orphelins de l'Éden

7.24.2009

renaître de ses cendres

Maintenant que mon ventre est plein d'un de mes souhaits les plus chers, ai-je pour autant laissé aller mon autre souhait, celui d'être publiée. Non, bien sûr que non. Mais j'avoue que mes bonnes intentions de travailler sérieusement à un manuscrit débuté quelque part pendant cet hiver se sont évanouies. Pourtant, je sentais les choses bien parties. De toute évidence, j'ai manqué de discipline.

Ma lecture du moment, une biographie du grand écrivain Américain Jack London, me met face à l'évidence de ma paresse. Si je tenais tant que ça à ce rêve, je m'y consacrerais corps et âme, sans flâner et me plaindre ensuite de ne pas atteindre mon but. Je l'ai souvent dit, il faut travailler pour récolter les fruits de son labeur. Travailler pour un écrivain, ça veut dire écrire, régulièrement, beaucoup, améliorer son style, enrichir son vocabulaire, stimuler son imagination, vibrer à l'air du temps, une mission au coeur, celle de communiquer. Jack London, il a vécu mille aventures pour se libérer de son statut social de classe ouvrière râclant les bas fonds. Jeune, il est tombé amoureux des livres et a dévoré oeuvre après oeuvre, totalement inspiré par elles et leur pouvoir. Quand est venu le temps de trouver sa voie, il s'est relevé les manches et s'est imposé un régime de vie extrêmement rigide pour réussir à publier, faire de l'argent et vivre ainsi convenablement. Il lui fallait enligner mille mots six jours semaine. C'était une de ses règles.

Ce que j'aime de son histoire personnelle, c'est qu'il ait eu la volonté de viser le but de changer le monde par ses mots. Lui qui était né pour un petit pain ne s'est pas limité dans ses perspectives futures. London était un autodidacte à l'objectif plus fort que tout. Sa brillance repose sur le fait qu'il ait eu cette confiance en sa réussite, dans chacune de ses entreprises, coûte que coûte. Une sacrée leçon de feu sacré.

Je dis souvent qu'il faut être bon avec soi-même, accepter nos limites, nos échecs. Pour l'instant, je porte l'échec de ma non réussite à tous les jours et je m'éloigne peu à peu de celle qui veut un jour tenir une de ses oeuvres entre ses mains. Mais je sais qu'elle est toujours là à veiller le moment opportun pour me brasser les puces. Une impulsion me fera croire à nouveau que mon talent est suffisant pour arriver au bout de moi-même. Un jour, il me faudra grandir et m'attabler avec un entrain constant, jusqu'à ce qu'une maison d'édition m'ouvre ses portes. D'une fois à l'autre, les creux de démotivation s'allongent et les pics de création sont franchis trop rapidement. D'une fois à l'autre, je me consume un peu plus de ne plus sentir le feu sacré crépiter en moi.