orphelins de l'Éden

5.30.2010

tous pour un

Garçon se bat contre une infection bactérienne, contractée sans doute lors de notre visite à l'hôpital la semaine dernière. Les sécrétions vertes qui sortent en jets de ses narines lorsqu'il éternue nous ont confirmé l'invasion. Il tousse, il a fait de la fièvre il y a deux nuits et depuis deux jours, il hurle quand nous le déposons dans le lit pour dormir. Maman a donc ouvert ses deux bouquins de Céline Arsenault pour y trouver conseils et conseils, il y avait.

Tu as déjà absorbé ta première dose de teinture-mère d'échinacea-propolis en glycérée et reçu deux mini massages d'oreilles pour éviter une otite. Aussi, nous continuerons de nettoyer tes fosses nasales avec de l'eau saline trois à quatre fois par jour, tes portions d'aliments solides diminueront pour que tu concentres ton énergie sur la bataille que tu livres plutôt que sur la digestion, je te donnerai davantage le sein et de l'eau en gobelet pour t'assurer une hydratation optimale, et pour le dodo, tu reposeras sur un coussin qui te surélèvera afin de libérer tes voies respiratoires.

Papa a aussi chopé cette saleté, maman a un chatouillement dans la gorge et l'union fait la force comme on dit.

5.27.2010

tourne la page

Ta peau est redevenue immaculée. La guérison s'est complétée ce week-end. Ton papa croit que c'est le port des couches jetables - mais biodégradables - que tu as portées la nuit que nous avons passé chez ta grand-maman. De fait, nous les utilisons depuis, plutôt que celles en coton, pour te tenir au sec pendant les nombreuses heures que tu passes dans les bras de Morphée. So far so good comme on dit.

Moi je crois que c'est aussi grandement grâce au dernier traitement homéopathique que Mr. a suggéré. Il faut dire que mes doutes quant à ses capacités ont fondu lorsqu'elle m'a enfin recontactée au bout de quelques jours sans nouvelle d'elle malgré un message de ma part laissé sur sa boîte vocale - bien que ce soit elle qui m'ait demandé de l'informer des résultats suite à notre rencontre remontant au début de mai. Nous avons ainsi échangé plusieurs conversations téléphoniques pour suivre l'évolution de ta guérison et entre-temps, elle m'a renvoyé par voie postale des sachets de granules à essayer selon un ordre particulier. Finalement, c'est le deuxième médicament qui a éradiqué les rougeurs. Disons que les granules combinées aux couches plus absorbantes ont eu raison de ton eczéma qui persistait dans ton entre-jambe.

Ça et peut-être également la chaleur et le soleil. Il paraît que les plaques et la sécheresse empirent revenue la saison froide. Je touche du bois pour que tu n'aies pas à revivre cet inconfort.

Ainsi, lorsque nous nous sommes retrouvés devant la dermatologue au Children's hier, tout ce que j'ai pu faire, c'est lui relater l'apparition des symptômes et décrire les irritations qui ont voyagé sur ton corps. Elle a prescrit une huile pour le bain et une crème à base d'hydro-cortisone différente que celle que ta pédiatre avait proposé parce que cette dernière est du type générique, donc moins testée par le fabricant pharmaceutique. Bien sûr, ces produits sont à utiliser seulement si R & R comme l'a dit la spécialiste, c'est-à-dire, red and rough, et bien sûr, ta maman continuera à plutôt essayer de te soigner avec des alternatives plus douces.

Mais cette visite a eu aussi comme résultat que nous savons maintenant que la petite tache brunâtre qui est apparue sur ta peau à la hauteur de ton coeur autour de ton troisième mois n'est pas une marque de naissance. Ce serait une forme d'urticaire - urticaria pigmentosa - qui ne comporte aucun danger. La dermatologue m'a expliqué que cette pigmentation jouait le rôle de délateur d'un amas de cellules autour des vaisseaux sanguins irriguant le derme. Habituellement, une seule de ces cellules s'accrochent à chaque vaisseau. Selon elle encore, tu n'en auras pas d'autre vu que depuis quatre mois - eh oui, tu as atteint tes sept mois -, aucune autre n'a fait son apparition. Ce serait donc un solitary mastocytoma. Elle m'a donné une liste d'aliments et de médicaments qui peuvent causer une enflure de cette tache. Rien de bien grave cependant. Ce serait un inconfort semblable à celui d'une piqûre de moustique.

