vouloir, pouvoir
J'ai mal. Samedi, j'étais une véritable loque, réduite en larmes, drainée par le mélange de peur et de douleur de la mise au sein. Je crois que c'était le fond qu'il me fallait toucher afin de m'endurcir. Combien de femmes qui ont allaité m'ont parlé du fameux deux semaines qu'il faut passer au travers avant de commencer à vivre un allaitement plus agréable? Eh bien, puisque monsieur a délaissé la téterelle il y a une semaine, j'espère qu'il ne me reste plus qu'une semaine à souffrir. Le contact direct de sa bouche sur mon mamelon a provoqué des crevasses que je n'ai pas prises en main assez rapidement. Les blessures se sont aggravées, mais aujourd'hui, je crois qu'elles sont en voie de guérir. Tout réside dans la bonne mise au sein. Malheureusement, les premières séances sans téterelle n'ont pas été réussies, sans doute dû à mon enthousiasme de le voir s'accrocher sans béquille, alors je n'ai pas compris assez rapidement l'importance de la position adéquate à adopter pour lui et moi. Qu'importe, je tiens bon et le lait coule. Le plus dans tout ça, le côté positif donc, c'est que les séances se sont écourtées d'une grosse moitié par rapport aux interminables mises au sein avec téterelle. Avec cette béquille de silicone, il devait travailler beaucoup plus fort, alors il s'endormait et s'éternisait au sein.
Il pousse. Depuis quelques jours, les pyjamas taille 0-3 mois qu'ils portaient depuis sa venue au monde ont été remplacés par d'autres de taille 3-6 mois. Il allonge assurément.
Des sécrétions le font respirer en cochonnet. Nous avons beau essayé dégager ses fosses nasales avec de l'eau salée et de les pomper avec une poire, rien n'y fait. Je l'appelle mon bébé raptor. Ça finira par passer j'imagine.
Ses blocs nuit s'étirent petit peu par petit peu. Hier soir par exemple, il s'est endormi à 20 h 30 pour ne se réveiller à nouveau qu'à 2 h. Après son boire, qui a duré une vingtaine de minutes, papa l'a collé contre lui et garçon a replongé jusqu'à 5 h 30. Nous dormons donc.
Je suis toujours aussi folle de son odeur. Quand je le porte sur moi, je me penche à intervalles réguliers pour humer sa fine chevelure. Dieu s'est arrangé pour concocter le parfum parfait pour la mère que je suis. À chaque bouffée, je l'aime un peu plus encore. Si une telle chose est possible.
Et je me dis qu'avec cet amour, aucun obstacle n'est infranchissable.