orphelins de l'Éden

3.27.2012

un bon titre pour un bouquin de pédopsychologie pop

Depuis que je suis devenue mère, un mantra s'est définitivement installé dans mon vocabulaire pour permettre à mon mental de suivre le cours fluctuant des choses: c'est une phase.

Une phase que cette manie qu'a garçon de manipuler son pénis au moment du bain - exploration de sensations sans aucun doute -; une phase que l'heure de réveil de fillette le matin qui est presque la même depuis des semaines; une phase que cette obsession de la télévision - des films d'animation pour enfants surtout (Le Roi Lion, Bambi, Winnie the Pooh, Diego et les dinosaures) qu'a eue garçon, de l'automne dernier à jusqu'il y a deux mois environ; une nouvelle phase cet élan touchant qui pousse garçon à venir spontanément donner un bécot et un câlin à la personne qui quitte la maison.

Ce mantra paraît bien banal, mais vraiment, il est tout le contraire.  C'est un phare quand les heures de réveil se modifient tout à coup - pour écourter le sommeil bien sûr -, c'est un adoucisseur d'interventions disciplinaires lorsque les comportements se corsent, c'est un frein si l'exaspération gagne du terrain, c'est une lueur d'espoir quand on ne sait plus quoi faire pour qu'une mauvaise habitude ne se dissolve.

C'est une phase, ce peut aussi être un rappel du temps qui passe et qui modifie les agissements de mes enfants subtilement pour ainsi faire disparaître à tout jamais des mimiques mignonnes, des bruits émis dans certaines situations - le fameux annnnnnnn! de fillette lorsque l'éternuement la chatouillait, mais ne s'évacuait pas et qui est disparu sans crier gare il y a une semaine et demie environ -, des gestes tendres - garçon qui fouille de moins en moins mon décolleté.  Vaut mieux en profiter à fond pendant que ça passe.

Avec ces mots, je tiens bon et j'enregistre tout à la fois l'extraordinaire paradoxe de ces années nourrisson.  Et non, je ne planche absolument pas sur un projet de livre de ce type - voir titre de libellé.  Sur aucun projet de livre en fait.  Pas le temps.  C'est une phase.  C'est une phase.  C'est une phase.

3.22.2012

à ta santé

T'es-cocotte - surnom qui la fait sourire à chaque fois prononcé - est malade.  Beaucoup.  Elle tousse creux et fort.  De son corps minuscule - bien qu'il grandisse presque à vue d'oeil -, des quintes violentes s'échappent en la laissant vannée.  Cadeau de son grand frère, qui lui aussi n'en menait pas large dimanche dernier, jour pourtant resplendissant.  Toute cette journée-là, il a eu besoin de se reposer, la plupart du temps collé contre moi.  Pauvre amour.  Mes pauvres amours.  Alors fillette dort, afin de récupérer.  Beaucoup.  Depuis ce matin, elle ne se réveille que pour boire.  Tant qu'elle a mon lait, j'ai confiance en son rétablissement.

D'ailleurs, c'est sans doute le troisième ou quatrième combat qu'elle mène avec la maladie.  Un deuxième né a souvent ce triste privilège de choper les microbes de son aîné.  Cela la rendra-t-elle moins vulnérable au final, puisqu'elle est exposée de manière précoce à tous ces virus.  Je l'ignore bien sûr.  Mais il m'est permet de le souhaiter.

3.16.2012

me greffer un dictaphone

Toujours vivante - touche du bois.  Seulement constamment occupée à accomplir les menues tâches du quotidien qui s'enchaînent, en plus de d'autres exceptionnelles, mais nécessaires.  Comme celle de trier tous les vêtements de fillette contenus dans les tiroirs de sa commode, encore une fois.  C'est que depuis trois jours maintenant, tu es officiellement sortie de tes pyjamas le jour.  Pour garçon, c'est M. qui avait été l'initiateur de cette nouvelle étape.  Il en fut de même pour toi.  Peut-être parce que je suis celle qui change les fesses le plus souvent et que d'enfiler un cache-couche, des pantalons, des chaussettes, un chandail à boutons, c'est plus long que d'agrafer les boutons-pression d'une tunique molle.  Quoi qu'il en soit, il est vrai que tu es bien mignonne vêtue de tes tenues de jour.

Retour au couche lavable aussi depuis hier.  C'est qu'il y a un mois environ, lorsque j'avais voulu faire la transition des couches jetables parce que je me sentais l'énergie d'ajouter une nouvelle tâche à ma grille horaire, tu as eu un sérieux épisode d'érythème fessier, même si la nuit, tu portais des couches jetables.  Pour éviter que ton postérieur ne baigne trop longtemps dans l'humidité, je suis revenue aux couches jetables, plus absorbantes, le jour également.  Après un second épisode, malgré le port de couches jetables, j'accuse cette fois les quelques bouchées de chocolat auxquelles ma dent sucrée a succombé.  Deux fois, deux épisodes.  Ma prochaine rechute attendra.  Entre-temps, tes fesses vont beaucoup mieux.