Malgré toutes ces spécifications scientifiques, mon coeur de mère sait lui que cette marque n'est nulle autre que le signe que le tien de coeur est en or pur, pareil que le X sur une carte au trésor.

5.24.2010

onirisme

Par ce temps resplendissant, nous avons passé le week-end chez maman, à St-Sauveur, sur le bord du lac, entourés de vert, léchés par une brise idéale. Comme nous sommes choyés de pouvoir aller nous ressourcer dans ce lieu qui nous permet de décrocher du beat du bitume. Là, les geais bleus piaillent follement au petit matin et la nuit, les huards font résonner leurs plaintes déchirantes de beauté sur l'écho des eaux. Avec son amoureux-soon-to-be-husband Jc., ils ont aménagés plusieurs aires sur le terrain: un rond pour les feux, un espace pour les kayaks près du quai, des piles de rondins bien cordés, un chemin de copeaux rouges louvoyant entre les feuillus dégagés depuis qu'ils ont abattus plusieurs épinettes hautes et cassantes, un coin pour des cèdres, un autre pour des arbustes rosés, même un pour un bouddha immobilisé en lotus parmi des plantes et des fleurs qui s'épanouiront au fil de la belle saison. Un endroit soigné par une gratitude évidente, une reconnaissance humble envers ce havre de paix. Et moi, je dis merci.

5.21.2010

ça ne s'invente pas

Lorsqu'ils sont venus trouver leur maison fin mars, ma soeur et son mari, Bb., ont offert un cadeau à M.: un chandail des Canadiens, le numéro 9, celui de Maurice Richard. Jusqu'à aujourd'hui, il ne l'avait pas encore porté, entre autre parce qu'il est deux fois trop grand pour lui.

Mais cette nuit pendant le boire de garçon, M. se réveille pour me dire d'abord que l'équipe locale a gagné la partie d'hier haut la main et ensuite pour ajouter qu'il a envoyé un email à ma soeur pour qu'elle fasse le message à son mari que ce matin, pour se rendre au boulot, il enfourcherait Scoot vêtu du maillot du tricolore. Chose promise, chose due comme on dit, alors quand il se met à hésiter après l'avoir enfilé avant de quitter, entre autre parce qu'il est deux fois trop grand pour lui, je le convaincs de plonger, de se laisser aller à ce petit élan de patriotisme sportif.

Il a peur d'attirer l'attention. Je lui dis que plusieurs partagent son enthousiasme, que je suis certaine qu'il ne récoltera que des appuis sur son chemin. Aussi, il hésite à cause du numéro qu'il arbore et du nom qui lui est associé, un peu vieillot à son goût. Je lui dis qu'au contraire, Maurice Richard est un joueur clé de l'organisation, un classique indémodable, pas comme celui de Kovalev par exemple, très in il y a deux ans, très out maintenant.

D'ailleurs, au même moment où il file finalement sur son cyclomoteur affichant clairement son camp pour cette troisième série éliminatoire, une femme promène son chien de l'autre côté de la rue de notre entrée. Elle porte elle aussi un t-shirt rouge, flanqué du fameux CH. Dans le dos, le numéro 27. Celui de Kovalev.

5.19.2010

notes à moi-même

Les siestes de garçon commencent à reperdre de leur stabilité, un peu comme au mois de mars dernier, après un février réglé au quart de tour. Autant avril fut composé de journées prévisibles, autant nous en sommes revenus au jour le jour. C'est que ses dodos de jour semblent avoir raccourcis. Mais bien qu'il se soit tapé quatre power snooze d'une demi-heure chacun hier et la journée précédente, il est parti deux heures dès sa première cocotte aujourd'hui. En moyenne, monsieur fait encore trois siestes. Tranquillement, il devrait en venir à deux. Peut-être que c'est ce qui est en train de se mettre en place. Peut-être aussi que c'est seulement le temps chaud qui l'incommode.

Sinon, ses nuits, elles, sont paisibles. Il s'endort autour de 19 h pour ne se réveiller qu'une seule fois pendant les heures nocturnes pour boire et se recoucher aussitôt jusqu'à 6 h. Dès son réveil, monsieur pousse sa première crotte sur le petit pot en souriant et en baillant, grâce à une bonne régularité.

