orphelins de l'Éden

1.24.2012

profiter temporairement

Coupable de ne pas écrire autant que lorsque ton frère est né.  Me le pardonneras-tu d'être venue après lui et de ne pas avoir la même quantité de traces que je lui ai laissées.  Je l'espère bien parce que ce n'est pas une question de moins t'aimer.  Folle d'amour que je suis pour ta petite bouille, petite chose.  C'est d'ailleurs un de tes surnoms.  Petite chose.  Furie, petite miss, louloute.  D'autres.

Au début de la semaine dernière, nous sommes allés rencontrer ton nouveau pédiatre.  Dr Y ayant déménagé sa pratique dans une clinique montréalaise, nous avons entrepris de trouver un autre médecin plus près du paradis et nous avons réussi.  Dr. A B s'est avéré détendu, sympathique et compétent, au premier abord du moins.  Il a aussi accepté de s'occuper du suivi de garçon, alors voilà, c'est officiel, nous avons un nouveau toubib pour nos chérubins.

Cette rencontre nous a appris qu'en moins de trois semaines, tu as grandi de trois centimètres.  D'ailleurs, le jour de ce rendez-vous, j'ai dû changer toutes tes menues tenues de nouvelle-née pour d'autres avec l'inscription "3 mois" sur l'étiquette.  Une belle liane comme ton grand frère.  Ma liane, mon bambou.  Deux beaux trésors se déployant sous mes yeux.  Riche de vos vies.  Pour rien au monde revenir à quand vous n'étiez pas là, près de moi.  Même si j'avais alors tout le temps pour faire tout ce que je voulais.  Ce que je veux, c'est vous.

1.13.2012

observations

Tu as deux semaines depuis hier.

Le bout de cordon ombilical a séché et est tombé de ton nombril lundi.

Je t'ai coupé les ongles hier pour la première fois.  Si j'avais pu, je l'aurais fait depuis le jour de ta naissance tellement ils étaient longs, mais ils étaient aussi collés à ta peau et j'aurais pu te blesser.

J'ai attrapé un premier pipi - en plus d'un caca - hier.  Je disais justement à ton papa que juste avant que tu nous fasses un pipi live sur la table à langer, tu as un moment de calme qui détone d'avec ton état d'alerte typique quand nous te changeons.  Cependant, pas de pression pour faire bébé pas de couche.  Seulement une constatation qu'étant passé par là avec garçon, il nous sera peut-être plus facile de reconnaître certains signes.

Tes traits changent lentement, ils se précisent.  Ta peau n'est plus violacée comme à ses débuts.  Je me souviens qu'encore à ton quatrième jour, tes pieds étaient si violets que je me suis demandée si cette coloration n'était pas inquiétante.  Ton rythme, quant à lui, se définit.

9 h du matin: boire, suivi d'un changement de couche, puis d'un gros dodo
12 h 30: boire, couche, dodo
14 h 30 - 15 h: boire, couche, court dodo
16 h 15: boire, couche, dodo léger et ce jusqu'à vers 21 h, entrecoupés de pleurs inconsolables.  Certains diront: coliques.  Je dis: marathon pour s'épuiser et se gaver avant une bonne nuit.
Autour de 21 h: gros dodo, enfin.
1 h 30 - 2 h: boire, couche, gros dodo
5 h 30: boire, couche, gros dodo
9 h: tout recommence.

Alors, quand garçon rentre de la garderie, tout ce qu'il voit de toi, ce sont tes sessions au sein et tes pleurs inconsolables.  Malgré cela, il accepte ton état de fébrilité et continue sans frustration le court de sa journée.  Un très bon grand frère que tu as.  Sans doute parce qu'il sait que tout cela n'est que passager.  Viendra le moment où tu auras grandi et que pour lui, tu seras une amie.

près, partez

Depuis que nous avons quitté l'hôpital, deux jours après ta naissance, j'essaie de venir consigner le plus possible les instants qui sont tes premiers, mais le temps file et des imprévus surviennent.

