orphelins de l'Éden

2.26.2011

offrir notre fleuron

C'est officiel, nous irons nous sucrer le bec dans deux semaines car qui dit arrivée du printemps, dit visite à la cabane à sucre, du moins dans ma famille.

Cette année, nous allons dans un nouvel établissement. Malheureusement, notre fermier-acériculteur bio a augmenté ses prix - qui étaient déjà élevés - pour cause de coupures gouvernementales côté agriculture. Pas plus tard qu'aujourd'hui et suite à ma recommandation, nos voisins Brésiliens sont allés à cette Sucrerie de la Montagne que nous visiterons donc prochainement. Verdict, ils ont été ravis au point de vouloir adopter à leur tour cette tradition rustique qui revient avec les redoux annonçant chaque printemps. Québécois d'adoption, Québécois de souche, Québécois tout court.

2.24.2011

baptême du bitume

Demain, tu auras seize mois et aujourd'hui, nous avons profité du trottoir sec avant la tempête prévue pour te faire marcher à l'extérieur, sur une grande distance. C'est toi qui es allé à la porte vers 16 h 30 pour ensuite me pointer ton habit d'hiver, l'air de dire, on sort maman. D'accord beau garçon de mon coeur, on y va.

Comme ça, solide sur tes jambes, l'équilibre bien balancé, tu as marché un peu passé l'arrêt stop du petit parc et nous sommes revenus.

À un moment, tu t'es arrêté devant une maison et tu as pointé, l'air de dire, regarde maman. Il m'a fallu une grosse fraction de seconde pour réaliser qu'un chien aussi immobile qu'une statue nous observait de derrière une vitre au deuxième étage du bungalow. Garçon scrutateur qui ne laisse rien lui échapper.

C'était ta première expédition à pieds sur notre rue. Habituellement, quand je sens que le sommeil te pèse au cours de l'après-midi, je t'installe dans la poussette, bien emmitouflé, et tu t'endors. Mais voilà, tout doucement au cours de la dernière semaine, tu es revenu à une seule sieste après le dîner. Cette fois, je crois que ce rythme s'installe pour de bon. Alors, peut-être que maintenant, je ferai comme Oa. avec Mx. et j'irai te faire marcher au grand parc un peu avant le souper. À voir ton plaisir à te planter dans le décor, je crois que tu seras d'accord.

2.22.2011

ombres

Mon deuxième rendez-vous d'une série de trois chez l'ostéopathe a été annulé. En marchant cet après-midi, j'ouvre donc le canal discussion avec Dieu à nouveau. Je pourrais demander "pourquoi", mais à quoi bon. Je prie plutôt pour que mon corps en vienne à se guérir, à chasser ce mal mystérieux qui me vole le calme réparateur de mes nuits. Puisqu'il semble que chaque rendez-vous entre les mains de professionnels guérisseurs soit aussi rarissime qu'une aiguille dans une botte de foin ou presque. Depuis septembre que cette tourmente me bousille le repos et que les jours deviennent des semaines qui s'empilent en mois, sans m'accorder de répit. Mon âme éreintée te demande de déraciner la douleur.

Mais bon, vous me connaissez, je ne suis pas de celle à s'apitoyer sur sort trop longtemps, alors la prière se boucle rapido presto et ma journée continue.

Mon cerveau patauge dans une marée de souvenirs depuis quelques jours. Je me retrouve au début de ma vingtaine, au Cégep, à l'université, dans un appartement en colocation, en Afrique pour un stage, au onzième, jeune adolescente amoureuse d'autres hommes que M., amie de gens qui ne sont plus dans ma vie. Les scènes imprimées sur mon disque dur sont pour la plupart anecdotiques. Des miettes de pain qui mènent à aujourd'hui.

Aujourd'hui, ma grand-maman a quatre-vingt-quatre ans et elle m'avoue qu'elle se sent vieille parmi nous, esseulée avec sa tête blanche. Je lui dis qu'elle est notre doyenne, notre phare d'expériences. Mais dans sa voix, j'entends une abdication qui résiste à mes mots pleins d'amour et me serre la gorge. J'aurais aimé n'avoir aucun pressentiment.

