orphelins de l'Éden

11.25.2013

super-posée

J'émerge, c'est bien vrai.  Je retrouve des parts de moi-même que j'avais égarées.  Elles se réveillent, une à une.  Des mortes vivantes qui me sourient avec tendresse, malgré que je les avais délaissées.  Les bonnes, les gentilles.  Les fidèles.  Mes pierres d'assise.  Toutes simples vraiment.  Ces marches solitaires, cette danse qui défoule, ce yoga contraignant, cette écriture compagne.

Je me suis offert un cahier d'écriture il y a maintenant trois semaines de cela.  Des années que je n'en avais traîné un sur moi, en tout temps, habitude que j'avais depuis mon adolescence.  Toujours dans mon sac.  Un cahier, un crayon.  Prêt à me supporter, à recevoir, à m'écouter.  Ce papier.  Ce contact direct avec la voix qui me remplit la tête.  Un cahier donc.  Et un crayon parfait pour l'accompagner presque une semaine plus tard parce qu'il fallait le trouver, cet outil comme je les aime, à la pointe extra fine qui gratte la fibre et laisse des traces tout en volutes.  Encre brune, pourquoi pas.  

Alors, souvent, je pars du onzième pendant mes grandes pauses et je combine mes marches au plaisir de me découvrir selon le moment. 

2013-11-19

Depuis une niche de richesse, dissimulée dans une cité ancienne.
Un château for
quelque part en suspens
un plateau paisible.
Je ferme les yeux et je suis au pied d'un volcan
d'un glacier
d'un pic vertigineux.
Vertige de mes jours humains
ne t'en prend plus à moi.
Assez de discussions, de maÏeutique creuses, vaines presque,
à part qu'il me faille encore apprendre à m'en détacher de ces vues qui s'obstinent
assoiffées de victoires.  
Je perds.
Voilà.
Libérez-moi.
Et remettez-moi à mon nuage.
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Ou quelques jours plus tôt, depuis le milieu d'une de ces nuits où je me suis levée tôt.

2013-11-13

Je crois bien que nous ayons désappris.  
Les sentiments sont devenus tordus, distortionnés.
Désormais, on se méfie, on se mesure, on juge, on se carapace.
Très peu de bonté spontanée, d'élans du coeur.
Se murer plutôt, se barricader.
S'isoler dans notre peur.
Peur de s'exposer, de se rendre vulnérable.
De rencontrer vraiment, plus qu'en surface, plus que par politesse.
S'engager dans notre relation humaine.
Investir notre nature profonde.
Nous découvrir par l'ouverture.
Croiser l'étranger en nous.    
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Mais aussi,

2013-11-05

diffuser l'amour
plutôt que de le concentrer
mieux encore
le doser selon la réceptivité 
augmenter sa vibration si nécessaire                
telle une prescription
observer ce qu'il suscite de réactions
palper le coeur qui reçoit
du bout de ses doigts
amour enveloppant
amour délicat
tu sauras

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Revenir là où tant de moi a débuté.

1 Comments:

At 9:01 p.m., Anonymous Joanna said...

ah le papier et le crayon et cette bulle magique d'introspection...
moi aussi ado j'en ai eu des journaux intimes.
c est tellement différent que de pitonner sur des touches d'ordi!
becs mon amie,
jo

 

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