orphelins de l'Éden

7.12.2009

créature comblée

Retour au onzième demain à la première heure. Mon réveil-matin est déjà prêt à s'ébranler à 5 h 20 tapantes et quand je poserai la tête sur l'oreiller ce soir, il me faudra le faire comme si de rien n'était, sans penser que la routine reprend son cours et que se clôt une semaine de décrochage.

Ces deux derniers jours furent bien remplis de besognes gratifiantes et d'activités agréables. M. et moi avons sauté du lit tôt hier matin pour nous diriger au Lac Brome où nous allions découvrir le petit marché public de Knowlton. Sous un ciel bleu taché d'énormes cumulus blancs boursouflés nous avons roulé une heure dans Jasmine la Fit toujours aussi pimpante. À la sortie 90 de la 10, nous avons bifurqué vers le sud en suivant la 243. Arrivés au village après un court arrêt devant le lac agité par le grand vent afin de l'admirer, nous avons pris deux droites et stationné notre machine.

D'emblée, M. estima que le nombre de kiosques étaient bien peu élevé, mais de mon côté, je me doutais que nous y trouverions que des aliments de qualité. J'avais entendu parler de ce marché grâce à Josée Di Stasio qui avait fait un saut là-bas il y a deux ans je crois. Ma mémoire est comme ça, elle emmagasine les informations alléchantes au cas où. En ce samedi, mon prétexte était aussi simple qu'il me fallait des fraises pour faire des confitures et bien que j'aurais très bien pu aller dans n'importe quel autre marché beaucoup plus près du paradis ou même les cueillir moi-même sur une ferme de la rive-sud, l'excuse était bonne et alors, nous nous y rendâmes avec joie.

Le détour en valait la peine puisque nous eûmes l'honneur de nous entretenir avec l'initiateur du marché, M. Henri Laban, qui nous confirma que tous les agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, torréfacteurs, pâtissiers, apiculteurs et autres qui se trouvaient là à promouvoir leurs produits avaient été soigneusement sélectionnés par nul autre que lui, Français qui s'est toujours bien nourri qui voulait retrouver cet esprit de proximité et de célébration qui lie le consommateur reconnaissant au producteur passionné. Si nous avons eu cet honneur, c'est qu'à l'étal du Potager des nues mains, j'ai retrouvé Y., quelqu'un qui était un ami lorsque nous étions cégepiens et qui est devenu agriculteur biologique après avoir fait des études en agronomie à McGill et voyager quelques années. Y. fut visiblement impressionné par notre initiative de venir jusqu'au Lac Brome et c'est ainsi qu'il nous présenta à M. Laban, qui nous piqua jasette tout ce qu'il y a de décontractée. Les viandes qui sont vendues là sont toutes élevées sans hormone, tandis que deux fermiers proposent de fantastiques légumes bio et qu'un pâtissier à l'accent européen est bien populaire pour ses délicieuses gourmandises. Et puis, il y a les autres que nous n'avons pas visité, mais qui offrent des produits qui ont passé le filtre exigeant du sélectionneur en chef.

De retour à la maison, je nous ai concocté une salade pleine de la fraîcheur de cette visite agrotouristique: mesclun, pousse de tournesol, fenouil, pamplemousse rose, oignon vert et betterave râpée. Et puis après, je me suis lancée dans la mise en pots de mes huit pintes de fraises. J'ai travaillé jusqu'à huit heures du soir, mais le labeur en valait la peine. Ce matin, j'ai pu goûter à mes deux créations culinaires en beurrant les croissants moelleux de dame R., la pâtissière s'échinant à pétrir près du paradis. Après essai, j'ai constaté que ma tartinade fraises-chocolat est bien mieux réussie que ma première tentative de l'an passé et j'en ai conclu que ma compote fraises-rhubarbe d'un rouge rosée est tout à fait délicieuse avec sa petite touche acidulée. Il ne me reste plus qu'à préparer mes confitures aux trois petits fruits de la belle saison, alors en attendant d'aller cueillir des framboises et des bleuets, j'ai gelé un kilo de fraises. Je salive déjà à la perspective d'un hiver aux nombreuses tartines tout aussi savoureuses les unes que les autres.

Après ce petit-déjeuner réjouissant, j'ai fait les courses et le ménage pour libérer mon après-midi dans lequel je voulais consacrer une plage horaire pour me rendre au piknic électronik, histoire de "bouge-de-làer". Eh oui, nous commençons notre sixième mois de cohabitation bébé Bo et je peux encore aller onduler sur les beats avec autant d'aise et d'énergie que si tu n'étais pas dans mon ventre. Sache que tu es cette enflure de mon abdomen, ce poisson qui barbote, cet enfant si discret sous son dôme et que je t'aime rien qu'à penser à tout ce que je ne sais pas de toi. Chose certaine, comme je l'ai dit à ton papa, tu auras le sens du rythme cher garçon, comme tous les enfants d'ailleurs, tous les enfants qui expriment le mouvement sans le contraindre par les barrières de l'éducation et la peur du ridicule. Tu sauras comment garder contact avec ton corps, avec ses pulsions, je te le promets. Enfin, je le souhaite de toute mon âme.

1 Comments:

At 7:30 a.m., Anonymous M-H said...

C'est les yeux encore dans la brume que je vous souhaite un bon lundi.

Bon retour au travail et repose toi bien ;-) Car les vacances sont plus souvent épuisantes que reposantes, moi je m'en vais m'activer le neurone ''boulot'' . Enfin oui !

En espérant que tout ce passe bien, qu'on ait un peu de soleil sur la route aujourd'hui !

 

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