orphelins de l'Éden

6.29.2010

rayonnement

Un ami de M., Ls., nous a accompagnés Bo. et moi chez Tau, notre épicerie d'où nous ressortons toujours avec des sacs bourrés de denrées saines. Il nous y a accompagnés parce qu'il entreprend de grands changements dans sa vie pour sa santé et qu'il en est rendu là, à améliorer son alimentation. Bien sûr, il ne suffit pas de rentrer dans un marché d'alimentation naturelle pour savoir équilibrer son régime. Par exemple, là aussi, on retrouve des sucreries, des croustilles, de la crème glacée. Seulement, même pour ses items, la liste d'ingrédients est écourtée et révèle des composants somme toute assez bénéfiques pour le corps. Par exemple, dans les jujubes que j'achète pour M., on retrouve du jus de carotte noire et pour les chips, nous choisissons des produits frits sans gras trans ni huiles de source génétiquement modifiée.

Mais revenons-en à cette visite des lieux, parce que c'était bien cela pour Ls., une occasion de réaliser tout le potentiel de l'endroit.

Jeudi dernier, Ls. nous a accompagnés à Saint-Lambert, au Bar Hatley plus précisément, cette crémerie qui prépare des délices à base d'ingrédients le plus naturels possibles. Au retour de notre sortie, après une conversation sur sa prise en main personnelle, j'ai offert de lui passer un bouquin, LE* bouquin qui a été ma bible lorsque je me suis décidée à vivre un végétarisme équilibré - lire ici "lorsque je me suis engagée dans un mode de vie sain" - il y a plus de dix ans maintenant. Depuis, j'ai recommencé à manger de la viande, mais comme vous le savez déjà, nous optons pour des produits animaliers issus d'élevages biologiques.

En fait, lorsque j'ai compris que ce qui était le plus important pour moi côté alimentation, c'était que les ingrédients soient de provenance biologique, j'ai réintégré la viande au menu. Plusieurs demeurent encore sceptiques quand vient le temps de justifier cette différence d'appellation, surtout que bien souvent, là où il est inscrit "bio", le prix est à la hausse. Bien qu'au Québec nous soyons choyés côté réglementation et contrôle de la certification d'aliments biologiques, je continue à croire que l'important dans toute cette philosophie de vie - parce que c'en est une, j'en témoigne par mon quotidien -, c'est de comprendre qu'un aliment biologique, viande, fruit, légume ou herbe fine, ait été obtenu dans le respect de la nature, pas par son exploitation agressive et destructrice.

Alors vous comprendrez qu'en me promenant dans les allées de chez Tau ce matin, accompagnée de Ls., un néophyte sur cette voie cohérente dans notre monde qui a autant de bouches à nourrir, ça m'a fait chaud au coeur. Une nouvelle conscience se joint à toutes celles qui savent que demain, il faudra encore manger.

* Le guide de l'alimentation saine et naturelle, tome 1, de Renée Frappier

6.25.2010

carte de visite

En l'honneur de qui.

C'est la question que nous pose Ol. - Ukrainien d'origine tout juste rencontré dans le petit parc et accompagné de son fils Mx. âgé de dix mois - quand il apprend le prénom de garçon, à consonance slave, comme ses propres racines. En l'honneur de personne. On trouvait que c'était joli, simple et international. Bo. pourra se retrouver partout sur le globe ou à peu près et son nom le transformera en caméléon.

Nous avons choisi ce prénom un jour où nous étions installés sur le divan brun de l'appartement au coin de la rue Jarry, à rêvasser de notre futur, notre mariage, nos enfants, leurs prénoms possibles. Certains croient que c'est l'assez populaire bière de petit format qui nous a inspirés. En fait, c'est moi qui l'a suggéré à ton papa parce que ce que nous avions décidé pendant ce moment-là de cet après-midi relax à nous prélasser en élaborant nos projets d'avenir, c'est que si c'était un garçon, ce serait moi qui le nommerait et si c'était une fille, ton papa. Une manière enfantine de procéder penseras-tu, mais que veux-tu, nous ne sommes pas des gens bien compliqués. Et c'est ainsi que ton prénom m'est venu, là, spontanément, sans trop y réfléchir. J'ai trouvé que marié au nom de famille de ton papa, ça sonnait foutument bien. Nous l'avons adopté sur le champ et maintenant, des années plus tard, tu le portes magnifiquement.

