orphelins de l'Éden

6.03.2010

dénouement

Les boîtes de mouchoirs se vident les unes après les autres. Ce rhume a la couenne dure. La toux de garçon, sèche dans les premiers jours, est grasse à présent. Il paraît qu'elle favorise l'expulsion des sécrétions. Malgré les quintes qui le secouent, il est tout sourire. Beau coco va.

Peut-être aussi que cette foutue bactérie lui a sauté dessus lorsque nous avons fait une courte visite chez Cr., cette femme aux cheveux rouges qui sera son éducatrice à partir de septembre 2011. Nous nous y sommes rendus en début de semaine dernière parce que je voulais qu'elle me garantisse la place dont elle m'avait parlée puisque le lendemain, je me rendais au onzième afin de discuter de la prolongation de mon congé avec une de mes patronnes. Chez elle, j'ai installé Bo. sur un petit tapis de mousse où tous les autres enfants sont venus le rencontrer. Pendant que la conversation entre Cr. et moi avançait à bâtons rompus dans cette effervescence d'activités, Bo. recevait des jouets des mains des autres enfants qu'il portait, bien naturellement, à sa bouche. La garderie, c'est bien connu, est un terreau de virus et de bactéries. L'immunité y est rudement mise à l'épreuve. Quoi qu'il en soit, nous sommes repartis avec la joie de savoir que Cr. considérait que Bo. serait un de ses protégés dans un peu plus d'un an.

Au onzième, tout le monde semblait bien aller. Bien sûr, une visite éclair n'est pas représentative de l'atmosphère quotidienne, mais mes sources - ma soeur G. et mon amie-collègue Cht. - confirment que tout baigne. Les employés qui avaient été mis à pied début février sont revenus début mai gonflés les rangs de leur énergie et la charge de travail occupe l'ensemble. Moi, je suis loin de ce rythme intense.

Pourtant, je ne me tourne pas les pouces au paradis, bien au contraire. À chaque jour, j'accomplis des taches qui nous permettent de vivre confortablement entre nos murs. Tiens, ce lundi par exemple, j'ai fait le tri de toute notre literie afin de déterminer ce que nous pourrions donner à l'Armée du Salut, qui est passé hier matin ramassé les meubles qui s'empilaient dans un coin de notre sous-sol depuis août dernier. Enfin, l'espace non fini commence à s'ordonner davantage et bientôt, le fouillis pas possible qui aura presque duré un an ne sera plus qu'un mauvais souvenir.

La luzerne se gorge de chlorophylle dans la cuisine.
Le ballottement des serviettes qui culbutent dans la sécheuse bourdonne en arrière-plan.
Garçon dort dans l'îlet. Nougat le gros chat avec lui.
Il y a la tristesse de savoir que bientôt, notre fidèle compagne noire et poilue devra nous quitter. Elle a recommencé à vomir et à déféquer en dehors de sa litière régulièrement. Il y a deux sacs de nourriture tout juste achetés dans le placard réservé à elle. Quand ils toucheront à leur fin, nous prendrons notre décision.

1 Comments:

At 9:06 p.m., Anonymous ziwi said...

Oh! Que c'est triste mais ça fait tellement partie de la vie, le départ d'un être cher.

Ironiquement, notre belle "patte de velours" noir ne se porte pas super bien non plus. Sa qualité de vie est encore acceptable, mais de moins en moins avec le temps qui passe...

 

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