orphelins de l'Éden

2.22.2011

ombres

Mon deuxième rendez-vous d'une série de trois chez l'ostéopathe a été annulé. En marchant cet après-midi, j'ouvre donc le canal discussion avec Dieu à nouveau. Je pourrais demander "pourquoi", mais à quoi bon. Je prie plutôt pour que mon corps en vienne à se guérir, à chasser ce mal mystérieux qui me vole le calme réparateur de mes nuits. Puisqu'il semble que chaque rendez-vous entre les mains de professionnels guérisseurs soit aussi rarissime qu'une aiguille dans une botte de foin ou presque. Depuis septembre que cette tourmente me bousille le repos et que les jours deviennent des semaines qui s'empilent en mois, sans m'accorder de répit. Mon âme éreintée te demande de déraciner la douleur.

Mais bon, vous me connaissez, je ne suis pas de celle à s'apitoyer sur sort trop longtemps, alors la prière se boucle rapido presto et ma journée continue.

Mon cerveau patauge dans une marée de souvenirs depuis quelques jours. Je me retrouve au début de ma vingtaine, au Cégep, à l'université, dans un appartement en colocation, en Afrique pour un stage, au onzième, jeune adolescente amoureuse d'autres hommes que M., amie de gens qui ne sont plus dans ma vie. Les scènes imprimées sur mon disque dur sont pour la plupart anecdotiques. Des miettes de pain qui mènent à aujourd'hui.

Aujourd'hui, ma grand-maman a quatre-vingt-quatre ans et elle m'avoue qu'elle se sent vieille parmi nous, esseulée avec sa tête blanche. Je lui dis qu'elle est notre doyenne, notre phare d'expériences. Mais dans sa voix, j'entends une abdication qui résiste à mes mots pleins d'amour et me serre la gorge. J'aurais aimé n'avoir aucun pressentiment.

1 Comments:

At 11:41 p.m., Anonymous Anonyme said...

c'est beau ce que tu écris sur ta grand mère. beau et triset à la fois. on va tous vieillir et ce sera notre tour d'être rendu là un jour nous aussi.
je trouve que tes derniers mots s'harmonisent bien à la photo du post d'après...
bisous
jo

 

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