Une bonne dose de plaisir, ça recharge les batteries. Le temps des fêtes est officiellement commencé. Hier, le onzième a célébré près d'un sapin décoré, unifié par le désir de passer une soirée qui nous suivrait pour les mois à venir tant elle serait agréable. Je crois que c'est réussi.
Le party de Noël. Notre comité social avait choisi d'adopter la même formule que celui de l'an passé: déroulement au troisième de l'immeuble, cocktail, traiteur, remise de cadeaux, danse. Cependant, cette année, la sauce a mieux pris, l'ensemble n'a pas comporté de temps mort, et de petits extras au planning ont rehaussé l'ambiance d'une grosse coche.
D'abord, tous les convives avaient été invités à la soirée vêtus de leurs plus beaux atours s'il vous plaît: robe élégante pour les dames, habit cravate pour les messieurs. J'ai adoré la réaction de Gb., un collègue qui travaillait de jour comme moi hier et qui s'est pointé à 7 h 30 vêtu dans un impeccable complet gris à la cravate somptueuse. Ne comprenant pas pourquoi tous les autres étaient en jeans - vendredi, c'est jeans day au boulot - tandis que le party était le soir même, je lui expliqué que nous avions décidé de jouer à Superman et donc d'aller nous changer dans une cabine téléphonique juste après notre quart de travail complété. Plus tard, des collègues féminines sont arrivées fraîchement mises en beauté par leur coiffeur rien de moins. Les gens ont embarqué à fond la caisse dans l'idée de nous mettre sur notre 36. Un autre collègue, Al., a même refilé son habit porté pas plus tard que cet été à son propre mariage. C'est pour dire. Pour ma part, j'avais opté pour un petite robe que je me suis procurée il y a cinq ans au look année soixante sans manche et en tweed orangé pâle. Pour compléter le tableau, j'ai refilé des bas collants chocolat lignés, enfilé mes fameuses chaussures rouges cerise des grandes occasions, et passé les perles offertes par ma soeur B. adorée il y a deux années autour de mon cou et sur mes oreilles. La totale. Enfin pour moi qui ne m'habille pour ainsi dire jamais ainsi. Mais franchement, presque tous les collègues étaient d'une élégance à couper le souffle. Nous aurions aussi pu bien être dans une réunion de big shots de ce monde.
Après le souper, il y a eu la remise des prix. Là encore, petite touche différente par rapport à l'année passée. Cette année, le comité social avait décidé de sonder les collègues du onzième pour trouver les cinq gagnants dans les catégories suivantes: fashion icon - le ou la plus looké de l'étage -, mère poule ou père poule - la personne la plus attentive et de meilleur conseil -, Jack in the box - l'ultime dilateur de rate -, Ricardo ou Di Stasio - celui dont nous voudrions voler le lunch tellement ça semble bon - et le Cas Wilson - la catégorie la plus particulière considérant qu'il fallait sélectionner une personne avec qui nous serions parachuté pour un an ferme sur une île déserte (à vous de l'interpréter comme bon vous semble). Un des wizz de l'informatique sur notre étage avait participé à la conception d'un montage vidéo d'entrevues de certains finalistes. Un moment de pur plaisir. Ma bouille est apparue au moment de la catégorie Ricardo ou Di Stasio. Comme mentionné par ma petite personne, j'ai été très touchée de constater que mes lunchs grano avaient suscité de la convoitise. Je n'ai pas remporté le premier prix, mais Vr., la gagnante, mérite bien cet honneur, elle qui a deux enfants et qui mitonne des petits plats avec tant d'amour day in day out.
Cette année encore, nouveauté. Une collègue Hl. a eu l'initiative de préparer un petit quelque chose pour que l'ensemble du onzième récompense les efforts des quatre membres du club social qui réussissent à égayer grandement l'atmosphère sur l'étage. À un moment donc, je me suis levée et j'ai cogné sur mon verre à vin avec mon couteau pour que Hl. s'avance au micro. Pendant ce temps, je suis allée chercher les cadeaux à leurs intentions et vraiment, les quatre mousquetaires ont été touchés par ce geste généreux et spontané.
Après, place à un peu de karaoké. Beaucoup de rires encore une fois, beaucoup de voix cassées ou off beat, mais oh la, la que c'était plaisant. Le dernier groupe a dû interpréter une chanson dont j'oublie le titre maintenant mais que tout le monde connaît. Les pauvres s'égosillaient avec tant de difficulté que j'ai décidé de tirer par la main une collègue pour qu'elle vienne avec moi sur la piste de danse afin de faire les sirènes de leur numéro chambranlant. Deux autres collègues se sont joints à nous et les quatre ensemble, nous avons tenté de ressembler à quelque chose. Oui, beaucoup de plaisir.
Finalement, le DJ assez ordinaire a enchaîné les tubes connus et moins connus. De nombreux collègues se sont aventurés sur la piste, avec rythme et joie. Danser, c'est s'amuser à l'état pur et plusieurs collègues l'ont compris. Moi, comme à mon habitude, j'ai bien tenté de briser le fameux cercle qui se forme toujours quand un groupe danse ensemble. Je dois avouer que cette année, j'ai senti que les danseurs se permettaient encore plus de créativité que par les années précédentes. De mieux en mieux donc côté lâcher prise du selfconsciousness et hourra pour le total abandon.
Une pensée toute spéciale pour Cht. qui n'a pas pu être de nôtres hier soir parce qu'au petit matin, la maladie l'a frappée et qu'elle a dû rentrer s'aliter. Tu étais avec nous chère amie, je te l'assure. Pensée toute spéciale aussi à ma soeur G. qui vient d'accoucher il y a deux semaines et demie et qui a Lc. pendu au sein depuis. Toi aussi tu étais là G. Beaucoup de collègues m'ont demandé comment la petite famille se porte. Aussi, en parlant des bébés à venir à table, ceux de deux collègues assis parmi nous entre autres, nous avons dit à quel point tu étais rayonnante pendant ta grossesse. Enfin, une grosse pensée extra spéciale pour deux amies réunies à l'autre bout de la Terre, ma soeur B. et GM., sa fesse gauche. Vous deux aussi vous avez été parmi nous, entre autres quand les gens me complimentaient sur mes belles perles et que le sujet menait à comment tu vas ma B., et tes enfants, et au fait que GM. est là près toi, présentement. D'ailleurs GM., ton absence s'est ressentie une fois sur le dance floor, you party animal you.
Alors voilà, la vie au onzième fût bonne hier soir. Mais depuis que j'ai pris ma décision de ne plus complètement m'identifier à mon boulot puisque je suis écrivain, la vie au onzième est beaucoup plus légère, garanti. Mise en perspective. Dans l'ensemble du tableau de ma vie.