Ol. l'Ukrainien dit de ce prénom qu'il est fort. Oui, il paraît que son étymologie ramènerait au mot guerrier. Moi, j'ai senti tout au cours de ma grossesse que tu viendrais au monde avec un coeur intelligent. Si l'on jumelle ces deux idées, celle de guerrier à celle de coeur intelligent, on obtient peut-être quelque chose comme le Guerrier Pacifique de Dan Millman, un récit initiatique qui m'a beaucoup marqué jeune adulte.

Chose certaine, je sais que les sceptiques ont été confondus. À l'annonce de notre choix, quelques-uns de notre entourage n'ont pu retenir leur étonnement ni cacher leur désapprobation. Il faut dire pour leur défense que nous n'avions pas choisi un prénom typique de notre coin de pays. Je savais que tout rentrerait dans l'ordre éventuellement, le temps qu'ils ne se le mettent en bouche et qu'ils te voient pour faire l'association. Aujourd'hui, mon petit doigt me dit que ce prénom somme toute encore impopulaire ici risque d'être davantage attribué dans les années à venir, surtout avec toi pour porte-étendard. Mais remarque, peut-être pas non plus et comme ta maman, tu demeuras unique en ton genre par ton nom. Du moins tant que tu ne décideras pas de parcourir le monde, à la rencontre d'autres guerriers homonymes.

6.21.2010

après quatre ans

Ma soeur B. et sa petite famille reviennent dans une semaine. Dans une semaine, jour pour jour, ils seront de retour pour de bon, sinon, pour au moins un an. Pour au moins un an parce qu'avec mon beau-frère, qui sait s'il ne se laissera pas tenter par une nouvelle possibilité d'aller travailler à l'étranger. Travailler à l'étranger, par exemple en Inde cette fois. En Inde cette fois, parce que de toutes les autres destinations, je crois que c'est une des seules qui convaincrait ma soeur à replier bagage de façon aussi colossale. De façon aussi colossale: un déménagement de Hong Kong à une banlieue d'Ottawa, c'est quelque chose. Quelque chose comme une organisation folle et une coordination au quart de tour. Au quart de tour, je tombe de fatigue juste à m'imaginer toute cette aventure. Toute cette aventure qui nous ramène ma soeur B. et sa petite famille.

6.17.2010

huit mois ou presque

Je touche du bois et j'en touche encore. Pour l'instant, une deuxième dent suit la première et aucun signe de douleur. Pas de diarrhée ni d'écoulement nasal, pas de rash sur les joues ni de crises de larmes. Garçon poursuit son petit bonhomme de chemin gaiement.

Il engloutit aussi tout ce qu'on lui propose à manger, à part pour la dernière batch d'asperges qui l'a fait grimacer. Sinon, il continue à nettoyer ses assiettées avec appétit. Aujourd'hui seulement, il a tété jusqu'à la fibre trois cornets - un premier rempli de nectarine, un deuxième de raisins verts et un dernier de melon miel -, mangé un mélange de betterave, de germination de trèfle rouge, de courge musquée, de riz, de jaune d'oeuf et de yogourt nature pour dîner et un autre de poivron rouge, de brocoli, de luzerne et d'avoine pour le souper. Et monsieur prend le sein plusieurs fois par jour avec tout ça. Imaginez combien il pousse le coco et combien aussi il pousse la crotte - quatre fois aujourd'hui, un record je crois.

Nous continuons avec l'aventure bébé pas de couche. Pas toujours facile de se synchroniser à ses envies, mais nous savons maintenant que de changer un pantalon, ce n'est pas plus compliqué que de changer une couche. Ma belle-mère l'a même fait avec lui dimanche dernier. Elle était toute surprise qu'il ait fait un caca dès son réveil de sieste. Elle nous a dit qu'elle pensait que c'est ce qui l'avait réveillé d'ailleurs. Fort probablement que je lui ai répondu.

