orphelins de l'Éden

11.01.2009

tsunami

Une semaine. Notre garçon vit à l'air libre depuis sept jours. Il est né par césarienne, mais nous avons tout de même eu la surprise de l'expérience des eaux crevées.

Tout a débuté dimanche matin dernier, le 25 octobre donc. Comme lors du test de grossesse maison que j'avais fait à 4 h du matin le 1er mars dernier et qui avait annoncé la venue d'un petit être, enfin, ce qui avait changer nos vies, c'est installée sur le bol de toilette que j'ai commencé cette journée qui allait changer pour de vrai-vrai nos vies à tout jamais, avec toi dans nos bras cette fois. Notre ange matérialisé au bout de sa gestation. Véritable miracle, bouleversant complètement nos perceptions même de l'existence en nous démontrant toute la force de la création qui se perpétue aussi parfaitement.

Plouc, plouc, plouc. C'est le bruit que ça faisait après avoir fini mon pipi du matin. Incapable de fermer la valve tout à fait, je suspectai l'incontinence dont certaines femmes enceintes souffrent vers la fin de leur grossesse. C'est M. qui suggéra plutôt que c'était peut-être du liquide amniotique. Percevant une vague teinte rosée, je décidai de contacter le département de maternité de l'hôpital en leur expliquant le coup du compte-gouttes. L'infirmière de garde me proposa de venir pour en avoir le coeur net. Si les eaux étaient crevées, c'était vraiment une mini fissure à ce moment-là.

D'ailleurs, rendus sur le lit d'observation, nous étions prêts à rentrer à la maison après que cette même infirmière ait décrété, après avoir effectué un genre de test PH, qu'il n'y avait nulle trace de liquide amniotique dans mon vagin. Déçus, nous attendions que le médecin de garde, Dr. Ct., celui qui nous avait suivi pour infertilité, vienne confirmer le constat qui nous renverrait au paradis bredouille. Il s'avéra que le spéculum du cher docteur, aidé sans doute par la palpation de mon col par l'infirmière au préalable, acheva le travail timidement entamé par la nature. Mes eaux ont dès lors coulé d'un flot tout chaud et voilà que j'éclatai en sanglots, chavirée par cette requête à Dieu, dès cet instant exaucée, de pouvoir vivre le rush de la surprise.

Je crois que bien peu de femmes souhaitent sentir le travail s'installer en contractions comme je l'ai fait de 9 h à 18 h 45 ce jour-là. Parce que mes eaux ont crevé, mais que l'échographie a révélé que bébé Bo. était placé en siège complet et que le médecin accepta d'attendre que le travail débute pour voir si Bo. se déplacerai en déployant ses jambes, ce qui rendrai la délivrance par voie naturelle moins dangeureuse, tout en m'interdisant de me déplacer à part pour me rendre à la salle de bain, pour ne pas trop forcer la venue du travail. D'ailleurs, il ne voulut pas induire le travail avec de l'ocytocine artificielle; ses mots exacts: "La nature fait bien les choses. S'il doit naître par le siège, le travail débutera de lui-même." Mais pendant toutes ces heures installée et désireuse d'accueillir la douleur des contractions, la nature décida qu'il me fallait plutôt me rendre au bloc opératoire.

Étrange comme parfois mes mots prédisent mon futur. Toute la description de la procédure décrite dans mon message antérieure, je devais la recevoir mardi le 27 octobre, mais pour cause de conflit d'horaire avec un autre rendez-vous à la clinique, j'avais accepté d'aller à cette rencontre préopératoire le vendredi en matinée plutôt, juste avant un dîner avec mon amie-collègue Cht., qui d'ailleurs eu la gentillesse de venir me cueillir à l'établissement de santé.

Alors, dimanche dernier, je savais exactement ce que je vivrais, à part que finalement, c'est la rachidienne que l'anesthésiste me suggéra fortement pour vivre mon expérience. Aiguille moins grosse, nul besoin de la laisser installée au dos pendant l'intervention, effet plus certain et évacuant mon système plus en douceur. Je vous épargne ma peur quand l'intervention débuta, cette particulière sensation d'être ouverte et fouillée, mais indolore. Et finalement, très rapidement en fait, l'anesthésiste clamant pareille qu'une confidence: "Ça y est, on voit les pieds. Vous ressentirez une pression sur votre abdomen. C'est qu'ils le sortent."

Et puis, ton premier tout petit son émis nous annonçant officiellement ta liberté hors utérine. Ton papa et moi s'échangeant un regard d'anticipation certaine à l'idée hallucinante d'apercevoir tes traits après toute cette aventure, ultime récompense, ultime départ.

Quand l'inhalothérapeute et l'anesthésiste eurent terminés leur inspection de toi déposé dans un incubateur, ils t'apportèrent à ton papa et nous eûmes l'honneur de ton regard de vieille âme dans un corps tout neuf. En larmes et soulagés, plus rien nous importa à part toi.

2 Comments:

At 12:05 p.m., Anonymous ziwi said...

Quelle joie et quelle émotion de vous lire malgré vos moments intenses !

Merci, merci pour avoir partagé avec nous...

(Eh oui, il y a bel et bien des "accents" ici !!!)

 
At 9:52 p.m., Anonymous Anonyme said...

Plein de bo-becs...
ZinDaCup

 

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