nos guides
Avec le premier manteau de neige, trois évènements digne de mention.
D'abord, garçon s'est endormi seul pour la première fois hier soir. Après que je lui eus expliqué que la semaine prochaine, il viendrait dormir dans l'îlet avec fillette et moi deux soirs d'affilée parce que M. a son party de Noël au bureau et un concert, et que ce sont des circonstances exceptionnelles, il nous a annoncé que ce soir - hier soir donc - il allait s'endormir seul. Comme ça. De lui-même.
Alors, M. s'est rendu avec lui dans sa chambre comme à tous les soirs, lui a lu une histoire, comme d'habitude, et cette fois, plutôt que de s'étendre à ses côtés jusqu'à ce qu'il vogue vers Morphée, il a laissé la veilleuse allumée, l'a embrassé, lui a souhaité bonne nuit et a quitté sa chambre en laissant la porte entrouverte. Quelques minutes plus tard, garçon l'a appelé et M. est allé le voir. Garçon a dit qu'il voulait dormir avec lui après tout, qu'il voulait son gros nounours - papa -, mais M. lui a plutôt proposé de s'endormir avec un toutou qu'il lui a fait choisir - son lion. Il l'a rassuré en restant couché avec lui deux minutes, puis il s'est levé et a quitté de nouveau. Garçon était encore réveillé, mais il l'a laissé partir paisiblement, sachant qu'il restait tout près, dans l'autre pièce, et s'est endormi. Qu'il était fier ce matin quand nous l'en avons félicité.
B. est très intelligent. D'ailleurs, c'est ce que je lui répète souvent. Je sais qu'il comprend tout. Ce qui s'est passé hier soir, c'est le résultat de plusieurs petites choses.
Par exemple, il y a un mois, je lui ai expliqué que pour la sieste à la maison, il devait apprendre à dormir seul, comme il le fait à la garderie, que nous laisserions la porte ouverte et qu'il n'aurait qu'à se laisser aller au sommeil. Mis à part que nous nous sommes assis au pied de son lit à quelques reprises pendant la semaine de vacances de M. au mois d'octobre, les choses n'ont pas beaucoup changé et nous avons continué à l'accompagner dans son sommeil l'après-midi et le soir.
Aussi, j'ai commencé à lui expliquer que bientôt, fillette aurait son lit - dans un mois - et qu'après, quelques mois plus tard, ils dormiraient dans la même chambre tous les deux. Il faudrait alors qu'il soit là pour elle, que c'est elle qui aurait besoin de réconfort. Bien sûr, c'est nous qui allons répondre à ses appels nocturnes, mais de savoir tout cela lui a inspiré le sentiment de responsabilité je crois.
Et puis, dimanche dernier, Am., la soeur de M., et Mc., son conjoint, sont venus souper à la maison. Pendant le repas, ils nous ont questionné sur notre méthode d'endormissement de nos enfants. Surtout, ils voulaient connaître notre point de vue sur le fameux 5-10-30, technique qui consiste à faire comprendre à l'enfant qu'il doit apprendre à dormir seul en venant à lui après cinq minutes de pleurs intenses pour le rassurer sans le prendre, puis quitter pour ne revenir que dix minutes plus tard pour faire la même chose, et puis, après 30 minutes. Après quelques soirs, l'enfant comprend que ses pleurs ne servent plus à trouver le réconfort auprès de ses parents, donc ils cessent. Comme n'importe quoi, il y a deux côtés à la médaille. Nous avons opté pour le co-dodo parce que cette façon de faire correspondait davantage à nos valeurs. Bien que cela demande beaucoup de présence parentale pendant les nuits des tout-petits, nous croyons que nous répondons au mieux à leur besoin de sécurité. Am. nous a demandé si nous n'avions pas peur de plutôt provoquer un tempérament d'insécurité à trop les envelopper. Je lui ai répondu que plusieurs études prouvent qu'au contraire, si ce besoin de sécurité est totalement comblé dès la début de l'existence d'un être humain, il y a moins de probabilités que l'individu ne souffre de comportements découlant d'insécurité justement, sans parler de tous les problèmes de santé liés à un tempérament nerveux, comme l'insomnie par exemple, ou les troubles d'attention. Mais comme je l'ai dit, il y a toujours deux côtés à chaque médaille, donc l'important, c'est de faire ce qu'en tant que parents nous sentons que nous devons faire pour nos enfants. B. a bien sûr assisté à cet échange.
Enfin, depuis une semaine environ, quand garçon se réveillait autour de 5 heures du matin, il nous suffisait de tirer sa couverture sur lui pour qu'il ne se rendorme aussitôt, sans que nous ayons à nous étendre auprès de lui, ce que nous faisions auparavant jusqu'à ce qu'il ne se rendorme complètement.
Ce que je trouve beau dans cette histoire, c'est que ce soit venu de lui-même, que les choses soient allées à son rythme. Je sens que nous l'avons toujours écouté, respecté. Notre grand garçon qui nous montre le chemin de son autonomie.
Autres évènements: fillette fait des séries de quelques pas avec de plus en plus d'assurance, et elle va chercher son pipi lorsqu'elle est installée sur le petit pot et que je lui demande - je vois son bas-ventre se contracter. Tout ça à onze mois aujourd'hui. Bien sûr, encore là, tout doit aller à son rythme, alors nous ne provoquons rien de plus que ce qu'elle nous fait comprendre qu'elle peut accomplir.
Quelle aventure que celle d'être parent. Quel privilège, vraiment.