Et puis, tu imites un poisson en collant tes lèvres arrondies pour faire des bruits de grosses bulles qui éclatent. Ça te divertit. Pour nous communiquer ta joie, tu fais de toutes petites bulles avec ta salive en collant cette fois tes lèvres. Enfin, depuis hier, tu touches tes dents avec le bout de ta langue, conscient de ces aspérités naissantes.

Tu t'assois solidement depuis un gros mois, mais tu frustres rapidement lorsque tu es sur le ventre. Tu as aussi tendance à faire pipi dans cette position. Sûrement qu'une pression est exercée sur ta vessie comme l'a si bien dit ta marraine Am., la soeur de ton papa. Tu ne rampes pas, mais tu es tellement heureux lorsque nous te tenons debout que ça ne m'étonnerait pas que tu sautes cette étape pour tout de suite atteindre ce fier statut de bipède qui nous différencie de tous les autres mammifères.

La nuit, tu dors encore avec nous. Tu fais un trait d'union entre nos grands corps. Papa dit que tu es de plus en plus colleux, ce qu'il adore. Moi, j'aime tenir ta petite main pour t'aider à replonger dans le sommeil lorsque tu remontes parfois à la surface en pleine nuit.

Tu fais deux siestes dans ta journée: une deux heures après ton réveil et une seconde une heure après ton dîner. Tu ne dors plus du tout dans ta poussette depuis un mois. Maintenant, nous l'utilisons surtout pour t'amener dans le petit parc à côté de la maison, là où tu aimes à te balancer quelques minutes par jour de beau temps, le sourire aux lèvres.

6.14.2010

formule 1

C'est en dansant sous le soleil cuisant que nous avons souligné notre septième anniversaire d'amoureux. Par un dimanche de Grand Prix, événement qui a transformé la station Jean-Drapeau en véritable entonnoir gigantesque accueillant le flot humain hyper dense pendant trois bonnes heures, nous avons laissé garçon aux bons soins de la maman de son papa et nous sommes partis nous éclatés sur une techno correcte, sans plus. Mais puisqu'il faut bien prendre son pied quand la vie nous le tend, nous avons provoqué notre plaisir par notre entrain, pour revenir épuisés de cette sortie, moi déshydratée, M. avec les genoux amochés. Rien de mieux qu'une telle session de défoulement pour sustenter la Lu qui adore devenir musique, littéralement. Se vider complètement pour mieux continuer à engranger le rythme du quotidien. Une cure qui me convient parfaitement depuis des années et des années maintenant.

Sur le rond de danse, il y avait une femme âgée d'une cinquantaine d'années avancées. Elle était heureuse, détendue, tout à fait à sa place parmi cette foule qui avait choisi de venir s'amuser par cet après-midi dominical. En la regardant, je me suis imaginée dans vingt ans, trente même peut-être. Je sais que cet instinct originel qui part de mon ventre ne me quittera jamais. Toujours j'aurai ce plaisir à danser, à harmoniser mon énergie vitale aux sons, à revenir à cet état inné de bien-être qui me vient de mon séjour utérin. Car ce BPM - beat par minute - de la techno ou de toute autre musique, même classique, c'est un calque du coeur, des artères, des intestins, de l'estomac, de la voix, tous réunis pour créer cette pulsion de vie qui nous replonge dans la douceur paisible des eaux de la matrice, là où sans effort nous pouvions atteindre ce Je Suis qu'il nous faudra plus tard rechercher à coup d'expériences transcendantales. Alors dansez mes amis, pour du bonheur garanti, et vous verrez, cette cure vous conviendra parfaitement, promis.

6.11.2010

les voilà

Sonnez clairons et bugles, garçon a la gencive inférieure percée par sa première dent, son incisive droite. C'est ton papa qui a remarqué un trou minuscule dans la chair rosée de ton sourire ce matin quand tu lui as souri comme tu souris tout spécialement pour lui. Quel oeil il a parce que moi, j'ai eu de la difficulté à le repérer. Et puis ce soir, après ton boire du coucher, tu as attrapé mon doigt à mordre et sur ma jointure, j'ai senti le tranchant de cet os qui pousse tranquillement mais sûrement. Les dents. Ton visage ne sera plus le même. Comme tu grandis rapidement.

