offrir notre fleuron
Demain, tu auras seize mois et aujourd'hui, nous avons profité du trottoir sec avant la tempête prévue pour te faire marcher à l'extérieur, sur une grande distance. C'est toi qui es allé à la porte vers 16 h 30 pour ensuite me pointer ton habit d'hiver, l'air de dire, on sort maman. D'accord beau garçon de mon coeur, on y va.
Mon deuxième rendez-vous d'une série de trois chez l'ostéopathe a été annulé. En marchant cet après-midi, j'ouvre donc le canal discussion avec Dieu à nouveau. Je pourrais demander "pourquoi", mais à quoi bon. Je prie plutôt pour que mon corps en vienne à se guérir, à chasser ce mal mystérieux qui me vole le calme réparateur de mes nuits. Puisqu'il semble que chaque rendez-vous entre les mains de professionnels guérisseurs soit aussi rarissime qu'une aiguille dans une botte de foin ou presque. Depuis septembre que cette tourmente me bousille le repos et que les jours deviennent des semaines qui s'empilent en mois, sans m'accorder de répit. Mon âme éreintée te demande de déraciner la douleur.
Mon neveu tout neuf est de retour à la maison depuis hier. En plus de sa bronchiolite, il était aussi porteur d'un influenza. Il va mieux, nécessairement. C'est sa maman qui a maintenant chopé un virus grippal, à l'hôpital sans doute. En souhaitant pour eux que le cercle vicieux de la contagion se brise le plus tôt possible.
Enfin, le mois d'attente s'est écoulé et je suis retournée sur la table de S. O.. Je remarque que pour la seconde fois, l'ostéopathe est toute de noir vêtue sous son sarrau blanc. Cette quinquagénaire a à peine le visage ridé et son corps est frêle comme celui d'une jeune pré-pubère. Ce qui me frappe chez elle surtout, c'est cette douceur totalement libre d'ego prétentieux qui rend son écoute vraie. Quelqu'un de pas compliqué et de compétent, j'aime.
Mon neveu tout neuf est hospitalisé depuis tard dans la nuit de samedi pour une bronchiolite qui congestionne ses poumons de mucus et l'a déshydraté par manque de force pour s'alimenter. Il est lié à une perfusion intraveineuse et on lui vide les poumons par clapping et succion. Je ne sais pas comment ma soeur et son amoureux font pour garder le cap. J'imagine qu'ils sont branchés à même cette source inépuisable qu'est l'amour avec un grand A. Être parent, ça donne des ailes, ça décuple les ressources et ça mobilise la volonté de tenir bon quand le vent se lève comme pas possible. Ils en sont la preuve.
Ce matin, après avoir enfilé mes skinny corduroy violet que j'aime beaucoup porter habituellement parce qu'ils sont très confortables, je suis retournée dans la chambre pour jeter un coup d'oeil à ma silhouette définie dans la glace. Verdict, je me suis trouvé grosse. Le genre de réflexion qui ne pense pas souvent dans mon esprit. Alors, je les ai retirés. De retour dans la cuisine où M. était en train de prendre son petit-déjeuner de la St-Valentin, j'ai annoncé, dû à mon humeur larme à l'oeil pour aucune raison valable: je crois que je vais être menstruée bientôt. Ce que je ne savais pas c'est que bientôt, c'était cet après-midi.
10 h 23
Pourrais vous parler de la super soirée d'hier chez nos voisins Brésiliens où nous sommes allés, notre petite famille jointe à celle de nos voisins Ukrainiens, après le souper pour souligner l'anniversaire d'An. qui avait les larmes aux yeux de nous voir tous franchir le pas de sa porte. Pourrais vous dire à quel point j'étais comblée d'être là, parmi ses gens et nos garçons du même âge, reconnaissante de ce cadeau exceptionnel que la Vie nous a fait en nous croisant les destins.
Deuxième contact. Lavande, théier, sauge. Thé des bois. Pour apaiser mon système nerveux.
Février bien entamé, je peux déjà sentir sa fin poindre tellement ses 28 jours sont marqués d'engagements sur mon calendrier. Réunions familiales ou amicales les week-ends, rendez-vous pour soigner mon dos la semaine. Mars arrivera ensuite avec son printemps et ses impôts, histoire de donner la cadence des mois qui suivent jusqu'aux moissons. D'ici là, le soleil se couche déjà au-delà de la barre psychologique de 17 h et c'est blanc, si blanc partout.
Finalement, tu auras marcher à quatre pattes. C'est il y a quelques jours que tu as commencé à te mouvoir en petit animal parce que tu as compris que tu n'as pas besoin de te lever à toutes les fois que tu veux te rapprocher d'un objet si tu es déjà assis. Puisqu'il paraît que c'est une étape du développement psycho-moteur qui doit absolument être accomplie par chaque enfant aux dires de mon ostéo adorée, mon coeur est en liesse. Depuis que tu marches comme un grand, j'avais fait le deuil de ton chaînon manquant entre la position galette à celle de pousse de bambou. Encore une fois, tu nous auras bien surpris avec ta façon toute particulière de faire les choses à ton rythme, quand tu t'en sens prêt.
J'aurais envie de devenir son apprenti. De me mettre dans un coin de la petite pièce où il reçoit et de le regarder faire son travail de magicien.