2.20.2011

solitude bleutée

2.18.2011

le fil de l'infini

Mon neveu tout neuf est de retour à la maison depuis hier. En plus de sa bronchiolite, il était aussi porteur d'un influenza. Il va mieux, nécessairement. C'est sa maman qui a maintenant chopé un virus grippal, à l'hôpital sans doute. En souhaitant pour eux que le cercle vicieux de la contagion se brise le plus tôt possible.

Ces deux derniers jours ont été de beaux cadeaux des cieux. Mes marches quotidiennes étaient jubilatoires. De sentir ce soleil chaud, cet air doux, d'entendre les oiseaux pépier - dont un majestueux cardinal haut perché qui s'en donnait à coeur joie -, ça m'a donné envie de sauter à pieds joints dans tous les trous d'eau croisés. Mais pour cela, il me faudrait de bonnes bottes de pluie, et je les aurai.

Demain matin, nos voisins Brésiliens nous reçoivent pour déjeuner. Tg. préparera des crêpes aux garnitures sucrées et salées. Tous réunis, nous pourrons porter un toast au jus d'orange à Oe. qui a passé son examen pour devenir citoyen canadien ce matin même malgré que ce ne soit que dans quelques semaines qu'il saura s'il est oui ou non accepté comme membre en règle de notre belle démocratie représentée sur tous les poteaux par l'érable à sucre.

Vingt-deux ans aujourd'hui que mon père est décédé.
Un an jour pour jour que Ch., la petite fille de mon amie d'enfance Ct., est née.
Quatre jours que la seconde fille toujours innommée de mon ostéopathe adorée a pointé le bout de son paraît-il joli nez dans notre monde, en véritable valentine. Valentine, c'est joli, oui?

2.16.2011

sommeil de plomb

Enfin, le mois d'attente s'est écoulé et je suis retournée sur la table de S. O.. Je remarque que pour la seconde fois, l'ostéopathe est toute de noir vêtue sous son sarrau blanc. Cette quinquagénaire a à peine le visage ridé et son corps est frêle comme celui d'une jeune pré-pubère. Ce qui me frappe chez elle surtout, c'est cette douceur totalement libre d'ego prétentieux qui rend son écoute vraie. Quelqu'un de pas compliqué et de compétent, j'aime.

D'emblée, je lui annonce que j'ai réussi à booker trois rendez-vous en autant de semaines avec elle. C'est qu'elle est en demande voyez-vous. Elle semble heureuse de savoir que nous aurons un bon bloc pour travailler le bobo.

Lors de notre dernière rencontre, elle avait formulé des recommandations que j'ai suivies. Quand elle m'ausculte, elle estime qu'elles ont redonné un peu de souplesse à la région figée.

Cette fois, elle m'explique qu'il y a un déséquilibre dans les courbures de ma colonne vertébrale. Entre mes omoplates, les vertèbres creusent trop et là où le poignard se plante à chaque fin de nuit, elles saillent. En tâtant le coeur du mal, elle trouve des mots pour me l'expliquer. Selon elle, c'est une très ancienne blessure que mon corps porte et qui s'est installée graduellement, à mon insu, petit à petit, jusqu'à ce point de me réveiller à toutes les nuits, parce que j'aurais les ressources à présent pour la déraciner. Elle qui a une approche terre-à-terre m'avertit qu'il se peut que des émotions me surprennent dans les prochains jours parce que le traitement fouille dans ma boue. Selon elle, ce repliement du plexus qui a créé une tension lombaire viendrait de coups émotionnels reçus pendant mon enfance et mon adolescence qui m'ont poussé à me protéger. Pour ça, la résilience, je connais.

Le côté yé!, c'est que mon corps répond bien. Déjà, j'ai senti un laisser-aller musculaire après toutes ses manipulations. Elle me dit que les nuits qui viennent seront sans doute plus douloureuses parce qu'elle a brassé beaucoup de choses intentionnellement afin de mieux repérer le véritable noeud mardi prochain.

