pardon
Un mot me chicote la cabosse aujourd'hui. Jalousie. Ce poison qui atrophie le coeur pour le transformer en pierre. Jalousie de ce qu'est l'autre, de ce qu'il a de plus que nous, de ce qu'il peut de plus, de ce qu'il réussit mieux. Jalousie parce que l'on ne se connaît que trop. Jalousie qui s'abreuve de notre faiblesse, de notre incapacité à nous dépasser, à aller plus loin que ce foutu gazon plus vert, de se relever les manches et de dire non à cette mensongère, cette jalousie, et plutôt de crier oui à l'accomplissement par motivation obtenue par alchimie des sentiments.
Ai-je déjà jalousé? Peut-être est-ce parce que je suis trop bonne avec moi-même, mais je crois que j'ai davantage péché par envie. Quelle est la différence me direz-vous? Jalousie, envie, c'est du pareil au même. Eh bien, pas à mes yeux. Jalousie rime avec haine tandis qu'envie s'apparente à de la convoitise. Mais partout dans les dictionnaires, l'un est rapporté à l'autre. Jalousie à envie, envie à jalousie. Du pareil au même donc. Même que c'est l'envie qui figure parmi la nomenclature la plus communément utilisée pour désigner l'un des sept péchés capitaux. N'empêche, bien que j'aie péché d'envie cette année et à d'autres moments dans ma vie, je considère que mon âme n'a jamais entretenu assez de méchanceté pour vouloir arracher quoi que ce soit à qui que ce soit. Intuitivement j'ai toujours su que si tel avait été le cas, je n'aurais pas joui de ce que je n'aurais pas acquis de manière honnête. Si je veux obtenir quelque chose dans la vie, quelque chose de matériel ou de spirituel, c'est à moi de fournir l'effort qui me permettra de parvenir à mon but. La jalousie gruge et suce l'âme. Le laid n'est pas ma nourriture.
Oh la, la, bien sérieuse la blogueuse à l'orée de la nouvelle année, à l'aurore de ce pénible périple qui aura duré douze longs mois. Samedi soir, chez la maman de M., pendant le repas, nous avons abordé le sujet de l'année à venir. Avec franchise, j'ai avoué en désiré une cent mille fois meilleure que celle qui s'achève. Rc., le conjoint de Cl., la maman de M., a fait une remarque comme quoi il ne fallait pas dire une telle chose. Je crois qu'il sous-entendait que la vie est longue et qu'on peut parfois avoir des moments plus difficiles que d'autres et qu'il faut tenir bon. Eh bien cher Rc., c'est ce que j'ai fait cette année, j'ai tenu bon. Et comme je te l'ai dit à ce moment-là, oui cette année qui se conclut figure parmi les plus merdiques de toute ma vie. Mais je sais bien que maintenant, toutes mes joies seront mesurées grâce à toutes ces tristesses qui m'ont été données de passer au travers. Je sais que plusieurs parts de moi sont mortes au sortir de ces épreuves qui se sont dressées sur mon parcours. Heureusement, la plupart d'entre elles avait besoin de le faire.
Et je crois que tout arrive
Tout vient à
Qui sait mourir
Pour mieux revivre
Ce n'est pas sans peine
Je crois qu'on revient mieux
Après le deuil de soi-même
(paroles tirées de Revivre de Daniel Bélanger)
Revenue mieux, oui. Grandement. Plus de larmes vaines depuis presqu'un mois maintenant. Autant dire une éternité avec la mer salée que j'ai envoyée au dépotoir cette année par voie de milliers de mouchoirs imbibés. Étonnant que mes glandes lacrymales ne se soient pas complètement asséchées d'avoir été à ce point surmenées. Mais de loque envieuse et égarée, je suis redevenue un être aux humeurs normales, tout juste affecté par son biorythme. J'ai retrouvé le délice des jours complets sans remue-ménage des méninges, l'élixir de l'humour léger et jojo, la complicité sereine avec la race humaine, l'enveloppement discret du grand manitou. À nouveau forte de moi-même. À l'abri de toutes les jalousies.
1 Comments:
Ziwi te souhaite 2 SUPER BONNES JOURNÉES pour bien terminer cette année "merdique."
=)
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