orphelins de l'Éden

8.14.2009

désintoxication

Fibre de banane. C'est le nom que Sico a donné à cette couleur qui recouvre d'une première couche les murs de la salle de bain. Sur le carton échantillon, on pouvait lire que ce jaune est vif et frais. Vif, pas de doute. Tant et tellement que nous avons sérieusement hésité à aller de l'avant pour une deuxième couche, mais à force de la voir sécher et de penser à comment la rendre plus agréable par quelques changements d'accessoires, nous avons opté pour son adoption dans notre environnement.

Ce matin, je me suis surprise à penser à bébé Bo. et moi debout à 2 h du matin pour un changement de couche au milieu de cette pièce ultra rayonnante. M. a suggéré installé un gradateur pour modifier l'intensité de la luminosité. Bonne idée. Parce que cette teinte vive et fraîche combinée à l'éclairage puissant de nos fluocompactes nous transporte un peu beaucoup dans un lit de salon de bronzage.

La salle de bain était la seule pièce du paradis que nous n'avions pas modifiée outre mesure lors de notre déménagement il y a un peu plus de deux ans maintenant. À part pour un rideau de douche et un tapis de bain à nous, en plus d'un nouveau luminaire et d'un nouveau porte-rouleau de papier-cul, l'essentiel avait conservé l'empreinte sobre et vieux jeu des anciens propriétaires. Avec ce coup de pinceau majeur, notre appropriation des lieux sera complète. Il fallait que tu arrives garçon pour provoquer cette mise en branle.

Sinon, mes vacances se poursuivent. Bien sûr, avec ce mini-chantier, mes journées ont surtout tourné autour l'avancement des travaux. J'avoue que j'ai eu un mercredi soir difficile lorsqu'une vague de découragement a déferlé sur ma raison. Découragée de réaliser que les choses n'avancent pas toujours aussi rondement qu'on avait imaginé qu'elles le feraient. Découragée de penser au projet du sous-sol à peine entamé qui est cinquante fois plus complexe à réaliser que celui somme toute assez simple de la salle de bain qui pourtant, n'en finit plus de finir. Heureusement, malgré la fatigue, M. et moi avons réussi à nous remettre sur la longueur d'ondes smooth d'une bonne entente et gros merci à maman qui a écouté mes larmoiements d'inquiétude pour ensuite les réduire à des pacotilles. Tu n'es pas dans un pays en guerre, tu manges à ta faim, tu as toujours un toit sur la tête, tu as un bébé dans le ventre, tu as un conjoint au coeur en or qui veut entreprendre les travaux par sa seule volonté. Nul besoin de se plaindre vraiment. Non, nul besoin, nulle raison.

De toute manière, je sais bien qu'un changement ne vient pas sans une certaine zone d'inconfort. Pourquoi tant de nous hésitons avant de plonger dans du nouveau, qui pourtant répond souvent à un désir que nous portons? Par peur d'inconfort. On dit qu'on s'adapte à tout. Bon, j'avoue que comme pour toutes les affirmations d'ordre aussi généraliste, il y a toujours des exceptions, mais en gros, il est vrai que l'humain possède les outils pour savoir tirer le meilleur dans toutes situations. Parmi ces outils, il y a la force de trouver le beau, le bon et le bien dans tout et partout. Avec cette trousse de secours, on ne peut jamais être pris au dépourvu face au masque terrible de notre trouille. Mais par-dessus tout, c'est de mettre des mots sur ce qui nous tient par la barbichette qui nous permet de s'en libérer et de revenir à un regard plus éclairé. Clic il fait clair, vive la lumière-fibre-de-banane.