du métal, une bénévole auprès des personnes âgées, un adolescent fasciné par les fluctuations de la bourse.

Pour ma part, ce joyau que chacun porte, j'avoue que je l'explorais davantage lorsque j'habitais en ville où ça fourmille de vies à découvrir. J'aimais suivre mon instinct pour aborder les gens assis sur des bancs de parc par exemple en prenant place près d'eux afin d'entamer une conversation. Maintenant, je rencontre dans l'autobus surtout, et encore, puisque ce sont des utilisateurs réguliers, mes pulsions de découverte sont plutôt en dormance. Il faut croire que cette étape de ma vie est pour l'instant chose du passé, mais cette conviction que je peux toujours aller vers l'autre aisément ne me quittera jamais.

Quand l'humain est approché avec respect et ouverture, il y a terreau à échange fructueux. Ces moments, ils sont des clefs qui déverrouillent des canaux de communication à notre insu puisque nous ne sommes qu'encore une immense communauté et que lorsque deux étrangers forment un influx dans le réseau, c'est l'ensemble qui se modifie en conséquence. Si chacune de nos pensées imprègnent notre psyché, il en va de même pour chaque mot qui guide l'énergie. L'énergie individuelle, relationnelle, familiale, collective. Si j'ai encore foi en l'espèce, c'est que je sais que chacun porte cette parcelle de conscience universelle. Reste plus qu'à espérer que chacun devienne l'humble héros qu'il est.

8.16.2009

immaculée

Presque terminé. Ce touch-up de la salle de bain qui s'est étiré sur une dizaine de jours s'est conclu sur l'heure du dîner. Ne nous reste plus qu'à mettre la main sur LE rideau de douche parfait et a accroché un cadre au mur éventuellement.

Finalement, la fibre de banane n'a pas survécu à la nuit qui a porté conseil. Devant le présentoir des spectres possibles, M. a décrété - après avoir constaté que son sel breton ne l'emporterait pas, pas plus que mon farine de riz d'ailleurs - que nous devrions y aller pour du blanc un point c'est tout. Du blanc comme dans les lofts qu'ils vendent la palette dans tout le grand Montréal qu'il n'a pas cessé de répéter. Le problème, c'est que le bain coquille est beige, le comptoir de la console vanité est rouge-vin orangé et les armoires, la toilette et les appareils ménagers blancs, sans parler de la nouvelle table à langer en pin recouverte d'un vernis clair. Donc blanc cru pour lier tous ses éléments et vous savez quoi, mon chéri a visé juste. Notre salle de bain sera une pièce épurée.

Heureusement, nous avons transformé le paradis en frigo pour nous isoler de cette canicule qui aurait rendu l'effort de tous ces coups de pinceaux pire que de pénétrer dans un bain sauna en habit d'hiver. Notre air climatisé n'aura jamais fonctionné autant depuis que nous sommes installés dans notre nid. Avec les rideaux baissés et les stores tirés, ça fait quatre jours que j'ai l'impression de vivre dans une hutte coupée du monde. C'est comme si la saison donnait son plein gaz condensé histoire de nous brûler les cellules de mémoire qui auraient sinon gardé un mauvais souvenir de toute cette flotte frisquette de juin et juillet.

Nouveau symptôme de femme enceinte: pieds enflés. J'ai remarqué leur gonflement la semaine dernière. Vendredi soir, en quittant la demeure de ma soeur G. où toute la famille s'était réunie une dernière fois avant le départ de ma soeur B. et de ses enfants mardi prochain, ils étaient si boursouflés que j'ai peiné à enfiler ma sandale droite. Mais l'enflure n'est pas si grave vraiment. Aujourd'hui, si je regarde mes petons, je vois les veines qui courent dessus. Je dois éviter de rester debout trop longtemps et essayer de relever mes jambes lorsque je suis assise ou couchée. C'est tout. Côté sel, ce n'est pas un problème puisque nous n'en abusons pas dans la cuisine où nous préparons tous nos petits plats à partir des ingrédients bruts.

Il me reste une semaine de vacances. En fait, il faut plutôt dire une semaine où je n'ai pas besoin de suivre le rythme métro-boulot-dodo. Pendant la semaine qui vient de passer je n'ai eu qu'à me rendre en ville qu'une seule fois et Dieu sait que j'ai senti mes pulsations cardiaques augmenter aussitôt descendue de l'autobus. Au milieu de cette fourmilière qu'est le centre-ville, je suis devenue un humanoïde propulsé par l'adrénaline. Je réalise que l'atmosphère pépère de St-Hubert-on-the-beach a plongé ses racines dans moi qui fût si longtemps une fleur de bitume. À mon retour de cette excursion urbaine, j'ai drôlement relaxé en mettant le pied sur le trottoir de mon quartier résidentiel. Adaptation de mon environnement banlieusard complétée. La petite fille de la campagne a repris un peu le dessus sur la jeune femme citadine. Peu importe, je sais que je serai toujours celle qui trouve sa paix là où elle la porte.