Garçon mange comme un roi. Je lui fais des purées de légumes bio que je congèle dans des bacs à glaçons, pour ensuite transférer les cubes dans des Ziploc que je réutilise. Quand arrive le moment des repas, je réchauffe une portion équivalente à trois cubes dans une petite marmite. Il engloutit tout avec un plaisir évident installé dans sa chaise haute, tournoyant de satisfaction sa petite main droite au bout de son bras tendu. Il aime: la betterave qui lui donne des airs de clown en peinturlurant son petit bec, les piments rouge et orange, l'asperge, le céleri-rave, la patate douce, les pois sucrés, grignoter un bout de concombre ou une branche de céleri en après-midi. Les prochains sur la liste sont les carottes - un classique selon ton papa - et la courge musquée.

Pour son repas du midi, je mélange deux cubes de légumes à une portion de crème de riz et pour celui du soir, je m'en tiens à trois de légumes pour l'instant. Il n'a pas aimé le millet parce que je n'ai pas réussi à réduire en purée les minuscules billes qui le compose, ni le gruau de sarrasin, pour raison de texture également. Bientôt, je lui ferai goûter la crème d'orge.

Enfin, je dois relire à propos des germinations. J'ai acheté un sachet de semences de trèfle rouge dans le but de les faire pousser et ensuite, je ferai aussi germer des légumineuses, entre autres des lentilles bourrées de protéines. Tout plein de vie-tamines pour Bo. en perspective.

Depuis dimanche, je lui donne un morceau de fruit à téter le matin pendant que nous déjeunons. Je lui coupe un bout de pêche ou j'opte pour un pruneau séché réhydraté et je l'insère dans le filet du bidule qu'ils ont inventé pour que bébé puisse sucer des aliments. J'appelle ça son cornet et quand il le tient, n'essayer surtout pas de le lui retirer. À le voir aspirer les sucs à disposition goulûment et se barbouiller le menton et les mains de salive collante, je crois sincèrement que c'est son moment favori de la journée. Beau loup va.

D'ailleurs, ces jours-ci, son surnom a changé. Papi revient encore, mais quand il me regarde de ses beaux yeux bleus, je l'appelle loulou de tout mon coeur. Ça me vient de beau loup, mais il est tellement adorable que la syllabe s'est multipliée par deux. Complètement gaga.

5.17.2010

small is beautiful

Je l'ai enfin abordée dans le petit parc ce matin. Depuis que Bo. est né et que je passe mes journées au paradis, j'ai compris qu'il y a trois milieux familiaux autour de la maison. Il y a celui de la femme à la chevelure noire qui a un chiot Labrador chocolat et qui semble n'accueillir que trois enfants chez elle, à deux rues de chez nous. Il y a une femme voilée que j'ai remarquée il y a une semaine à peine parce qu'elle ne passe pas par ma rue pour amener les enfants au parc. Elle semble habiter sur la même rue que celle à la chevelure noire. Et puis, il y a celle aux cheveux rouges que j'ai finalement abordée ce matin.

Elle s'appelle Cr. et garde six enfants chez elle, dont quatre d'entre eux forment deux fratries. Elle est responsable d'un milieu familial depuis sept ans et a elle-même deux enfants. Elle habite à six maisons de la nôtre. Mais bien avant de savoir où elle veillait sur les tout-petits, c'est toute l'énergie smooth émanant du groupuscule qui se balade à tous les jours de beau temps qui m'a plu. Aussi, les fois où je les avais croisés auparavant, j'aimais comment elle interagissait avec les enfants, comment elle les questionnait pour les allumer. Ce n'est qu'il y a trois semaines que j'ai déduit où son milieu familial était situé en apercevant le chariot qu'elle utilise pour transporter les plus petits des petits stationné au pied d'un escalier d'entrée.

Elle aurait une place pour Bo. en septembre 2011. Je lui ai dit que j'étais encore à la maison pour un an, ce qui nous amènerait à l'été 2011. Si j'ai bien compris, elle semble ouverte à la possibilité d'accepter garçon avec un peu d'avance parce qu'une des petites filles n'est que chez elle pour apprendre le français, sa maman Roumaine étant une femme au foyer pouvant la reprendre à plein temps.