Alors première chose, comme je viens de le mentionner, nous avons quitté une journée plus tôt que prévu l'hôpital parce que tu allais très bien.  Le fait que tu sois une championne buveuse t'a assuré d'éviter une jaunisse en évacuant efficacement et rapidement les toxines de ton corps.  Aussi, cette fois, je me remets sur pieds beaucoup plus facilement suite à la chirurgie, bien qu'ils aient recoupé au même endroit.  Peut-être que les points de suture ont vraiment assuré une meilleure cicatrisation, dès le départ.  Peut-être aussi que mon corps avait gardé une mémoire de ma convalescence d'il y a deux ans.  Quoi qu'il en soit, malgré quelques douleurs normales suivant une césarienne, je récupère rondement.

J'en reviens encore à l'allaitement.  Je crois qu'une grande part de la facilité dont j'ai l'impression pour l'arrivée de ce deuxième enfant vient de ce que j'en aie tellement arraché avec l'alimentation de garçon au début.  Maintenant, cette normalité que je vis à nourrir ma fille sans souffrir et sans complication - bien sûr, il y a eu la montée laiteuse, avec un peu d'engorgement et même des canaux lactifères bloqués, mais rien de majeur -, je l'apprécie au centuple.

Dès notre sortie de l'hôpital, nous sommes allés chercher garçon chez sa mamie.  Je tenais à ce que nous passions tous les quatre ensemble le pas de la porte pour la première fois.  Notre petite famille unie pour la vie, au paradis.  Garçon était si heureux de nous retrouver et nous de même.

Au premier boire pour sa soeur à la maison, il a bien tenté de la tasser pour prendre sa place, mais il a vite compris qu'il allait devoir l'accepter là.  Ce n'est pas qu'il ne l'aime pas, bien au contraire.  Il lui flatte sa fine chevelure et la couvre de baisers, mais il veut sa maman pour lui tout seul, comme avant.  Honnêtement, c'est ce que je trouve le plus difficile depuis ces derniers jours, ces moments où je suis avec lui, soit à jouer, soit à le mettre au lit, et que Cm. commence à pleurer, ce qui signifie qu'elle a besoin du sein.  Il le comprend ce message, mais dans ces moments-là, il ne veut pas me partager et m'implore pour je reste auprès de lui.  Ses larmes me brisent le coeur, même si je sais que c'est dans l'ordre des choses.

Cm., c'est ton nom.  Ton papa en a décidé ainsi le matin du dernier jour de l'an 2011.  Tu avais deux jours et depuis ta naissance, il penchait définitivement vers ce choix.  L'autre prénom a tout de même été inscrit comme deuxième prénom sur ton certificat de naissance.  Pour le côté anecdotique.

Le mardi suivant notre retour à la maison, une infirmière du CLSC est passée pour s'assurer que tout allait pour toi, mais aussi pour me retirer mes points de suture.  Ayant quitter l'hôpital une journée plus tôt que prévu, il fut entendu que c'est comme cela que nous procéderions.  Croyez-le ou non, lorsqu'elle a vu la cicatrice, elle fut fort perplexe, m'avouant ne pas savoir comment s'y prendre pour ce genre de suture.  N'ayant pas scruter ma plaie de près, elle m'explique qu'elle ne voit pas de points à proprement parler, mais plutôt deux bouts de fil qui dépassent de chaque côté de l'incision, bien soudée elle.  Je pense: vont-ils devoir me recouper pour me retirer les points, et puis non, je me dis que ce doit être comme un sac de farine, qu'il suffit de tirer sur un côté pour le reste du fil ne suive.  Je lui propose qu'elle appelle sa superviseure et je l'informe qu'à l'hôpital, les infirmières parlaient de ses points comme étant un surjet.  Sa superviseure confirme mon intuition de sac de farine, mais l'infirmière n'ose pas tenter le coup de tirer.  Elle me suggère donc de me présenter le lendemain au CLSC, à la clinique sans rendez-vous, pour qu'on me les retire.  Une maman allaitante, encore faible sur ses pieds si debout trop longtemps, devant se taper l'attente de la clinique sans rendez-vous.  Eh oui, c'est le prix à payer pour faire les choses autrement j'imagine.  Le lendemain, ce n'est que la troisième infirmière qui m'ausculte qui tire enfin sur le fil.  Pas de points, qu'elle explique aux deux autres qui observent, suffit de tirer pour que le reste ne suive.  Comme un sac de farine.