Aujourd'hui encore, un autre bel événement qui marque d'une pierre blanche le fil de ta vie. Tu as imité papa ce soir, après le souper. Il tapait dans ses mains et tu l'as fait, comme lui. Ça, ta grand-maman-maman-de-ton-papa te l'avait montré la semaine dernière. Mais là, ton geste a été rapide et précis, clairement intentionnel. Ensuite, il a enchaîné en brandissant les mains formant un seul poing à gauche et à droite, un peu comme un champion le fait, et tu l'as fait aussi, après avoir étudié attentivement le mouvement à reproduire. Ton papa as été impressionné par ta concentration. Voyez comme je communique. Oui garçon, et nous nous émerveillons.

6.08.2010

toute bonne chose a un début

Je sens que mes menstruations ne sont plus très loin. Des crampes dans mon bas-ventre m'annoncent un retour imminent des saignements. Bizarrement, pas plus tard qu'hier j'ai assisté à une réunion informative informelle chez J., mon ancienne charmante voisine, portant sur la méthode sympto-thermique qui permet une meilleure compréhension du cycle féminin, dans le but soit de concevoir, soit d'éviter une grossesse. Bizarrement aussi, J. m'a annoncé que ses propres menstruations avaient justement recommencé hier, après 26 mois incluant sa grossesse et son allaitement, qu'elle poursuit toujours avec son beau garçon Mt.

Mais cette fois, dès que mes cycles reprendront, je suis outillée pour suivre les signes donnés par mon corps. Sûre et certaine que je ne reprends plus la pilule contraceptive, sûre aussi que je ne veux rien savoir du stérilet, certaine enfin de commencer à trouver l'utilisation du condom irritante. Maintenant cependant, j'ai mieux comme option par rapport à ma valeur de responsabilisation face à ma santé: la méthode sympto-thermique.

Un couple d'amis de J. nous a donné une formation très complète sur le comment du pourquoi de cette approche. En gros, c'est une combinaison de trois choses: la prise de température, l'observation des glaires et celle du col de l'utérus. Chacun de trois éléments permet de détecter les signes de fertilité chez la femme par lui-même, mais lorsqu'ils sont utilisés ensemble et compris adéquatement, l'infaillibilité est presque totale. Ainsi, la femme peut reprendre contact avec ses cycles et l'homme, lorsqu'il participe à la mise en application de cette méthode, contribue à augmenter son efficacité, en plus de connecter davantage avec sa partenaire. Vous auriez dû voir Fl., l'amoureux de Th., parlé avec enthousiasme de ce moyen de contraception-conception selon.

Dans mon cas, je sais que c'est parce que j'avais lu un livre sur la technique Billings que j'ai su reconnaître, grâce à l'apparition de la glaire cervicale, ce super lubrifiant protecteur des spermatozoïdes, ma période de fertilité quand elle est enfin arrivée. En effet, j'avais tracé mes courbes de température pendant de nombreux mois pour réaliser que je n'ovulais pas. Découragée, j'avais laissé tomber cette méthode de prise de température et ce n'est que des mois plus tard qu'une collègue me prêtait le bouquin qui a changé mon rapport à mes cycles. Avec le recul, je comprends que mes courbes m'ont aussi aidé puisque ce sont elles qui m'ont confirmé que quelque chose ne tournait pas rond.

Avec la technique Seréna - la méthode sympto-thermique - j'ajoute un nouvel élément aux deux autres que je connais déjà - celui de la palpation du col de l'utérus - et voilà, je reprendrai le contrôle de mon corps, cette machine conçue pour enfanter qui vient pourtant avec un manuel d'instructions nous permettant au final de faire le choix de bébé ou pas quand on s'arrête pour l'étudier un tant soit peu.

6.07.2010


6.05.2010

baby steps

Un gâteau Reine Élizabeth refroidit sur une grille dans la cuisine.
Le grondement du déshumidificateur vrombit en arrière-plan.
Garçon dort dans l'îlet. Nougat le gros chat avec lui. Papa avec eux puisque c'est samedi et qu'il pleut.