Redonnez-moi mes nuits, c'est tout ce que je demande. Un réveil de paresse molle.

2.15.2011

tournées vers toi

Mon neveu tout neuf est hospitalisé depuis tard dans la nuit de samedi pour une bronchiolite qui congestionne ses poumons de mucus et l'a déshydraté par manque de force pour s'alimenter. Il est lié à une perfusion intraveineuse et on lui vide les poumons par clapping et succion. Je ne sais pas comment ma soeur et son amoureux font pour garder le cap. J'imagine qu'ils sont branchés à même cette source inépuisable qu'est l'amour avec un grand A. Être parent, ça donne des ailes, ça décuple les ressources et ça mobilise la volonté de tenir bon quand le vent se lève comme pas possible. Ils en sont la preuve.

2.13.2011

alliés

Ce matin, après avoir enfilé mes skinny corduroy violet que j'aime beaucoup porter habituellement parce qu'ils sont très confortables, je suis retournée dans la chambre pour jeter un coup d'oeil à ma silhouette définie dans la glace. Verdict, je me suis trouvé grosse. Le genre de réflexion qui ne pense pas souvent dans mon esprit. Alors, je les ai retirés. De retour dans la cuisine où M. était en train de prendre son petit-déjeuner de la St-Valentin, j'ai annoncé, dû à mon humeur larme à l'oeil pour aucune raison valable: je crois que je vais être menstruée bientôt. Ce que je ne savais pas c'est que bientôt, c'était cet après-midi.

Sur mon graphique Serena, mon cycle compte donc 29 jours et à partir de là où j'avais noté un petit point parce que j'avais ressenti quelque chose dans mon bas-ventre qui avait des allures d'ovulation, j'ai calculé que ça me donnerait un délai de treize jours avant que mes menstruations ne reprennent.

Il paraît que pour chaque femme, le nombre de jours entre son ovulation et les menstruations est toujours le même, pouvant varier entre 11 et 16 jours, ou quelque chose prêt de ces nombres. Aussi, je dois avouer que je n'ai pas observé aucun des indices pour me guider dans mon cycle, ni ma température, ni mes glaires, ni mon col de l'utérus. Je me suis contentée de compléter un cycle pour voir d'abord s'il ressemblerait en longueur à ceux précédant ma grossesse, surtout qu'avec mon mal de dos toujours au rendez-vous, il est préférable de repousser un peu la venue de notre second miracle. Qui viendra. Ça je le sais, je le sens. Je le sens même pour avril ou mai. Mais bon, parfois il ne faut pas trop s'emballer par rapport à notre instinct, Dieu ayant toujours le dernier mot. Peut-être septembre ou octobre ou dans un an, que sais-je. Mais il viendra.

Permettez-moi ici de reculer un peu dans mon propos.

Je n'ai jamais au grand jamais ressenti une ovulation avant ma grossesse. Je me souviens qu'une de mes meilleures amies à l'époque du secondaire prétendait être capable de tracer avec son doigt le chemin emprunté par son ovule libérée dans la trompe tellement c'était évident. Moi, rien de rien.

Maintenant pourtant, j'ai la forte impression que mon corps de mère est cent fois plus un corps de femme que mon corps d'avant d'avoir porter une vie. J'imagine que tous les raz-de-marée hormonaux qui ont raclé mes systèmes m'ont laissée plus à l'écoute de leurs signaux. J'ai toujours eu l'intuition que la pilule contraceptive avait endormi mon corps, l'avait gelé à force de le régler artificiellement. Toujours eu l'intuition aussi que c'est cet engourdissement qui a pris 19 mois à se lever avant de pouvoir accueillir Bo. dans ma matrice.

Ce second miracle, il bénéficie de ce que son grand frère a fait pour lui.