Nous avons commencé à échanger sur nos valeurs et j'ai pu lui mentionner le fait que pour nous, la nourriture saine est un point important. Cr. cuisine tout ce qu'elle donne aux enfants et m'a avoué faire son épicerie à la fruiterie-boucherie de quartier plutôt qu'au supermarché par souci de fraîcheur. Bien sûr, je sais qu'il serait utopiste de m'attendre à tomber sur une garderie - CPE ou milieu familial - qui offrirait de la nourriture bio aux enfants, alors cette idée de bouffe maison et santé - Cr. a entre autre parlé de couscous et de mijotés - me plaît beaucoup.

Je me suis mise à m'imaginer Bo. dans ce milieu cocon semblable à une famille à deux pas de son propre milieu familial et j'ai aimé cette idée. Un endroit où il pourrait grandir auprès d'une seule éducatrice qui me paraît stimulante et patiente, dans l'attente de commencer l'école. Ce pourrait être une belle opportunité pour de belles années pour lui.

5.13.2010

la moyenne

Pendant que je démêlais la brassée de guenilles toutes chaudes sorties de la sécheuse, je jouais à coucou avec garçon couché sur la table à langer a.k.a. la table à plier les lessives propres. Il rigolait à chaque linge déposé sur son visage. Il est où Bo.? Il est où? J'ai beau répété cette action suivie de cette question une tonne de fois, le jeu l'amuse toujours autant. Dans son excitation, il retient sa respiration quand le tissu recouvre son faciès. Je lui dis: Respire poulet, respire. Lui ne demande qu'à poursuivre cet échange amusant.

Tout à coup, ça sent l'asperge.

Je pense que c'est peut-être le dernier pipi de monsieur évacué dans l'évier de la salle de bain que j'ai oublié de rincer qui fait flotter ce relent. Parce qu'il faut dire que monsieur mange maintenant des asperges depuis hier et comme moi, l'odeur de son urine peut en témoigner. Je continue à jouer et à observer le pantalon de garçon tout à la fois. C'est bientôt le temps d'un autre pipi, mais pour l'instant, aucune trace mouillée dans son entrejambe cependant que l'odeur est bien présente elle.

Ça serait pratique si tous les aliments provoquaient ce phénomène biochimique. Ainsi, je n'aurais pas tout le temps à toucher le pantalon de garçon pour détecter un accident lorsqu'il est assis dans sa chaise haute par exemple ou en indien entre mes jambes, dos à moi. Mon odorat suffirait pour repérer les fuites.

Je termine de plier les linges et quand je viens pour prendre garçon afin d'aller ranger ceux de la cuisine, je réalise que l'urine avait imbibé l'arrière de son pantalon. Monsieur l'asperge va.

Sinon, il y a de meilleurs jours que d'autres dans cette aventure de bébé pas de couche. Mais plus nous persévérons, plus nous constatons que Bo. saisit le concept d'évacuer lorsque nous le lui proposons. Je sais bien que l'un des buts de l'hygiène naturelle est d'en venir à comprendre la façon qu'a l'enfant de communiquer ses besoins d'évacuation, mais pour être honnête, dans notre cas, j'ai l'impression que c'est davantage garçon qui apprend à laisser aller quand nous l'installons sur son petit pot. Chose certaine, l'expérience n'est pas contraignante pour lui et il ne passe pas des dizaine de minutes de suite vissé à son mini trône. Nous ne sommes pas des fans de performance. Il fait une association, tout simplement.

Monsieur l'asperge est encore un poids en extension. Lors de notre visite chez ta pédiatre, Dr. Y. nous a confirmé que tu poursuivais ta lancée aux deux extrêmes des courbes de croissance. Deux extrêmes parce qu'il y a deux courbes: une pour le poids et une autre pour la grandeur. Dans mon livre à moi, il faudrait réunir ses deux données et n'en faire qu'une seule parce que dans le cas de Bo. par exemple, il figure dans le 10ième percentile pour le poids, assez logiquement d'ailleurs puisque simultanément, il atteint les 97ième percentile côté grandeur. Une moyenne du poids et de la grandeur, voilà qui serait définitivement plus représentatif.

