orphelins de l'Éden

8.04.2009

débordement

Parfois, la marmite explose et je perds patience. Souvent, c'est M. qui écope parce que c'est lui qui a le malheur d'ajouter la dernière goutte au vase lorsque nous discutons en fin de journée de retour au paradis. Il faut dire aussi qu'il sait sur quels boutons appuyés pour me faire voir rouge. Il faut dire encore que lorsqu'il fait ça, c'est parce qu'il est lui-même à bout. Bref, nous venons tout juste d'essuyer un orage violent comme ceux du sud. Dieu merci, comme ces orages violents et soudains, il fut bref, bien que la bouderie se perpétue un peu. Chose certaine, les nuages devraient s'être complètement dissipés d'ici demain.

Rares sont ces moments où j'éclate. L'important cependant, c'est comment les gérer s'ils surviennent. Dans mon cas, j'évite de les étirer indûment. Je suis du genre incisive, mais sans rancune. Si tout a été dit, je tourne la page et je fais de mon mieux pour revenir à une communication plus fluide. Bien sûr, dans ces instants de montée d'adrénaline, les répliques peuvent être blessantes. Pour ma part, je tente toujours de jouer fair play, même dans ces occasions où les interlocuteurs semblent juchés sur une énorme pelure de banane. Je déteste les coups bas. Je trouve ça faible et puéril. Malgré le ton qui monte, il faut savoir ne pas dépasser certaines limites, ne pas abuser de l'avantage que nous avons sur l'autre de si bien le connaître.

Parfois donc, se dire les choses franchement peut provoquer des émotions. Dans ces situations où je ne sens plus que la communication circule calmement et qu'une réplique feu-sur-l'huile suit l'autre, mes larmes perlent et débordent, et mes mots disent "stop, c'est assez". C'est là que je deviens sévère, le coeur fermé pour me protéger, mais l'esprit aiguisé afin de mettre fin le plus rapidement et le plus efficacement à l'échauffourée.

Je remarque que seuls les gens qui me sont le plus proche peuvent me pousser à aller dans ce lieu de moi-même où je ne suis que tonnerres secs et secouant. À toutes les fois, et je le répète elles sont rares, c'est parce que la personne avec laquelle je parle arrive à tirer ce pire de ma nature. Souvent, c'est lorsque je constate que le flot de communication ne sert plus qu'à monologuer et non à raisonner. L'émotion l'emporte alors pour faire crever cet abcès de manque d'écoute et remettre les pendules à l'heure. Une fois la tension manifestée, les voix reprennent un discours aux canaux ouverts, fatigués de la chamaille qui draine.

Toujours une conversation devrait prendre en compte de nombreux facteurs, surtout si le sujet discouru touche à des zones susceptibles de réveiller des peurs et des insécurités dans les interlocuteurs. Mais parce que nous sommes humains, il n'est facile de garder le cap sur l'écoute et le respect en toutes occasions. Parfois, la marmite explose et là, il faut savoir pardonner à cette fameuse nature humaine, la nôtre et celle de ceux que l'on aime tant qu'ils parviennent à brasser nos remous.

2 Comments:

At 9:13 p.m., Anonymous ziwi said...

Sans paroles, mais: =))

 
At 8:27 p.m., Blogger Laeti. said...

Tellement vrai.. Si justement exprimé..

 

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