2.12.2011

l'art du jour

10 h 23

C'est l'heure qui était inscrite sur le cadran numérique dans Jasmine la Fit quand j'ai quitté la maison ce matin pour aller faire les courses bouffe de la semaine et c'est encore ces quatre chiffres alignés qui me sont apparus bien exactement lorsque j'ai jeté un coup d'oeil au même endroit en rentrant ce soir vers le paradis après avoir célébré GM, la fesse gauche de ma soeur B. que j'aime beaucoup.

Douze heures que mon cerveau a revu défiler rapidement. Pas un temps mort parmi toutes ces minutes envolées. Je revois le gars de la SAQ me dire aujourd'hui que j'ai l'air déterminé, l'air de savoir où je m'en vais. Euh oui, il le faut mon ami. Si on veut arriver à tout faire, l'économie des gestes inutiles est fortement recommandée.

Le planning de ce samedi bien rempli s'est déroulé aussi sûrement qu'un tapis de yoga avant une session. Reste plus qu'à aller faire le cadavre.

2.10.2011

possibly surely

Pourrais vous parler de la super soirée d'hier chez nos voisins Brésiliens où nous sommes allés, notre petite famille jointe à celle de nos voisins Ukrainiens, après le souper pour souligner l'anniversaire d'An. qui avait les larmes aux yeux de nous voir tous franchir le pas de sa porte. Pourrais vous dire à quel point j'étais comblée d'être là, parmi ses gens et nos garçons du même âge, reconnaissante de ce cadeau exceptionnel que la Vie nous a fait en nous croisant les destins.

Pourrais aussi parler de garçon, encore. Pourrais ajouter à toutes ses listes d'accomplissements ceux-ci: qu'il grimpe avec joie dans le lit au moment de sa sieste et pour le dodo du soir, qu'il monte et descend les escaliers seul - sous supervision bien sûr -, qu'il mange avec un ustensile avec de plus en plus de dextérité et de moins en moins de gâchis, qu'il adore danser, qu'il est charmeur, affectueux, qu'il socialise avec ses copains voisins comme un champion, qu'il prend l'initiative de se brosser les dents une fois par jour quand il est sur le petit pot.

Pourrais vous donner un update de notre poursuite avec l'hygiène naturelle: Bo. fait de plus en plus souvent pipi en forçant les muscles qui font pression sur la vessie pour évacuer l'urine quand nous lui proposons le pot à chaque changement de couche - qui ont lieu à toutes les heures environ - et il a commencé à réussir à faire la même chose pour son caca, c'est-à-dire forcer pour l'évacuer, s'il a envie bien sûr. Pourrais vous dire qu'il fait le signe "encore" quand il n'a pas tout à fait terminé d'évacuer son numéro deux et que je lui demande s'il a "fini" ou "encore". Pourrais dire que maintenant, l'un des indices qui nous avertissent d'un caca tout prêt, c'est qu'il pète à plusieurs reprises dans l'espace de quelques minutes. Pourrais estimer à deux ou trois les nombre de numéros deux dans une journée. Pourrais ajouter au sujet de notre progression dans cette voie qu'est l'hygiène naturelle, que depuis plusieurs semaines, pour ne pas dire des mois, il arrive à retenir son pipi assez longtemps pour l'évacuer dans la toilette à notre retour d'une sortie à l'extérieur. Pourrais affirmer que tout vient de lui, en dehors du fait que ce soit nous qui le changions. Pourrais expliquer mieux ce dernier point en précisant que nous n'avons pas recours à la pression ou au chantage pour qu'il fasse ses besoins dans la toilette, mais que nous lui proposons tout simplement en l'installant sur le pot, comme je l'ai déjà dit.

Pourrais terminer par une idée qui m'a traversé l'esprit hier soir: peut-être est-ce que mon mal de dos est survenu pour que je réaménage définitivement ma routine quotidienne en fonction d'avoir un moment pour me retrouver. Plutôt que de dormir huit, neuf ou dix heures, avoir un temps pour écrire, lire, écouter des films et n'en dormir que six. Le faire de force plutôt que de dire pourrais et m'y habituer par plaisir.