Je sirote une tisane stimulant l'allaitement au parfum de fenouil. J'avais envie d'un breuvage chaud et puisque mes seins produisent encore du lait pour garçon, je me suis dit: pourquoi pas. Garçon qui a bu davantage ces jours-ci pour soigner son vilain rhume. Des cinq boires de jour depuis l'introduction des aliments solides, j'ai augmenté à huit ou neuf, le mettant aussi au sein pour l'aider à faire ses siestes; et d'un boire la nuit, il est passé à trois environ, réveillé autant de fois par sa gorge asséchée. Il est redevenu, le temps de la maladie, un tout petit bébé. D'ailleurs, il paraît qu'elle joue ce rôle de parenthèse de dorlotement. Lorsque notre corps est K.O., nous avons surtout besoin de réconfort et d'enveloppement. Peut-être que c'était ta façon à toi de faire le deuil de cette étape de nouveau-né totalement dépendant et qu'à partir de ta guérison, tu poursuivras, avec une confiance renouvelée, ta progression vers l'autonomie.

6.03.2010

dénouement

Les boîtes de mouchoirs se vident les unes après les autres. Ce rhume a la couenne dure. La toux de garçon, sèche dans les premiers jours, est grasse à présent. Il paraît qu'elle favorise l'expulsion des sécrétions. Malgré les quintes qui le secouent, il est tout sourire. Beau coco va.

Peut-être aussi que cette foutue bactérie lui a sauté dessus lorsque nous avons fait une courte visite chez Cr., cette femme aux cheveux rouges qui sera son éducatrice à partir de septembre 2011. Nous nous y sommes rendus en début de semaine dernière parce que je voulais qu'elle me garantisse la place dont elle m'avait parlée puisque le lendemain, je me rendais au onzième afin de discuter de la prolongation de mon congé avec une de mes patronnes. Chez elle, j'ai installé Bo. sur un petit tapis de mousse où tous les autres enfants sont venus le rencontrer. Pendant que la conversation entre Cr. et moi avançait à bâtons rompus dans cette effervescence d'activités, Bo. recevait des jouets des mains des autres enfants qu'il portait, bien naturellement, à sa bouche. La garderie, c'est bien connu, est un terreau de virus et de bactéries. L'immunité y est rudement mise à l'épreuve. Quoi qu'il en soit, nous sommes repartis avec la joie de savoir que Cr. considérait que Bo. serait un de ses protégés dans un peu plus d'un an.

Au onzième, tout le monde semblait bien aller. Bien sûr, une visite éclair n'est pas représentative de l'atmosphère quotidienne, mais mes sources - ma soeur G. et mon amie-collègue Cht. - confirment que tout baigne. Les employés qui avaient été mis à pied début février sont revenus début mai gonflés les rangs de leur énergie et la charge de travail occupe l'ensemble. Moi, je suis loin de ce rythme intense.

Pourtant, je ne me tourne pas les pouces au paradis, bien au contraire. À chaque jour, j'accomplis des taches qui nous permettent de vivre confortablement entre nos murs. Tiens, ce lundi par exemple, j'ai fait le tri de toute notre literie afin de déterminer ce que nous pourrions donner à l'Armée du Salut, qui est passé hier matin ramassé les meubles qui s'empilaient dans un coin de notre sous-sol depuis août dernier. Enfin, l'espace non fini commence à s'ordonner davantage et bientôt, le fouillis pas possible qui aura presque duré un an ne sera plus qu'un mauvais souvenir.

La luzerne se gorge de chlorophylle dans la cuisine.
Le ballottement des serviettes qui culbutent dans la sécheuse bourdonne en arrière-plan.
Garçon dort dans l'îlet. Nougat le gros chat avec lui.
Il y a la tristesse de savoir que bientôt, notre fidèle compagne noire et poilue devra nous quitter. Elle a recommencé à vomir et à déféquer en dehors de sa litière régulièrement. Il y a deux sacs de nourriture tout juste achetés dans le placard réservé à elle. Quand ils toucheront à leur fin, nous prendrons notre décision.