orphelins de l'Éden

11.05.2012

sous la loupe

Notre spécialiste vient plutôt demain.  Vendredi dernier, il s'est faufilé dans un grenier de deux pieds de haut et un faux mouvement a ravivé son hernie discale.  Il nous a contacté hier pour nous demander une autre journée de répit afin de mieux récupérer.  Oui, oui, pas de problème, à mardi alors.  Seulement, M. est une boule de nerfs et vraiment, vivement cette inspection qui, je l'espère, nous donnera l'heure juste.

M. est une boule de nerfs parce que la situation est hors de son contrôle.  De nombreux aléas le taraudent: le degré de gravité de contamination de notre environnement et des matériaux, le plan de nettoyage et de reconstruction, mais surtout, les frais rattachés à tout cet éventuel branle-bas de combat.  Les sous.  Pour une fourmi comme lui, c'est la totale débandade.  Surtout que notre salle de bain a gobé beaucoup de nos économies et que la somme restante dans notre bas de laine était tout juste suffisante pour nous aider à payer notre hypothèque pendant les mois de mon sans solde à la maison.  J'essaie de le raisonner avec des "l'important, c'est la santé et le bonheur de notre petite famille", "nous essuierons cette dette bien assez vite dès mon retour au travail", "il ne faut pas penser au pire de peur de le matérialiser", "cet expert nous annoncera que la situation a été détectée au bon moment et qu'elle est somme toute minime".

Parce que oui, je crois que dans notre malchance, nous avons cette chance inouïe d'être tombé sur le problème.  Imaginez que nous n'avions pas fait faire notre salle de bain à l'endroit que nous avons choisi - en plein milieu du sous-sol -, que le plancher flottant était demeuré tel quel jusque dans plusieurs années - comme prévu à l'origine de nos plans au paradis - et qu'en plus, au moment de poursuivre nos rénovations, nous avions tout simplement décidé de continuer la pose des lattes à partir de l'endroit où M. avait cloué un 2 X 4 à même la dalle pour délimiter la partie finie de la phase 1.  Les moisissures auraient proliféré pas à peu près et l'ampleur de la situation aurait été bien pire que celle d'aujourd'hui.

Je sais que cet expert trouvera tous les bobos de notre foyer et qu'il nous assommera de nombreuses recommandations pour améliorer notre milieu de vie, mais je suis aussi consciente que dans toutes les maisons, il y a des points chauds qui permettent aux micro-organismes de se multiplier ou qui déséquilibrent la qualité de l'air: plantes nombreuses et poussiéreuses, conduits d'air et ventilateurs encrassés, nettoyants parfumés et irritants, climatiseurs colonisateurs de moisissures, tapis et rideaux capteurs de poussières, entretien général négligé, plomberie fuyante et j'en passe.

Il faudra garder l'objectif actuel en vue et utiliser notre gros bon sens si nous ne voulons pas devenir paranoïaques.  Des bibittes, il y en aura toujours, mais disons que certaines sont moins bienvenues que d'autres.