Ensuite, une semaine jour pour jour après ta naissance, ton papa et moi, nous nous tapons une gastro, sans doute due à une indigestion alimentaire puisque la maladie se déclare en même temps pour nous deux et que garçon et toi seront fort heureusement épargnés.  Heureusement aussi, la maman de M. vient nous donner un coup de main pour cette interminable journée de jeûne forcé où nous lapons une solution sucrée salée concoctée maison pour nous réhydrater.  Ton papa a été diablement atterré par des vomissements et une diarrhée violente, moi, un peu de diarrhée, mais beaucoup, beaucoup de faiblesse et fatigue.  Malgré tout, te donner absolument le sein et tenter d'accompagner garçon et mamie dans leurs jeux.  Interminable.

À partir du vendredi après sa sieste jusqu'au samedi soir suivant, le découragement s'installe lorsque garçon décide de régresser et de faire dans sa culotte tous ses pipis ou à peu près tous.  Lui qui a une excellente rétention devient un pisse-minute et en plus, il ne nous dit pas "pipi" ou "caca" comme il le fait depuis plus d'un mois, facilement.  Découragée, je vais lire sur Internet pour essayer de trouver quelle approche adoptée au niveau de la communication avec lui.  Finalement, en gros, il ne faut pas le gronder ni le cajoler ni trop communiquer avec lui - ce que nous faisons et que je crois qui détenait la solution.  Il est recommandé de rester neutre et patient, ça passera.  Une semaine, deux, voire un mois ou plus, mais ça reviendra.  J'appelle son éducatrice pour lui demander conseil, elle qui en a vu des enfants réagir à la venue d'un frère ou d'une soeur.  Elle me confirme ce que j'ai lu et elle est claire sur le fait que lundi, lorsque Bo. reviendra à la garderie, elle le veut en culotte.  Pas question de remettre des couches, elle est capable de ramasser des dégâts.  Elle pense, comme moi, que la présence des autres et la reprise de la routine à la garderie favoriseront un retour à la normale.  Enfin, le déclic s'opère dès la retour de garçon et de son papa d'une sortie samedi soir.  Depuis, zéro accident et le message est redevenu simple.  Ouf.

Un début d'année sans temps morts.  Sans doute le pouls de cette 2012, recelant une foule de rebondissements.

1.04.2012

rebirth, suite

Tu es si prêt à présent et je n'ai pas peur.  Ensemble, nous franchirons cette étape qui te révélera à nous et je te sentirai sur moi, plutôt que dans moi.  Dr P débute la chirurgie et M. prend place à mes côtés.  Je lui serre les doigts parce qu'il est le fil qui me tient accrochée à tout ce qui se passe.  Ce qui se passe, ce croisement entre le passé et le présent, cette superposition qui s'opère pendant que mon esprit se concentre.  Aucune place pour la tristesse puisque tout l'espace est occupé par ma joie jaillit de ce que tu t'en viens enfin.

L'anesthésiste me glisse à l'oreille qu'au train où va l'intervention, tu verras le jour à 10 h 53.  Moins de dix minutes donc entre le premier geste opératoire posé par Dr P et ta première respiration autonome.  Finalement, l'inhalothérapeute annonce 10 h 51 lorsque tu pousses un petit cri de chaton.  Notre fille est née.

Je recommande à M. de jeter un coup d'oeil de l'autre côté du champ stérile, où se déroule l'expulsion, pour te voir chère perle qui quitte à peine son écrin.  Il le fait et Dr P le tance gentiment en lui expliquant que s'il veut garder de bons souvenirs, mieux vaut attendre qu'ils nous la présentent là où il y a un peu moins de sang et de quincaillerie.  Il est rigolo Dr P.  Elle apparaît alors portée dans ses mains au-dessus de l'écran bleu, notre ange.