2.08.2011

poids plume

Deuxième contact. Lavande, théier, sauge. Thé des bois. Pour apaiser mon système nerveux.

Il m'avait dit que cette fois ne ressemblerait pas à la précédente, pas nécessairement en tout cas.

Chaque instant est son éternité, ainsi que chaque massage délivre, en harmonie avec le réceptacle, quelque chose de tout particulier. L'euphorie. L'intériorisation. Aux deux opposés du spectre. Mais toujours cette générosité dans la rencontre qui me conforte dans cette impression qu'il est là pour rester. Dans ma vie je veux dire. Je veux dire que Pr. est là pour y rester.

Je le lui dis d'ailleurs. En plus de le remercier pour cette fameuse générosité, de lui parler aussi de notre lien par une connaissance commune qui a été un maître shiatsu pour lui et un instructeur des danses sacrées de Gurdjieff pour moi, et de lui demander s'il voit un inconvénient à ce que quelques-unes de mes amies le contactent pour passer entre ses mains expertes. Lui qui apprécie un sujet ouvert d'esprit sera bien servi avec elles que je lui assure.

Aujourd'hui donc, c'est un autre organe qui prend le dessus dans sa lecture énergétique. Cette rate qui était bonne dernière est devenue la meneuse.

Avant qu'il n'appose ses mains sur mon corps, il m'explique que pour cerner la source d'une douleur, il faut cibler avec précision, pas wide range. Il prétend que l'intelligence du corps guidera d'une fois à l'autre jusqu'à en venir au véritable bullseye. Mes mots, pas les siens. Saisir l'essence de ses propos.

En analysant la fiche sur laquelle il a noté des mots clefs de la première séance et ceux de celle de cette soirée, il est perplexe. Ces deux organisations différentes obtenues à partir d'un même corps à seulement une semaine d'écart le surprennent. Si j'ai bien compris, tout individu a une organisation de ses cinq organes totalement unique qui se maintient pendant toute son existence, une carte de visite aussi singulière que le sont les empreintes digitales. Dans mon cas, il pense que cette fois, la combinaison prédominante est rate-poumon gauche, ce qui, semble-t-il, est plutôt rare. Ce qui le subjugue davantage, c'est que mes polarités soient bien balancées. Mes pieds et ma tête répondent au doigt et à l'oeil au flot vibratoire malgré la confusion qui règne au milieu de mon véhicule. Une grande force prétend-il.

Il est aussi question de faux réflexes qui dissimulent la source de ma douleur, d'engramme pour la vie inscrit dans le subconscient une fois que les mauvais plis seront passés sous le fer à repasser de ma conscience physique, d'une prochaine rencontre qui permettra d'y voir plus clair dans cette poudre aux yeux jetée par ma chair cachottière.

Quand l'on s'y attarde, nos vies se superposent pour former le calque que l'on nomme aujourd'hui.

2.06.2011

bulletin capsulé

Février bien entamé, je peux déjà sentir sa fin poindre tellement ses 28 jours sont marqués d'engagements sur mon calendrier. Réunions familiales ou amicales les week-ends, rendez-vous pour soigner mon dos la semaine. Mars arrivera ensuite avec son printemps et ses impôts, histoire de donner la cadence des mois qui suivent jusqu'aux moissons. D'ici là, le soleil se couche déjà au-delà de la barre psychologique de 17 h et c'est blanc, si blanc partout.

2.04.2011

tu te connais

Finalement, tu auras marcher à quatre pattes. C'est il y a quelques jours que tu as commencé à te mouvoir en petit animal parce que tu as compris que tu n'as pas besoin de te lever à toutes les fois que tu veux te rapprocher d'un objet si tu es déjà assis. Puisqu'il paraît que c'est une étape du développement psycho-moteur qui doit absolument être accomplie par chaque enfant aux dires de mon ostéo adorée, mon coeur est en liesse. Depuis que tu marches comme un grand, j'avais fait le deuil de ton chaînon manquant entre la position galette à celle de pousse de bambou. Encore une fois, tu nous auras bien surpris avec ta façon toute particulière de faire les choses à ton rythme, quand tu t'en sens prêt.