Avant la rencontre avec Dr. Y., je me sentais comme une gamine devant passer à la confesse. Je me préparais mentalement à lui avouer que nous n'avions pas utilisé de crème à base de cortisone tel qu'elle nous l'avait prescrite pour la peau de Bo. Je m'imaginais son speech moralisateur sur l'importance de suivre les consignes des médecins, surtout qu'il y a deux semaines, quand les rougeurs ont empiré, j'avais obtenu d'elle un billet pour consulter un dermatologue. À ce moment-là, elle avait prescrit une crème encore plus concentrée en cortisone, que bien sûr, nous n'avons pas appliquée. Bref, je n'ai pas eu à passer aux aveux parce qu'elle a trouvé que sa peau allait beaucoup mieux, certaine que son traitement avait été suivi à la lettre.

Je ne suis pas passé aux aveux parce que de toute manière, Dr. Y. est très occupée à nous débiter son savoir de médecin. La rencontre est brève, mais elle y va de questions banales et machinales sur le développement de garçon: répond-il à son nom? passe-t-il des objets d'une main à l'autre? s'asseoit-il en tenant seul pendant quelques secondes? Quand elle en vient à: mange-t-il? et que je réponds oui, elle y va de ses recommandations tirées du guide alimentaire canadien. Un véritable enregistrement tellement la cassette est bien huilée. À la croire, il faudrait que garçon mange trois repas par jour: céréales le matin et le soir, protéines le midi, légumes deux fois par jour, fruits trois fois par jour. C'est pas un garçon de six mois qu'on a, c'est un bûcheron. Nous l'écoutons et sachant très bien que ça ne changerait rien d'engager la conversation, M. et moi opinons passivement. Oui, oui, madame la médecin. Elle poursuit ses recommandations express en ajoutant que Bo. arrive à l'âge où il explorera les environs de la maison qu'il faut sécuriser - non, vraiment? - et pensez à bloquer les escaliers bien sûr - ouf merci du conseil, on est de pauvres nazes. Parfois, il me faut mordre ma langue et me rappelez que des discours de la sorte sont construits pour monsieur-madame-tout-le-monde. Pour elle, nous ne sommes qu'un dossier parmi la pile de dossiers.

5.09.2010

la vie est un long fleuve tranquille

Beaucoup d'événements en presqu'autant de jours. Je procède donc en ordre chronologique, pas en ordre d'importance.

Visite chez l'homéopathe qui me laisse un peu perplexe. Une heure et des poussières à discuter avec une femme douce et gracieuse des problèmes de peau de Bo., en passant par les détails de l'avant grossesse, de la gestation, de l'accouchement, et puis de tous ceux qui ont mené à aujourd'hui. Ce que j'en comprends, c'est que l'homéopathe a besoin de poser une foule de questions sur l'individu affecté par la maladie afin de parvenir à mettre le doigt sur le bobo avec justesse. Parce que dans cette pratique uniciste, il suffit d'une dose du bon médicament pour rétablir l'équilibre dans le terreau de l'individu. Et nous repartons avec une petite bouteille opaque contenant une dose de granules que je dois dissoudre dans une quantité d'eau filtrée pour ensuite en retirer une pipette que Bo. doit absorber. Peu de mesures, beaucoup d'approximation. Si l'homéopathe a visé juste, une seule dose suffira pour soigner son eczéma. Comme moi, elle croit bon commencer avec quelque chose qui viendra contrebalancer ma prise d'antibiotiques pour soigner mes mastites. Le lendemain de la prise de la potion, l'eczéma est encore là, même qu'il mange maintenant les fesses de garçon. L'homéopathe m'avait dit que les résultats seraient très rapides si le traitement était adéquat. Pour l'instant, je suis ambivalente sur cette rencontre, non pas parce que ça ne semble pas fonctionner, mais surtout pour ce doute qui me taraude voulant que cette femme ne soit celle qui faille pour nous aider.

Le lendemain du rendez-vous, j'apprends que mon amie Jl. est rentrée à l'hôpital la veille et qu'elle sera induite en matinée. Je n'en sais pas plus, mais ça me suffit pour penser très, très fort à elle et à K. pendant que je vais marcher avec garçon sur l'heure du dîner. D'ailleurs, c'est à 13h 32 que celui qui était si attendu se pointe le bout du nez - qu'il a de très mignon paraît-il. Cet enfant, c'est un miracle incarné. Mon coeur est en liesse. Jl. a son cadeau du ciel dans les bras. Enfin. Et de la savoir vivant tous ces précieux moments de nouveauté avec son bien-aimé me replonge il y a six mois lorsque j'étais cette femme alitée et affaiblie, mais ô si comblée.

