orphelins de l'Éden

6.21.2009

liens de sang

La plus longue journée de l'année et avec elle, une semaine toute ensoleillée. Je le sens beau et chaud cet été. Nous verrons bien si mon petit doigt dit vrai.

Le père de M. est venu accompagné de son amoureuse ce matin pour bruncher. La soeur de M. y était aussi, un peu crevée par son quart de travail la veille à l'hôpital qui s'est étiré sur seize heures. Elle est restée lorsqu'ils sont partis pour aller préparer leur propre réception prévue pour ce soir. Avec son frérot, elle a arraché les couettes de mauvaises herbes recroquevillée en boulette, en équilibre sur ses talons. Ils étaient beaux à voir tous les deux, à jaser de tout et de rien, complices. Je me suis fait la réflexion que la richesse d'une fratrie n'a pas d'égale. Chez ma mère hier, tous réunis pour un bis - terme franco-ontarien pour désigner une corvée commune -, nous avons rencontré M-C, une amie de la fille de l'amoureux de ma mère. Puisque nous nous rencontrions tous vraiment pour une première fois, mes soeurs, moi, le garçon et la fille de Jc., l'amoureux de ma mère, il a beaucoup été question de famille et de souvenirs d'enfance. M-C, qui est aussi l'amoureuse de Rm., le fils de Jc., est une enfant unique. Elle nous avoua que ce n'est que maintenant qu'elle est une jeune adulte qu'elle commence à sentir le vide de ne pas avoir de frère ou de soeur.

Pendant ce temps, je profitais de la présence de mes deux soeurs: B. revenue de Hong Kong pour la belle saison et G. Avant que les enfants de Jc. n'arrivent, nous avons passé un peu de temps toutes les trois accroupies autour d'un îlot plate-bande qui avait terriblement besoin de se faire désherber. Rapidement, comme si nous nous étions vues toutes les trois la journée d'avant seulement, nous avons repris le fil de conversation, passant d'un sujet à l'autre avec bonheur et naturel. C'est un véritable trésor cette proximité toute simple que nous avons su cultiver malgré les périodes creuses de nos vies qui nous ont séparées pendant quelques années.

Je me souviens d'une époque où je disais que je voulais avoir au moins trois enfants. Je me voyais même être mère de cinq si c'était possible. J'aimais cette idée de groupuscule impliquant une foule de dynamiques qui mèneraient inévitablement à l'apprentissage par expériences, un genre de microcosme autonome. Avec M., je ne pense pas que nous nous multiplierons jusqu'à ce nombre. Lui imagine le duo parfait à ses yeux: un petit garçon et une petite fille, comme ce qu'il a vécu. Comme ce que j'ai vu cet après-midi, réunis et heureux, malgré les périodes creuses de leurs vies qui les ont séparés pendant quelques années. Frère et soeur à tout jamais. Pour le meilleur et pour le pire, mais le meilleur surtout.