Aussi, à ce sujet, tu m'as bien fait comprendre que toi, tu n'étais pas tout à fait mûr pour ne faire qu'une sieste par jour. Au bout d'une semaine de ce nouveau beat, tu as remis les pendules à l'heure et nous revoilà revenus aux deux siestes d'une heure et demie chacune dont tu as besoin semble-t-il.

Je me réjouis de ce que ma présence quotidienne auprès de toi te permettre de suivre ton planning. Ensemble, au paradis, nous devenons des complices de ton évolution et vraiment, je suis reconnaissante de cette opportunité que nous avons de ne pas devoir mouler tes comportements à des contraintes circonstancielles.

Comme on dit, chaque chose en son temps.

2.01.2011

me regarder en face

J'aurais envie de devenir son apprenti. De me mettre dans un coin de la petite pièce où il reçoit et de le regarder faire son travail de magicien.

Hallucinant. Dans le sens d'hal-lu-ci-nant.

Totalement euphorique que j'étais. Rigolant comme une gamine quand il me posa quelques questions après la séance. Sentant que je pourrais gravir des gratte-ciel juste en bondissant. Et puis, comme chez A-M au début décembre, le claquement de dents, les frissons, mais pas de compression du thorax, juste cette impossibilité de le regarder dans les yeux pendant qu'il continue à m'exposer ce que ses mains ont perçu, ce que son intuition lui chuchote de me livrer.

Définitivement un moment clef. Ce genre d'instant dans une vie où tout est plus réel, sous-tendu par une pulsion subtile qui murmure le grandiose dans l'évidence du présent.

Tenté de mettre en mots ce qui s'est passé dans cette petite pièce où il reçoit demanderait un roman. Rien de moins.

La perfection de l'environnement.
Le coeur du sujet.
La médecine chinoise et ses cinq organes.
L'horizontalité de l'ayurvédisme.
Les huiles essentielles vivantes. Cyprès, pin, basilic. Citrus sinensis. Eucalyptus.
Le Japon sur le mur dans un diplôme et le Japon dans la technique.
La Rosemonde en 1732 massant Benjamin Franklin sur Des Carrières.
Reiki, trager, drainage lymphatique, shiatsu, réflexologie.
Les sens cinq.
Vif, ludique, voluptueux.

Son verdict:
Foie
Coeur-Poumon
Vessie-Rate
=
Fuite énergétique.

Besoin de faire le plein, d'engranger un peu de gazoline au cas où surviendrait un anicroche plus nécessitant. Parce que je fonctionne à fond la caisse à tous les jours, sans répit jusqu'à m'écrouler de fatigue, à tous les jours. Si survient un imprévu, je craque pour sûr. Trop sur la corde raide émotionnelle provoquant des excès d'hypersensibilité.

Le mal de dos, c'est une convergence d'énergie. Je donne beaucoup et je m'oublie. Ma maman me l'a dit à deux ou trois reprises depuis que garçon est né. Ne t'oublie pas. Tu ne seras qu'une meilleure mère et une meilleure partenaire de vie pour M. si tu reviens à ton nombril une fois de temps en temps. Lui, il me suggère plutôt de retrouver du plaisir dans mon quotidien, de faire des choses joyeusement.

Ne fais pas aujourd'hui ce que tu peux remettre à demain.

Il paraît que c'est un de ses professeurs Japonais qui lui répétait ça et lui, il croyait mal saisir le langage jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il saisissait très bien. Parfois, il faut revenir à cet amour de soi qui nous libère de notre zèle.

J'en accomplis beaucoup. J'ai besoin à présent de délester mes obligations pour accueillir ces surprises qui n'attendent qu'un peu de place dans ce bourreau de travail que je suis. Vider un peu ma coupe pour ne plus succomber à la goutte.

Un armistice guidant vers l'ego. Autant dire un peu plus d'égoïsme.