Le vendredi, c'est la fête de ma maman. Cinquante-cinq ans pour celle qui m'a mise au monde. Elle n'a jamais été aussi sereine de toute sa vie. D'ailleurs, c'est le lendemain, lorsque nous soupons tous ensemble pour la célébrer, qu'elle déclare aimer vieillir puisqu'elle apprécie cette étape qui lui apportera le repos - sa retraite n'est plus qu'à quelques mois - et complétude - son beau Jc. la comble comme elle ne l'a jamais été.

C'est aussi ce jour-là que je reçois mon nouveau joujou: mon Nikon D90. C'est M. qui a eu l'idée d'opter pour un appareil combinant prise de photo à possibilité de vidéo. Il faut dire que bien que j'aie eu de beaux moments avec mon D40, ses 5 mégapixels commençaient à me frustrer, surtout pour des agrandissements de clichés réussis. Ce D90 tout neuf fait ma joie puisque nous pourrons enfin croquer des moments live de notre garçon adoré qui change à vue d'oeil.

Et puis samedi. Jour de célébration de l'anniversaire de maman. J'avais initié une rencontre de famille pour l'occasion qui nous réunirait sous le chapiteau du Cirque du Soleil. Nous avons assisté à ce fameux Totem, mis en scène par Robert Lepage. De beaux tableaux, une tonne de créativité, des costumes flamboyants, des performances à couper le souffle plus tard, nous étions attablés pour terminer cette soirée en partageant un repas dans un restaurant du quartier touristique, mais ce qui a surtout marqué cet événement pour moi, c'est que c'était ma première séparation prolongée - neuf heures - d'avec Bo. C'est la maman de ton papa qui est venue prendre soin de toi, te donner les biberons, te servir ton repas, t'accompagner dans le sommeil, t'aimer avec bonheur surtout. Tu as fait ça comme un champion, avec une humeur enjouée et une collaboration de tout coeur. Comme tu grandis.

5.04.2010

boule de neige, miniature

Respire, Lu, respire. Comprends cet enthousiasme qu'ont les Québécois pour ce troisième match de la deuxième ronde des séries éliminatoires opposant les Canadiens aux Pingouins. Comprends que cet employé de Vertdure ait crinqué le volume de sa camionnette au max, histoire d'entendre le descriptif radio de la partie en cours pendant qu'il procède au traitement de la pelouse d'un voisin en face. Sa joie de besogner en arborant les couleurs du club local, son favori. Comprends et respire. Bo. ne s'est pas réveillé malgré ce tohu-bohu pas possible et l'employé, qui a bouclé son boulot en un gros cinq minutes, vient de décamper. Hourra. Go Habs, go.

Bo, grand garçon, qui, pour la première fois, s'est endormi seul. Comme à mon habitude, j'étais à ses côtés dans le lit, mais je ne lui tenais pas la main et je ne lui tapotais pas les fesses doucement. Il s'est laissé aller au sommeil en geignant et en secouant doucement la tête de gauche à droite. Boom, dodo au bout de trois minutes. Bonne nuit mon amour.

Garçon qui a maintenant son petit pot. M. lui en a choisi un douillet, avec un banc en mousse. Bo. n'aimait plus être tenu en suspens au-dessus du lavabo ou de la toilette pour faire ses besoins. Il se tortillait de mécontentement et bien honnêtement, maman commençait à avoir les biceps fatigués à force de tous ses essais. Parce que oui, nous poursuivons l'aventure hygiène naturelle. Alors aujourd'hui, garçon a tout de suite compris que ce nouveau trône qui le suivait dans chaque pièce du paradis, c'était pour l'aider à évacuer confortablement. Quelques pipis et un long serpent couleur betterave plus tard, force est d'admettre que le processus porte fruit. Bien sûr, il y a encore des ratés et oui, je lui mets une couche pour les siestes et le dodo de la nuit, mais sinon, il passe la majorité des journées les fesses libres dans son pantalon.