8.14.2009

désintoxication

Fibre de banane. C'est le nom que Sico a donné à cette couleur qui recouvre d'une première couche les murs de la salle de bain. Sur le carton échantillon, on pouvait lire que ce jaune est vif et frais. Vif, pas de doute. Tant et tellement que nous avons sérieusement hésité à aller de l'avant pour une deuxième couche, mais à force de la voir sécher et de penser à comment la rendre plus agréable par quelques changements d'accessoires, nous avons opté pour son adoption dans notre environnement.

Ce matin, je me suis surprise à penser à bébé Bo. et moi debout à 2 h du matin pour un changement de couche au milieu de cette pièce ultra rayonnante. M. a suggéré installé un gradateur pour modifier l'intensité de la luminosité. Bonne idée. Parce que cette teinte vive et fraîche combinée à l'éclairage puissant de nos fluocompactes nous transporte un peu beaucoup dans un lit de salon de bronzage.

La salle de bain était la seule pièce du paradis que nous n'avions pas modifiée outre mesure lors de notre déménagement il y a un peu plus de deux ans maintenant. À part pour un rideau de douche et un tapis de bain à nous, en plus d'un nouveau luminaire et d'un nouveau porte-rouleau de papier-cul, l'essentiel avait conservé l'empreinte sobre et vieux jeu des anciens propriétaires. Avec ce coup de pinceau majeur, notre appropriation des lieux sera complète. Il fallait que tu arrives garçon pour provoquer cette mise en branle.

Sinon, mes vacances se poursuivent. Bien sûr, avec ce mini-chantier, mes journées ont surtout tourné autour l'avancement des travaux. J'avoue que j'ai eu un mercredi soir difficile lorsqu'une vague de découragement a déferlé sur ma raison. Découragée de réaliser que les choses n'avancent pas toujours aussi rondement qu'on avait imaginé qu'elles le feraient. Découragée de penser au projet du sous-sol à peine entamé qui est cinquante fois plus complexe à réaliser que celui somme toute assez simple de la salle de bain qui pourtant, n'en finit plus de finir. Heureusement, malgré la fatigue, M. et moi avons réussi à nous remettre sur la longueur d'ondes smooth d'une bonne entente et gros merci à maman qui a écouté mes larmoiements d'inquiétude pour ensuite les réduire à des pacotilles. Tu n'es pas dans un pays en guerre, tu manges à ta faim, tu as toujours un toit sur la tête, tu as un bébé dans le ventre, tu as un conjoint au coeur en or qui veut entreprendre les travaux par sa seule volonté. Nul besoin de se plaindre vraiment. Non, nul besoin, nulle raison.

De toute manière, je sais bien qu'un changement ne vient pas sans une certaine zone d'inconfort. Pourquoi tant de nous hésitons avant de plonger dans du nouveau, qui pourtant répond souvent à un désir que nous portons? Par peur d'inconfort. On dit qu'on s'adapte à tout. Bon, j'avoue que comme pour toutes les affirmations d'ordre aussi généraliste, il y a toujours des exceptions, mais en gros, il est vrai que l'humain possède les outils pour savoir tirer le meilleur dans toutes situations. Parmi ces outils, il y a la force de trouver le beau, le bon et le bien dans tout et partout. Avec cette trousse de secours, on ne peut jamais être pris au dépourvu face au masque terrible de notre trouille. Mais par-dessus tout, c'est de mettre des mots sur ce qui nous tient par la barbichette qui nous permet de s'en libérer et de revenir à un regard plus éclairé. Clic il fait clair, vive la lumière-fibre-de-banane.

8.12.2009

bzz bzz bzz

Une chose étrange digne de remplir tout l'espace pour ce message. Une mouche épuisée est venue se coller à mon épaule le temps que je fasse un tour dans le sous-sol et que je remonte les escaliers pour la laisser s'envoler en ouvrant la porte d'entrée. D'aucuns diront qu'elle a pris une chance. Je dis qu'elle m'a fait confiance.

