la vie est un long fleuve tranquille
Beaucoup d'événements en presqu'autant de jours. Je procède donc en ordre chronologique, pas en ordre d'importance.
Visite chez l'homéopathe qui me laisse un peu perplexe. Une heure et des poussières à discuter avec une femme douce et gracieuse des problèmes de peau de Bo., en passant par les détails de l'avant grossesse, de la gestation, de l'accouchement, et puis de tous ceux qui ont mené à aujourd'hui. Ce que j'en comprends, c'est que l'homéopathe a besoin de poser une foule de questions sur l'individu affecté par la maladie afin de parvenir à mettre le doigt sur le bobo avec justesse. Parce que dans cette pratique uniciste, il suffit d'une dose du bon médicament pour rétablir l'équilibre dans le terreau de l'individu. Et nous repartons avec une petite bouteille opaque contenant une dose de granules que je dois dissoudre dans une quantité d'eau filtrée pour ensuite en retirer une pipette que Bo. doit absorber. Peu de mesures, beaucoup d'approximation. Si l'homéopathe a visé juste, une seule dose suffira pour soigner son eczéma. Comme moi, elle croit bon commencer avec quelque chose qui viendra contrebalancer ma prise d'antibiotiques pour soigner mes mastites. Le lendemain de la prise de la potion, l'eczéma est encore là, même qu'il mange maintenant les fesses de garçon. L'homéopathe m'avait dit que les résultats seraient très rapides si le traitement était adéquat. Pour l'instant, je suis ambivalente sur cette rencontre, non pas parce que ça ne semble pas fonctionner, mais surtout pour ce doute qui me taraude voulant que cette femme ne soit celle qui faille pour nous aider.
Le lendemain du rendez-vous, j'apprends que mon amie Jl. est rentrée à l'hôpital la veille et qu'elle sera induite en matinée. Je n'en sais pas plus, mais ça me suffit pour penser très, très fort à elle et à K. pendant que je vais marcher avec garçon sur l'heure du dîner. D'ailleurs, c'est à 13h 32 que celui qui était si attendu se pointe le bout du nez - qu'il a de très mignon paraît-il. Cet enfant, c'est un miracle incarné. Mon coeur est en liesse. Jl. a son cadeau du ciel dans les bras. Enfin. Et de la savoir vivant tous ces précieux moments de nouveauté avec son bien-aimé me replonge il y a six mois lorsque j'étais cette femme alitée et affaiblie, mais ô si comblée.
Le vendredi, c'est la fête de ma maman. Cinquante-cinq ans pour celle qui m'a mise au monde. Elle n'a jamais été aussi sereine de toute sa vie. D'ailleurs, c'est le lendemain, lorsque nous soupons tous ensemble pour la célébrer, qu'elle déclare aimer vieillir puisqu'elle apprécie cette étape qui lui apportera le repos - sa retraite n'est plus qu'à quelques mois - et complétude - son beau Jc. la comble comme elle ne l'a jamais été.
C'est aussi ce jour-là que je reçois mon nouveau joujou: mon Nikon D90. C'est M. qui a eu l'idée d'opter pour un appareil combinant prise de photo à possibilité de vidéo. Il faut dire que bien que j'aie eu de beaux moments avec mon D40, ses 5 mégapixels commençaient à me frustrer, surtout pour des agrandissements de clichés réussis. Ce D90 tout neuf fait ma joie puisque nous pourrons enfin croquer des moments live de notre garçon adoré qui change à vue d'oeil.
Et puis samedi. Jour de célébration de l'anniversaire de maman. J'avais initié une rencontre de famille pour l'occasion qui nous réunirait sous le chapiteau du Cirque du Soleil. Nous avons assisté à ce fameux Totem, mis en scène par Robert Lepage. De beaux tableaux, une tonne de créativité, des costumes flamboyants, des performances à couper le souffle plus tard, nous étions attablés pour terminer cette soirée en partageant un repas dans un restaurant du quartier touristique, mais ce qui a surtout marqué cet événement pour moi, c'est que c'était ma première séparation prolongée - neuf heures - d'avec Bo. C'est la maman de ton papa qui est venue prendre soin de toi, te donner les biberons, te servir ton repas, t'accompagner dans le sommeil, t'aimer avec bonheur surtout. Tu as fait ça comme un champion, avec une humeur enjouée et une collaboration de tout coeur. Comme tu grandis.
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