Il y a deux semaines, nous avons appris que, comme ton grand frère, tu es grande.  Je dis "appris", mais bien sûr que nous le savions déjà.  Suffisait que les chiffres inscrits sur la courbe de croissance nous le confirme.  Chose faite: tu atteins le 97ième percentile.  À cette visite chez le pédiatre, il t'a trouvée très éveillée pour un bébé de deux mois.  Tes grandes billes noires l'ont franchement fascinées, tellement que je croyais que sa mâchoire se décrocherait à force de te scruter avec étonnement lorsque tu t'es réveillée et que je t'ai assise sur mes cuisses.

Ma miss qui sourit et qui gazouille quand l'envie lui en prend.  Après le boire et le change, tu es toute disposée à recevoir notre amour pour nous le renvoyer avec bonheur.  Échange exquis.  Tes grandes billes noires observent nos traits et traduisent ce qu'elles captent.  J'y vois alors toute l'intelligence brute qui t'anime et mon coeur se gonfle de fierté.  Ma belle fille.

Peu de temps pour écrire depuis trop longtemps parce que la semaine dernière, l'éducatrice de garçon profitait de la relâche pour fermer les portes de la garderie.  Ma maman et son conjoint ont bien voulu nous accueillir, les enfants et moi.  C'est que j'avais besoin d'un coup de main le jour.  Avec notre type de parentage, il est préférable d'être deux lorsqu'il y a les deux enfants.  Un pour jouer avec garçon et répondre à ses besoins, l'autre pour tenir fillette et répondre à ses besoins.  Heureusement que maman et Jc. étaient là pour m'aider, et puis, dans leur superbe maison tout juste rénovée - lire ici: agrandie, agrandie, agrandie - le temps passé là-bas fut reposant.  Garçon s'est lié à cette grand-maman impressionnante par son autorité naturelle et à ce grand-papa attachant instantanément par son don à communiquer avec les enfants, tandis que fillette a trouvé une source de repos dans les bras de ma maman.

Dernière chose, les nuits sont un peu plus faciles - touche du bois - depuis que j'ai décidé de diminuer les changes.  C'est qu'avec le fait de proposer le pot à fillette à chaque changement,  j'ai constaté que les excréments ne sont plus rejetés aussi souvent par son système digestif.  Depuis la naissance, il y avait toujours une trace de selles liquides dans les couches, le jour comme la nuit.  Mais là, depuis une semaine, son système a fait un bond - peut-être une maturation de ses sphincters ou une influence de la stabilisation de son système endocrinien  - et je constate que ses couches en sont exemptes pour de longues périodes la nuit.  Donc à force d'observation, je sais que de 20 h 20 à 2 h, pas besoin de changement de couche.  Elle urine pendant cette période, mais la moiteur est contenue dans les couches jetables et j'attends le boire de 2 h pour aller lui proposer le pot, moment où elle défèque un bon coup.  Ensuite, de retour au lit jusqu'à 5 ou 6 h.  Lorsqu'elle se réveille pour sa journée, elle défèque une autre fois et nous passons aux couches lavables.  Cette approche de bébé pas de couche à temps partiel me permet de mieux connaître l'évolution de mes enfants et j'en suis reconnaissante.  Ainsi, je réponds à leurs besoins en connaissance de cause, pas seulement à tâtons, déjà que de répondre à l'ensemble de leurs besoins n'est pas une tâche facile.

À ce sujet encore, une visite chez A-M notre guérisseuse lundi dernier m'a révélé que la position dans laquelle je proposais le petit pot à fillette n'était pas idéale.  De prendre ses cuisses dans mes mains afin que son dos s'appuie sur mes avant-bras et qu'elle se retrouve assise en quelque chose sorte, dos à moi, en suspend au-dessus de la cuve de la toilette cause une compression au niveau de ses épaules qui se répercute en congestion de son larynx.  Ne sachant pas comment je m'y prends, A-M m'a fortement conseillé d'être très vigilants quand à la manière que nous manipulons notre bébé.  Ne jamais la prendre sous les aisselles pour la soulever.  J'ai donc décidé de lui proposer le pot installée sur le siège d'appoint qu'utilise garçon et ça marche très bien.  Je la supporte maintenant de manière plus sécuritaire pour sa posture.  Comme quoi d'avoir une ostéopathe est une ressource bénéfique.

Moi, maman à 100 %, avec le printemps qui pleut sur l'hiver.