Cette pratique de bébé pas de couche a débuté il y a deux semaines pour faire respirer son entre-jambe mangé par l'eczéma. De ce côté, pas vraiment d'amélioration. Les rougeurs vont et viennent, un peu comme elles l'ont fait sur toutes les autres parties de son corps, avant de finalement disparaître. Étrangement, cette irritation cutanée a débuté par le menton, pour ensuite s'étendre au dos. Une fois le menton guéri quelques semaines plus tard, ce sont les jambes qui se sont drôlement asséchées, et quand la peau du dos s'est adoucie, c'est le ventre qui s'est couvert de taches. Seule demeure à présent cette zone écarlate sur ton pubis et ton aine droite.

Et demain, nous nous rendons consulter une homéopathe uniciste pour remédier à cet inconfort. C'est que les signes se sont accumulés pour nous mener à cette option.

D'abord, une rencontre fortuite chez Tau il y a un mois d'une ancienne connaissance devenue illustratrice qui me remet la carte d'affaire de sa voisine qui est cette homéopathe chez qui nous nous rendons demain. Elle me la remet parce que nous n'avons ni papier ni crayon lorsque nous nous croisons et que nous voulons nos coordonnées. Elle me suggère de contacter sa voisine pour la retrouver elle. Finalement, nous trouvons papier et crayon, mais je garde la carte puisqu'elle en a beaucoup et que moi, je me dis que ce peut être intéressant d'avoir accès à une homéopathe qui m'est référée.

Ensuite, lors de notre dernier rendez-vous chez A-M, elle m'emballe avec le récit de ses expériences positives avec les médicaments homéopathiques. Elle m'explique un peu les principes de cette voie alternative contestée et titille assez ma curiosité pour que je lui demande des lectures que je vous refile en attendant de moi-même mettre la main dessus:

- Homeopathy: Beyond flat earth medicine par Timothy R. Dooley (pour comprendre les principes, qu'A-M précise)

- Homeopathic medicine at home par Maesimund B. Panos et Jane Heimlich (référence pour choisir le bon remède, qu'A-M ajoute)

Enfin, il y a eu mon amie Jl. qui, il y a une semaine environ, me demandait si j'avais considéré l'homéopathie pour soigner l'eczéma de Bo. Elle-même a vécu une guérison de ses voies respiratoires pendant sa grossesse suite à une consultation auprès d'une homéopathe.

Vous me connaissez, je suis toujours partante pour ce genre de découverte. Surtout quand c'est de la santé de garçon dont il est question et que l'on comprend qu'en homéopathie, seul le bon médicament peut avoir une incidence bénéfique sur la mécanique d'un individu. En d'autres mots, si l'homéopathe ne met pas le doigt sur le bobo avec la bonne granule, il n'y a aucune chance de dommages collatéraux. Définitivement un outil qui gagne à être connu et connaître, je ferai.

5.02.2010

Tiens, j'ajoute que suis de moins en moins en forme intellectuellement. Je n'ai plus la réplique vive ni les méninges bien huilés pour participer à la première joute venue. Plus les mois passent, plus je me sens voguer vers une contrée où les concepts se simplifient jusqu'à ne plus tenir qu'au creux d'une main. Comme une poignée de cajous, je peux les croquer à ma guise et en soutirer ainsi l'énergie nécessaire pour respirer, action sous-jacente au maintien de l'autre d'importance: aimer. Je suis si nourrie par l'amour que je m'éloigne des constructions de la pensée. M'intéressent surtout les élans du coeur. Heureusement, je n'ai ni fin de session à boucler ni performance professionnelle à accomplir au onzième. J'ai un garçon à découvrir. J'ai ce lien fantastique à tisser. J'ai, sous les yeux, un être qui détient tous les possibles.

Aimer M., mes proches, mes amis qui me nourrissent eux aussi de leurs joies et tristesses, de leurs élans du coeur. De grandes nouvelles dans la famille, de belles perspectives pour les mois à venir. Maman qui se marie avec son beau Jc. au mois d'octobre prochain; ma soeur G. qui porte le deuxième enfant de sa petite famille depuis un peu plus de deux mois; ma soeur B. qui revient de Hong Kong au mois de juillet avec toute sa petite famille. Aussi, un grand événement tout juste à proximité: mon amie Jl. qui va mettre au monde dans quelques jours K., le futur ami de Bo. La plénitude de toutes ces réjouissances me comble à en perdre les mots. Ou presque. Mes restent ceux qui viennent du coeur.