à même le fleuve
Septembre est à notre porte et cela me donne encore un an à la maison avec ma petite famille, si fillette le veut bien ainsi, car c'est bien elle qui m'indiquera ce qu'il lui faut pour son bonheur. Bien sûr, il y a d'autres facteurs qui viendront nous aider à passer cette étape comme l'allaitement, les siestes, son développement en général, mais en gros, we'll play it by ear. Nous nous adapterons en fonction de ses besoins et de ce que nous sentons qui sera le mieux pour elle. Comme depuis sa venue parmi nous d'ailleurs.
Cela signifie une autre année à vivre entre les murs du paradis à journée longue. Quatre saisons à vaquer à des occupations ménagères pendant que le rythme des cocos se modifiera subtilement et qu'il me faudra le décrypter pour maintenir l'équilibre qui stabilise l'humeur de notre petite famille. Cela signifie aussi socialiser par téléphone principalement. Mais le temps passe vite. C'est vrai. Autant apprécier la tranquillité qui m'est donnée de savourer présentement.
Tranquillité malgré que chaque minute de mes jours trouve sa fonction. Toujours quelque chose à faire: de la lessive, une étape de préparation du souper, la vaisselle, vider le lave-vaisselle, sortir les poubelles et le recyclage, plier cette lessive, pour ne nommer que quelques-unes de ces sempiternelles tâches qui reviennent quotidiennement, sans mentionner celles de type hebdomadaire qui se rajoute à ces premières.
Heureusement, je trouve encore du temps pour venir ici, une fois semaine, pour lire mes revues auxquelles je suis abonnée, un article à la fois, pendant des jours et des jours, quand j'en ai l'occasion, au moment d'une collation surtout, et pour visionner le nouvel épisode des Chefs parce que j'aime bien suivre les accomplissements culinaires de cette brigade.
Venir ici pour raconter pas grand-chose au final. Pourtant, chaque jour recèle de petits moments magiques, comme ceux que je relatais quand j'en avais la chance. Parce que bien que je vive entre les murs du paradis, j'essaie d'en sortir au moins une fois par jour pour marcher, question de maintenir mon niveau d'énergie et de prendre un bon bol d'air. Au fil des jours, des semaines et des mois, des rencontres du voisinage se sont multipliées et maintenant, je croise immanquablement un de ces visages connus à chaque sortie. Tiens, aujourd'hui c'était Is. et son garçon Hg. Parle, parle, jase, jase. De ses vacances, d'une otite que Hg. s'est tapée, des progrès moteur de fillette, de vêtements d'enfants que nous devons échangés cette semaine. Justement, elle a fait le tri hier et moi qui avais justement besoin de la taille 12 mois pour fillette. Depuis la naissance de son fils il y a un peu plus d'un an, je lui refile les bacs de vêtements du "trousseau gars" qui ont servi pour presque une dizaine de garçons de la famille et d'amis. La magie, c'est que dans les rues désertes de piétons ou presque de mon quartier, de croiser des connaissances relèvent presque du miracle.
J'aime ma vie. Ces heures silencieuses que je passe avec fillette, ces moments de jeux joyeux avec garçon, le retour de M. au paradis après sa journée de travail marqué par un baiser. Encore un an. Pour la suite, eh bien, on verra. Une rééducation sociale et un tune-up intellectuel très certainement, afin de chasser l'animal qui s'installe en moi, ou la nonne, c'est selon. Je n'ai jamais été celle que je suis aujourd'hui, mais je le resterai toute ma vie. Soyez avertis.