Rapidement, elle se fait examiner et évaluer.  Son APGAR est excellent: 9-9-9.  On l'emmaillote et comme promis, on vient me la déposer dans mon cou.  C'est que ma poitrine déborde de l'autre côté du champ stérile et que l'espace est restreint pour accueillir son petit corps, mais du moins, je peux la toucher.  Elle est si prêt de mon visage tourné lui vers les projecteurs de la salle d'opération que je ne peux pas la voir vraiment.  Mais ce que j'ai entre-aperçu de ton visage, c'est que toi aussi, tu as le nez du côté de ton papa, comme ton frère.

Vient le temps de nous séparer et papa part avec toi vers le département de maternité pendant que je me fais recoudre par Dr P qui blague à propos des points de suture que j'ai demandés.  Il dit qu'il y avait longtemps qu'il n'avait recousu un bas de pantalon.  Le personnel médical est curieux de savoir pourquoi j'ai demandé à les avoir, plutôt que les fameuses agrafes.  Je leur explique que la première fois, la cicatrisation avait longue et douloureuse, une plaie qui était restée fragile en fait.  L'inhalothérapeute me confie tout bas qu'elle aurait voulu la même chose.

Maintenant, on me roule à la salle de réveil.  Nouvelle étape de mon plan de naissance à discuter avec l'infirmière qui m'attend là-bas.  J'aimerais être auprès de ma fille le plus rapidement possible s'il vous plaît, sans excéder une heure de séparation depuis sa naissance, si cruciale pour le succès de l'allaitement.  L'infirmière m'explique que je dois rester la demi-heure requise et que de toute manière, dans mon cas, il faut qu'une chambre soit libre avant de monter un étage plus haut parce que je ne peux pas être stationnée dans un couloir avec tous les appareils qui doivent mesurer mes signes vitaux.  Mais voyant combien je tiens à mettre ma fille au sein dans les plus courts délais, cette femme au sourire chaleureux et au regard bleu perçant, se démène pour faire bouger les choses à la maternité pour notre cas.  En attendant, elle m'apprend que le centre hospitalier Pierre-Boucher vise la certification Ami des bébés et que bientôt, les nourrissons pourront demeurer avec leur maman dans la salle de réveil.  Nous parlons pendant toute mon attente et j'apprend que depuis six ans, elle et son conjoint tentent de concevoir leur second enfant, sans succès.  Je lui rappelle la simplicité et l'efficacité de la méthode sympto-thermique.  Elle avoue qu'elle n'y était pas revenue depuis qu'elle travaillait des quarts de jour de façon régulière.  Enfin, après un troisième coup de téléphone à l'étage, elle apprend qu'une chambre privée plus dispendieuse que ce pourquoi nous avions donné notre accord est libre: nous la prenons, que je lui intime.  Bientôt, je te retrouve et je pourrai mieux te scruter, mais juste avant de partir pour de bon de ce lieu entre-deux, l'infirmière m'apprend que les nouveaux-nés ne ressentent pas la faim pendant un bon douze heures après leur naissance et que c'est que leur réflexe de succion acquis pendant leur gestation qu'ils cherchent à combler en s'accrochant au sein dès leur premier bol d'air.  Ça me rassure un peu.

C'est donc une heure et demie plus tard que je te mets enfin au sein et tu sais quoi, tu es une petite championne.  Ton papa dit qu'il était temps que j'arrive parce que c'est sur son mamelon à lui que tu t'accrochais depuis tout ce temps.  À t'observer, je vois que ta prise est bonne et que tu bois avec un mouvement qui va jusqu'à ta tempe, comme A-M ma guérisseuse m'a appris qu'il le faut.

La boucle est bouclée.  Je te tiens contre moi et tu es toute petite.  Tes traits se fixent tranquillement dans mes cellules grises.  C'est à peine croyable de t'imaginer ne plus jamais quitter ma vie, mais je suis croyante.  Tu l'apprendras bien assez vite.  Croyante et reconnaissante.  Complétée par une nouvelle âme.  La tienne.        