8.10.2009

branle-bas

Plutôt que de cueillir des bleuets et des framboises pour touiller une nouvelle cuvée de confiture tel que je l'avais prévu depuis plus d'une semaine, j'ai enfilé mes vêtements de peintre pour teindre la tablette à langer et appliquer deux couches de peinture sur le plafond de la salle de bain. Mes vacances démarrent sur les chapeaux de roues, mais il faut ce qu'il faut.

Bébé Bo. arrive dans moins de trois mois. Les adaptations nécessaires pour ajuster le paradis à ce nouvel habitant aux besoins tout particuliers sont bel et bien entamées. À l'heure qu'il est, M. balance une massue dans des structures de briques attachées au foyer dans le sous-sol, foyer que nous condamnons après mûres réflexions.

M. m'impressionne par son énergie. Dès son arrivée du boulot aujourd'hui, il s'est rendu au sous-sol pour déplacer les objets de façon à libérer l'espace qui deviendra les pièces. Je lui ai donné un coup de main pour empiler les divans, les immenses tupperwares remplis de memorabilia, les bibliothèques chargées de bouquins. Tout ce remue-ménage a mis un clou dans mon cercueil si je puis dire. Cest que je n'avais pas chômé depuis mon réveil. À part manier pinceaux et rouleaux aujourd'hui, j'ai fait le ménage et les courses.

M. m'a tancé au souper. En me voyant si épuisée, il m'a signifié son mécontentement à propos de mon initiative à entreprendre les travaux de peinture et de teinture, surtout avec bébé Bo. dans le ventre. Je lui assuré que j'avais fait bien attention d'aérer les pièces où j'ai travaillé en portant un masque. En plus, les produits sont à base d'eau et donc moins susceptibles de dégager des composés organiques volatils. Il veut que je me repose. Je lui réponds que je veux participer là où je le peux. Je connais mes limites. Par exemple, je me suis étendue pour une siestes d'une heure cet après-midi histoire de pouvoir passer au travers la deuxième moitié de ma journée.

Demain, je m'attaque aux murs de la salle de bain. Nous avons choisi de garder la couleur jaune de la pièce, mais de la rehausser en sélectionnant une teinte plus vive que le moutarde tirant sur le beige appliqué présentement. Davantage de soleil dans cet environnement où nous pratiquons le nudisme.

Quand tout sera terminé, nous serons satisfaits des résultats de nos efforts. Surtout que nous sommes poussés par la meilleure des motivations.

8.08.2009

ton premier party

Ça y est bébé Bo., ma famille a célébré ton arrivée imminente exactement comme je le leur avais demandé: avec une réunion simple et chaleureuse. Ça s'est passé hier chez ma maman dans le nord. Plus tôt dans la semaine, j'avais contacté ma soeur B. pour lui proposer de monter vendredi, mon jour de congé avant ma fin de semaine de boulot, histoire de la voir elle, ses enfants, mais surtout, Bb., son mari. Lui qui est arrivé plus tard dans l'été repart pour Hong Kong lundi qui vient et c'était le seul moment où nous pourrions le voir. Dès lors, la fête s'est mise en branle à mon insu et mes soeurs, avec la complicité de ma mère et ma grand-mère, ont collaboré pour créer l'événement, et bien que je m'en doutais un peu, j'ai tout de même été surprise par la clameur spontanée du groupe lorsque j'ai pénétré dans la salle à manger décorée d'une banderole d'oursons en papier de soie, de confettis et d'un beau gâteau maison avec le nom de bébé Bo. d'écrit dessus.

M. est venu s'asseoir près de moi sur le divan et nous avons déballé les cadeaux offerts par mes soeurs et leurs conjoints: vêtements, doudou soyeuse, articles pour l'allaitement, couches pour nouveaux-nés, débarbouillettes. Grand-maman nous a offert des sous glissés dans une carte de voeux, comme à son habitude. Ensuite, deux grosses boîtes nous ont été présentées, une contenant une poussette légère et pratico-pratique, toujours un cadeau de mes soeurs et leurs conjoints, l'autre, la chaise haute au design chic et intelligent conçue par un couple québécois et offerte par maman et son amoureux je crois. Heureux et reconnaissants, nous avons fait notre tournée de bisous et tout de suite après, Jasmine la Fit a été remplie par tous ces articles qui reviendraient avec nous au paradis. Il fallait libérer l'espace pour poursuivre notre réunion simple et chaleureuse.

