orphelins de l'Éden

7.03.2009

tu es argile

Nous entamons notre 24e semaine ensemble, mélangés l'un et l'autre corps et âme. Au bout de celle-ci, je pourrai à présent dire que j'en suis au sixième mois de grossesse. À partir de là, tout déboulera jusqu'à fin octobre, je le sens.

Il m'arrive de m'adresser à toi pendant le quotidien qui passe. Je t'appelle chaton, poulet. Je te souhaite une existence en santé, heureuse. Je te parle déjà comme si tu étais là à me poser des questions sur ce que tu vois et ce que tu observes. Lorsque je croise quelqu'un qui est méchant, j'essaie de t'expliquer comment faire pour ne pas te laisser affecter par des comportements humains négatifs. En boni, j'ajoute aussi quelques trucs éprouvés pour que tu sois de ceux qui arrivent à dénouer chez les autres les nids d'insécurités et de peurs qui les amènent à répandre leur venin. On dit qu'éduquer un enfant, c'est mettre en pratique nos valeurs. J'espère que toutes mes années m'auront préparée adéquatement à te léguer des trésors.

Bien sûr, j'essaie aussi de t'imaginer. Je sais bien que tu seras ta propre personne, quelles que soient mes bonnes intentions. Tu auras ta paire de lunette pour voir le monde qui t'entoure, pour prendre ta place à ta manière. Cette personnalité qui t'animera, elle m'intrigue. J'appréhende nos prises de bec, mais je chéris aussi déjà nos réconciliations. Je sais qu'on dit qu'il ne faut pas avoir d'attentes pour ne pas être déçu. Dans ton cas, cet axiome est inapplicable puisque tu es ma perle. Je te l'annonce parce que je sais que je ne serai ni indulgente à ton égard, ni permissive. Je serai une mère exigeante, cependant que dans tout ce processus d'apprentissage, je t'aimerai de tout mon soûl. Et qu'il y aura ton papa gâteau pour compenser ces moments où tu m'en voudras de ma rigidité. Bisous mon loup.