1.02.2012

rebirth

La boucle est bouclée.  La guérison est complétée.  Maintenant, lorsque je parlerai des naissances de mes deux enfants, ce sera avec toute la reconnaissance de ce que leur complémentarité m'a apporté.  Avec garçon, j'avais espéré, jusqu'à la dernière minute, un accouchement par voie naturelle; avec fillette, il m'a fallu accepté que cela ne se pourrait pas.  Du moment où j'ai compris que c'est le placenta qui l'empêchait de culbuter, j'ai su qu'il me fallait changer mon fusil d'épaule et me concentrer sur la réalité qu'il me fallait revisiter.  Une réalité crue qui m'avait fendu l'âme deux ans plus tôt et blessé le corps au passage, une réalité que je pouvais réinventer, si je l'accueillais avec ouverture, surtout que cette fois, j'avais tous les outils en main pour démystifier l'expérience, étant passée exactement par là, presque pas à pas.

À part pour le fait que nous nous sommes présentés le matin de la date planifiée au calendrier pour la césarienne.  Mais vraiment, c'était l'idéal.  Ainsi, nous avons pu passer un temps des fêtes auprès des nôtres, en respectant nos engagements avec tout le plaisir que ces rencontres apportent.  Sans parler de ta date d'anniversaire qui se trouve bien coincée entre les deux grands jours de célébration, permettant une respiration suffisante pour pouvoir apprécier ton jour à toi et le souligner dignement.

Alors ce matin-là, nous arrivons au comptoir d'admission pile poil à l'heure indiquée - 7 h 30 - et nous montons une dizaine de minutes plus tard au deuxième étage, au département des chirurgies d'un jour.  Je troque mes vêtements contre une chemise d'hôpital que j'attache intentionnellement par devant, puisque je veux qu'une fois que tu sois sortie, on vienne te placer sur ma poitrine pendant que le bon Dr P me recoud.  L'infirmière qui vient me préparer à l'intervention quelques minutes plus tard me dit d'emblée de l'enfiler dans l'autre sens.  Je lui réponds que j'aimerais discuter avec elle de mon plan de naissance, mais très rigide, elle me répond qu'elle sait comment procéder et que je dois m'y conformer.  Elle quitte et M. et moi, nous sommes comme sonnés par son ton infantilisant.  Je me ressaisis et je décide de ne pas me laisser affecter par cette seule personne.  Aujourd'hui, tout ira à merveille, je le sens, je le sais.  Je remets mon plan de naissance à M., qui le connaît, et je lui demande de le présenter au personnel de la salle d'opération, puis aux infirmières de la maternité.  Il le garde précieusement dans ses mains.  L'infirmière rigide revient et appuie sur sa cassette.  Chaque réplique qu'elle me sert, elle la resservira à ma voisine d'en face qui vivra une césarienne juste après moi, dans le même ordre, avec la même rigidité.  Cependant, à la fin des étapes qu'elle doit accomplir - prise de sang, installation du soluté, prise des signes vitaux, speech expliquant sommairement le déroulement -, nous réussissons à lui reparler de notre plan de naissance, de ses grandes lignes.  Elle nous confie qu'elle est celle qui a établi les procédures en salle d'opération il y a seize ans maintenant, qu'elle ne pense pas que le bébé peut être placé sur moi ni que mes bras peuvent être désentravés pour la toucher, mais bon, vous pouvez toujours demander.

Et c'est ce que nous faisons lorsque l'anesthésiste sympathique se présente à nous lorsque mon lit est roulé jusqu'à la frontière des salles de chirurgie.  Pas de problème, qu'il nous répond, vous pourrez avoir votre fille sur vous et la toucher avec une de vos mains, l'autre devant malheureusement demeurée entravée pour cause de prise de pression constante pendant l'intervention.

Lorsque une infirmière au sourire sincère me pousse jusqu'en salle d'opération, je réalise que je retourne exactement dans le même lieu qui a vu naître garçon.  Quand je lui demande si c'est leur seule salle, elle me répond qu'il y en a deux.  L'atmosphère est détendu dans cet espace stérilisé de fond en comble.  L'inhalothérapeute qui travaille conjointement avec l'anesthésiste est d'une douceur extraordinaire.  Ensemble il procède à la rachidienne et une fois la drogue injectée, on m'installe sur le dos, s'assurant de mon confort - je peux soulager toutes vos douleurs me confie l'anesthésiste, vous n'avez qu'à me le demander -, couverture chaude y compris.

(suite à venir)