Quelque fois dans la journée, tu me mords le menton quand je te prends dans mes bras. Tu le tètes d'abord un peu, comme tu le fais au sein, mais ensuite tu ajoutes une touche finale à ton geste: tu plantes tes deux incisives du bas dans l'os de ma mâchoire. La première fois que tu as fait ça, un soir de la semaine dernière, j'avais des hématomes sur le pourtour inférieur de mon visage le lendemain. Je croyais que ça t'aidait à soulager la douleur de la poussée de tes dents, mais depuis, tu le répètes par simple plaisir, un peu comme lorsque tu happes un jouet qui traîne là, près de toi, quand tu es assis quelque part, pour te divertir.
Tu grandis. Je sais que je le dis souvent, mais que veux-tu, c'est vrai. T'es un véritable bambou. Quand des étrangers te rencontrent au parc, ils croient que tu as déjà atteint ton un an de vie extra-utérine. Mardi prochain, nous nous rendons chez ta pédiatre, Dr. Y. Nous y allons surtout parce que nous n'avons pas de pèse-personne à la maison et qu'à chacune de nos visites là-bas, nous ressortons avec tes nouvelles mensurations inscrites dans ton carnet. Cette fois, c'est sûr que tu as doublé ton poids de naissance.
C'est A-M l'ostéo qui m'avait dit que tu ferais tes nuits quand tu doublerais ton poids de naissance. Depuis tes cinq mois maintenant que tu nous fais de très, très bonnes nuits. Mais hier, tu as dormi de 19 h 30 à 6 h 15 sans que nous sortions du lit une seule fois. Bien sûr, il m'a fallu te rendormir quelques fois pendant toutes ces heures, mais je le fais à moitié endormie, en attrapant tes fesses au creux de ma main ou en flattant ton pied. Ta couche était pleine à ton réveil.
En parlant de couches, un mot à propos de l'aventure bébé pas de couche. Il y a deux semaines, les accidents se sont multipliés comme jamais auparavant et après quelques jours de ce rythme décourageant, nous avons décidé de revenir au port de langes, tout en poursuivant l'aventure à temps partiel comme le dirait J., ma charmante voisine qui le pratique à temps plein avec Mt. depuis sa naissance. Nous attrapons donc ton gros pipi du matin, tes cacas, les pipis de réveil de tes deux siestes et un ou deux autres dans la journée quand je fais des segments sans lange. Tout n'est donc pas perdu.
Hier encore, tu as avancé en te tirant avec ton avant-bras et ta main collés au sol pour la première fois. Habituellement, sur le ventre, tu te contentes de tourner sur toi-même, un peu comme les aiguilles d'une montre, ou de reculer. D'avancer, ne serait-ce que de quelques centimètres, signifie que bientôt, tu ramperas partout. Mais avec ton papa qui s'amuse à te faire marcher en te montrant comment progresser sur tes deux pieds contre un appuie-pieds du salon pour te déplacer parce que ça t'amuse toi avec lui, peut-être sauteras-tu cette étape de reptation pour aller tout droit à te tenir droit, qui sait.