Nous avons profité du soleil de fin d'après-midi et j'ai croqué quelques clichés de la famille sur le bord du lac. Les enfants jouant ensemble étaient beaux à voir. Il y avait Gb., la fille que Bb. avait eue bien avant qu'il ne rencontre ma soeur B. et qui est devenue une jeune adolescente splendide. La mère de Gb. a eu une autre fille, Rf., qui était invitée hier, et puis, il y avait bien sûr, Em. et Wi., les enfants de B. et Bb. Un beau petit groupe. Monsieur Lc., dont les dents commencent à percer, chigna à son réveil, mais sa maman, ma soeur G., s'en est occupé avec tout son amour maternel, comme à son habitude.

Pour le souper, nous avons mangé tout ce que la saison nous offre de meilleur: maïs, concombre, fraises. Ma soeur B. avait fait une délicieuse salade de patates et c'est elle aussi qui avait travaillé à faire le délicieux gâteau aux carottes moelleux dont nous nous sommes tous régalés. Grand-maman de son côté avait apporté une grande tarte aux framboises fraîches dont nous avons fait une bouchée. Nous avons casser la croûte comme des rois.

Ce qui me touche dans cet événement, c'est que mes voeux aient été respectés par ceux de mon clan. Ils ont compris ce qui nous comblent. Ils nous ont comblé à la perfection.

Merci du fond du coeur.

8.06.2009

modeler notre confort

Ton papa, cher bébé Bo., travaille à fabriquer la tablette qui sera la table à langer sur laquelle nous allons nettoyer tes petites fesses toutes neuves. Cette semaine, il est allé chercher de belles planches de pin et avec une lueur dans le regard, il m'a expliqué ce qu'il entrevoyait concevoir avec ces bouts de bois. La même journée, il s'est rendu au bureau de la ville émettant les permis de construction afin d'y laisser un exemplaire du plan qu'il a conçu il y a quelques mois en prévision d'entamer les travaux dans le sous-sol au début de septembre et parce qu'un inspecteur, qui avait révisé son croquis somme toute basique, a rappelé pour demander davantage de précisions quant à certaines mesures, nous avons tracé ensemble des lignes à même la dalle de béton afin de délimiter les espaces en utilisant de minces rubans que j'ai achetés il y a trois ans et qui ont décoré les cadeaux de Noël que j'ai offerts depuis.

En regardant ces aires se former, je me suis dit que malgré l'étape des travaux à proprement parler, avec tout ce que ça implique - poussière, imprévus, coûts, délai -, je me suis dit que c'était excitant de pouvoir transformer notre chez-nous en l'emmieutant.

Dans cette phase 1 des rénovations, ton papa va faire apparaître trois pièces, dont une est en fait un grand espace de rangement coincé entre les deux véritables espaces vivables: une petite chambre et un immense bureau. Avant hier soir, c'était supposé être l'inverse, c'est-à-dire, un petit bureau et une grande chambre, mais voilà, monsieur l'inspecteur nous a appris qu'il faut que la fenêtre d'une chambre couvre au moins 5 % de la superficie du plancher de la pièce pour être réglo. Réglo, nous le serons donc, et puis l'idée de cette grande pièce pour y installer nos bureaux de travail - le mien, celui de M. et ceux des enfants éventuellement - me plaît beaucoup. Je nous imagine bosser ensemble à notre petite affaire, chacun installer à sa table de travail.

Dans la phase 2, qui sera mise en branle plus tard, lorsque les fonds le permettront, il y aura une pièce de son - en fait, ce sera comme un deuxième salon, mais conçu pour que M. le mélomane y plane dans des conditions optimales -, une salle d'eau et un atelier.

Et ce soir, nous avons même discuté des éventuelles réno qu'il nous faudra faire pour améliorer notre salle de bain complète située au rez-de-chaussée et de l'ajout d'un solarium qui serait greffé à notre cuisine.

Les projets ne manquent pas pour notre paradis et le plus beau dans tout ça, c'est que justement, ça ne peut que mener qu'à l'embellissement de notre nid.

8.04.2009

débordement

Parfois, la marmite explose et je perds patience. Souvent, c'est M. qui écope parce que c'est lui qui a le malheur d'ajouter la dernière goutte au vase lorsque nous discutons en fin de journée de retour au paradis. Il faut dire aussi qu'il sait sur quels boutons appuyés pour me faire voir rouge. Il faut dire encore que lorsqu'il fait ça, c'est parce qu'il est lui-même à bout. Bref, nous venons tout juste d'essuyer un orage violent comme ceux du sud. Dieu merci, comme ces orages violents et soudains, il fut bref, bien que la bouderie se perpétue un peu. Chose certaine, les nuages devraient s'être complètement dissipés d'ici demain.

