pianissimo
Au paradis, Bo. se la coule douce et nous auprès de lui. Je crois que le calme du nid nous aide tous à bien vivre ces moments importants.
Le jour, nous vivons dans le salon où je donne le sein, et la pièce orange où coco se repose entre deux boires dans son moïse placé sous la fenêtre ou collé sur son papa grâce à l'écharpe. Tant que la cicatrisation de ma plaie ne sera pas complétée, je ne pourrai pas nouer mon fils à moi. Alors je profite de sa proximité quand sa bouche cherche ma poitrine, instants tendres qui ramassent son corps tout près du mien.
La nuit, tout se passe dans notre îlet, à part le changement de couches, la stérilisation des téterelles et ma nouvelle collation nocturne. Sinon, Bo. dort près de nous, bien emmitouflé entre nos têtes ou en grenouille sur son papa. Le co-dodo se passe à merveille jusqu'à maintenant. Instinctivement, je perçois son changement de respiration dans mon sommeil et je m'éveille en même temps que lui. Pendant qu'il s'étire et qu'il bâille pour secouer sa torpeur, je me prépare à l'accueillir pour le nourrir. M. s'occupe ensuite de lui changer ses fesses souillées et nous repartons pour un nouveau bloc de deux à trois heures de sommeil.
Le bien-être de Bo. est le principal élément dans la routine quotidienne. Vient ensuite la détente de l'atmosphère par la musique soft - M. vient tout juste de faire l'acquisition d'un disque parfait: Two Suns de Bat for Lashes -, la douceur de la luminosité de novembre, l'entraide au sein de notre couple et la préparation des repas. Depuis notre retour, et même pendant nos jours à l'hôpital, nous avons toujours préparé nos repas, à deux exceptions où notre voisine Algérienne nous a offert, pour nous soulager un peu, des repas dignes de la royauté, passés par-dessus la clôture arrière. Un geste d'une générosité authentique intrinsèque à sa culture de partage.
Garçon nous guide plus qu'autre chose. Nous suivons son rythme, avec respect. La formule semble bonne.
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