orphelins de l'Éden

7.17.2009

trimer sûr

Réunies toutes les trois hier soir autour d'un repas, mes deux soeurs et moi avons partagé un moment d'intimité paisible. Notre bulle existe depuis le début de nos vies. Dans ma mémoire, je n'ai jamais été sans elles. Il est vrai que je suis la cadette du trio, mais je suis certaine que c'est la même chose pour G., l'aînée, considérant que B. ne la talonne que de moins de deux ans. Quoi qu'il en soit, maintenant devenues adultes, notre lien subsiste et se développe avec respect et solidarité. Comme l'amour est un labeur pareil qu'un jardin sur lequel il faut veiller, ce n'est pas le hasard qui fait qu'aujourd'hui nous pouvons être bien ensemble. Il a fallu des déchirures, des séparations, des deuils même, pour parvenir à réaliser la valeur précieuse de notre fratrie. Et lorsque nous parlons de notre passé, nous reconnaissons à quel point les bifurcations parfois tordues du destin nous ont menées à bon port.

Dans ma trente-deuxième année, je vois mes lendemains et je manque d'imagination. Je crois que mon esprit qui mûri à chaque jour qui tombe sait qu'il ne sert à rien d'échafauder des scénarios. Pourtant, je suis tout à fait partisane d'un sain processus de visualisation pour maintenir le cap sur un objectif bien défini. Seulement, je suis persuadée que la trame narrative de l'existence recèle beaucoup plus de trésors que ce que peut anticiper mon organe imaginatif. On dit qu'il faut faire attention à ce que l'on souhaite. Je dis plutôt qu'il faut préciser avec grande acuité ce souhait, cette demande lancée à l'univers, sinon, il faut accepter la livraison de la commande avec les petits défauts de nos propres oublis. Alors, dans cette veine d'idée, je préfère formuler le moins possible de requêtes, de crainte de mettre la barre trop basse en quelque sorte, et d'ainsi bousiller mes propres espoirs. J'ai confiance que tout arrive à point, pour le mieux, toujours, même lorsque les ténèbres semblent ne jamais vouloir se dissiper. J'ai confiance que Dieu - souvenez-vous que pour moi ce n'est qu'un mot qui détermine l'Ensemble, l'Univers, l'Alchimie de la Vie - m'aime, tout comme il m'apprend à cultiver le lopin de bonheur à ma portée. Cette foi est peut-être vaine, mais sans elle, je ne serai ni ce véhicule de sens multiples, ni cette reconnaissance pour l'opportunité de vivre, ni un élément humble parmi l'immensité des possibilités, ni la simple guerrière pacifique qui fait tout ce qu'elle peut pour suivre le flot, volontairement.

Sur ce, je vous livre une image saisie pendant ma semaine en Ontario.

Toute la perfection contenue dans une dizaine de centimètres carrés d'un parterre banlieusard à première vue des plus ordinaires. Et pourtant.

2 Comments:

At 3:32 p.m., Anonymous ziwi said...

Elles ont une si belle couleur qu'elles sont presque apétissantes =)

 
At 4:08 p.m., Anonymous M-H said...

ici aussi elles ont fleuri c'est tres beau !!

 

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