Rares sont ces moments où j'éclate. L'important cependant, c'est comment les gérer s'ils surviennent. Dans mon cas, j'évite de les étirer indûment. Je suis du genre incisive, mais sans rancune. Si tout a été dit, je tourne la page et je fais de mon mieux pour revenir à une communication plus fluide. Bien sûr, dans ces instants de montée d'adrénaline, les répliques peuvent être blessantes. Pour ma part, je tente toujours de jouer fair play, même dans ces occasions où les interlocuteurs semblent juchés sur une énorme pelure de banane. Je déteste les coups bas. Je trouve ça faible et puéril. Malgré le ton qui monte, il faut savoir ne pas dépasser certaines limites, ne pas abuser de l'avantage que nous avons sur l'autre de si bien le connaître.

Parfois donc, se dire les choses franchement peut provoquer des émotions. Dans ces situations où je ne sens plus que la communication circule calmement et qu'une réplique feu-sur-l'huile suit l'autre, mes larmes perlent et débordent, et mes mots disent "stop, c'est assez". C'est là que je deviens sévère, le coeur fermé pour me protéger, mais l'esprit aiguisé afin de mettre fin le plus rapidement et le plus efficacement à l'échauffourée.

Je remarque que seuls les gens qui me sont le plus proche peuvent me pousser à aller dans ce lieu de moi-même où je ne suis que tonnerres secs et secouant. À toutes les fois, et je le répète elles sont rares, c'est parce que la personne avec laquelle je parle arrive à tirer ce pire de ma nature. Souvent, c'est lorsque je constate que le flot de communication ne sert plus qu'à monologuer et non à raisonner. L'émotion l'emporte alors pour faire crever cet abcès de manque d'écoute et remettre les pendules à l'heure. Une fois la tension manifestée, les voix reprennent un discours aux canaux ouverts, fatigués de la chamaille qui draine.

Toujours une conversation devrait prendre en compte de nombreux facteurs, surtout si le sujet discouru touche à des zones susceptibles de réveiller des peurs et des insécurités dans les interlocuteurs. Mais parce que nous sommes humains, il n'est facile de garder le cap sur l'écoute et le respect en toutes occasions. Parfois, la marmite explose et là, il faut savoir pardonner à cette fameuse nature humaine, la nôtre et celle de ceux que l'on aime tant qu'ils parviennent à brasser nos remous.

8.02.2009

épicurienne

Beau samedi, bon dimanche. Plus qu'une autre semaine à aller avant de profiter de deux semaines de vacances.

Jusqu'à maintenant, mon été répond tout à fait à mes attentes. Avec les arrivages sur les étals des fruits et légumes locaux et de saison, je mange comme une reine. Depuis des semaines, je dévore les chairs bourrées d'anti-oxydants des petits fruits qui tachent les doigts. Maintenant, ce sont les rondeurs juteuses des prunes, pêches et nectarines de l'Ontario qui sont en vedette dans notre frigo. Et voilà que nous avons grugé nos premiers épis à l'heure du dîner hier. Sans parler des fèves, des concombres, des tomates qui commencent à faire leur apparition. En faisant les courses hier matin, j'ai rempli mon panier de d'autres beaux produits du Québec: épinards, chou-fleur, bok choy, oignons rouges. C'est l'abondance les amis, le moment de l'année où nos tables peuvent êtres garnies de denrées débordant de saveurs, d'une fraîcheur nous livrant en prime la dose de soleil qu'il a fallu pour faire pousser ces aliments.

Sur ma liste de souhaits pour cette belle saison, je voulais aussi du repos. Bien que je sois toujours cette abeille besogneuse qui veille à ce que tout soit en ordre autant au paradis qu'au onzième, j'avoue que je m'alloue des périodes où je me transforme plutôt en plante, avec pour seul souci le vent qui me fait tanguer gentiment et les rayons de l'Astre qui recharge mes batteries.

Souvent, c'est auprès de M. que je vis ces moments de décrochage. Comme hier après-midi lorsqu'il s'est blotti sur le divan orange, tout près de moi, pour s'engourdir le temps d'une sieste, pendant que j'avançais dans un roman, le quatrième d'une série de cinq qui relate les vies d'une famille d'Amish. Son front tout contre ma cuisse. Intimité, détente, sérénité. Autant de buts simples atteints simplement.

Je suis une adepte des petits bonheurs. Riche de les reconnaître et de les apprécier. Gloire aux années qui ont passé et qui m'ont léguée ce trésor que je ne voudrais troquer pour rien au monde.