orphelins de l'Éden

12.16.2008

simpi

Déjà, nous nous lançons dans la recherche d'un party du nouvel an, admettons que nous irons dans un party du nouvel an. L'an dernier nous avions décidé de ne pas sortir nous trémousser sur des beats déments pour célébrer la veille ultime. Nous avions plutôt opté pour un accueil de l'an collés l'un à l'autre, M. et moi, en bon couple que nous formons, près d'un feu crépitant dans la cheminée, à écouter le Bye-Bye 2007 coussi-coussa. Je me souviens qu'un peu avant l'heure de la diffusion de l'émission comique, nous sommes tombés sur le spectacle de Madonna à la chaîne TVA. En regardant cette diablesse d'artiste s'épivarder avec tant d'énergie qu'elle doit sans doute fricoter avec l'alchimie pour se conserver aussi bien, je me suis rappelée les nombreuses heures passées dans le sous-sol de mon ami S-P, du temps de mes années cégepiennes.

À cette époque, je faisais partie d'une troupe de théâtre. Deux années de suite, je suis montée sur les planches, au sein d'un groupe d'individus qui sont devenus ma famille du moment. Nous avions un local où nous nous réunissions beau temps, mauvais temps, répétition ou pas. Dans ce local grand comme un garde-robe désordonné, des divans mangeaient tous les bas de murs, à part à l'endroit où une table carrée et deux chaises trônaient. S-P, c'était mon meilleur ami dans le groupe. Homosexuel affirmé à l'humour cinglant , S-P avait un coeur en or. Ensemble, nous formions une paire dépareillée. Moi grande et effilée comme une asperge, lui plutôt petit, mais tout aussi effilé. Je me souviens de ses bottes d'armée aux cap d'acier été comme hiver, de ses cheveux bleus, de son percing dans le nez.

S-P m'a envoyé un courriel à mon dernier anniversaire. Un mot sorti du passé. Bonjour, je t'écris pour te dire que je pense à toi à tous les 21 septembre qui passent. Eh bien. Ça m'a touchée droit au coeur et j'ai répondu quelque chose de maladroit à propos de son anniversaire près du mien, mais dont je ne me souviens plus de la date exacte.

S-P, je le tiens pour grand dans ma vie. Immense. Il m'a montré à vivre sans se soucier de ce que les autres pensent, de manière désinhibée. Libre. Libre et heureux, par joie émanant de la volonté.

S-P a quitté le cégep pour devenir coiffeur, métier qu'il pratique depuis des années avec un succès de plus en plus marqué. Nos routes se sont séparées depuis des années maintenant. Mais j'ai encore en ma possession de ses lettres qu'il avait sûrement écrites pendant des cours longs à en mourir. Dans ces lettres, il me dit des choses à propos de ma présence dans sa vie, de notre amitié qu'il chérit et qui nous soude pour toujours il l'espère. Oui, S-P, toujours tu es en moi quand je vois Madonna, quand je vais chez le coiffeur, quand je repense à qui j'étais au début de ma vingtaine, quand je manipule mes balles à jongler puisque c'est dans ta cour à Brossard où tu habitais chez ta mère que tu m'as appris à le faire par un certain après-midi d'été, quand je danse devant des tours de son plus hautes que moi puisque c'est avec toi que je suis allée dans mon premier rave. Je me souviens de toi S-P et je devrais sans doute t'avoir dans ma vie, te retrouver. Mais de toute manière, je ne t'ai jamais perdu.

2 Comments:

At 9:20 p.m., Anonymous Anonyme said...

Ici aussi c'est plus que tranquile niveau party de noel.... rien de planifié ... et je sens que ca va etre vraiment long avec l'arrêt de travail que m'a donné le médecin...

Tu m'appelle quand tu veux, vu que de toute façon je suis coincée ici encore jusqu'au 5 janvier...

Bonne semaine a vous deux
Marie

 
At 9:30 p.m., Anonymous Anonyme said...

Message beau et mélancolique, qui rappelle l'importance des liens humains, tout en nous rappelant aussi que la vie, parfois, a de drôles de chemins tracés pour nous qui peuvent nous être hors de notre contrôle.

 

Publier un commentaire

<< Home