orphelins de l'Éden

5.28.2012

se brancher pour capter

Qui dit période de transition pour un nourrisson dit recherche à tâtons pour la maman afin de mettre le doigt sur son nouveau rythme.  Alors, depuis le début de ce chamboulement passager, je tente de comprendre tes signaux de sommeil et d'appétit qui ont bien sûr changé.

À bien y penser, tout a commencé avec ta voix qui a pris un coup de maturité.  Coup de maturité se traduisant pour une puce comme toi par des cris beaucoup plus perçants que tes pleurs presque mignons de nouvelle-née.  C'est au moment d'une sieste que tu m'as fait comprendre avec ces cris perçants que tu voulais le sein avant de t'endormir, ce que je ne réservais que pour le dodo du soir.  Maintenant, c'est ce que tu veux avant chacun de tes dodos.

Ainsi, jeudi dernier, j'ai décidé de réessayer de te donner le sein couchée.  Les rares fois où je l'avais tenté auparavant, tu n'arrivais pas à t'y accrocher comme il faut.  Mais là, bingo.  Deux sur deux, ce jour-là, tu t'es laissée aller au sommeil pour tes siestes avec mon mamelon en bouche.  Le hic, c'est que tu aimes tellement téter que des gerçures sont réapparues en à peine deux jours à ce rythme.  Mauvaise idée donc.

Retour à la case départ et cette fois, je décide de revenir avec ce qui fonctionnait pour t'endormir jusqu'à avant le début de cette phase transitoire: t'emmailloter, te tapoter tout doucement le popotin et chantonner l'air de "fais dodo".  Je ne dois pas laisser tes cris perçants m'intimider.  Et de fait, tu réussis à te laisser aller au sommeil, comme avant, au bout de quelques minutes de désespoir à plein régime.

Le nouvel horaire semble se dessiner.  Une heure trente après ton réveil autour de 7 h, une grande sieste de deux heures environ .  Une mini sieste d'une demi-heure autour de midi.  Une autre bonne sieste d'un peu plus d'une heure vers 14 h.  Les prochains jours le confirmeront ou l'infirmeront.

Demain, tu auras cinq mois et c'est décidé, cette semaine tu commences à manger des purées.  Je crois avoir enfin saisi ton "j'ai beaucoup, beaucoup faim maman".

5.22.2012

à l'aveuglette

Période de transition pour fillette.  Sa plus longue sieste de la journée qui débutait vers 8 h 15 il y une semaine semble vouloir migrer vers les 11 h.  Après des semaines réglées autour d'un quotidien plutôt stable - trois bonnes siestes avant 16 h - survient cette phase aux journées toutes mêlées.  À nouveau, il nous faut trouver le tempo qui répond à tes besoins.

C'est que tu grandis.  Dans une semaine, tu atteindras tes cinq mois et à te voir tout porter à ta bouche avec tes petites mains de plus en plus agiles, je sais que je devrai concocter des purées sous peu.  L'idée de choisir ton premier aliment me chicote.  Pour sûr, ce sera un légume.  L'asperge du Québec a commencé à se pointer la tête dans les étals, mais je crains que son goût ne soit trop particulier pour le baptême de tes papilles.  Je pense plutôt à la courge musquée ou la betterave, toutes les deux bien sucrées naturellement et riches en vitamines et en oligo-éléments.

Définitivement une grande étape.  Mon lait ne sera plus ton seul soutien, mais bien sûr que nous poursuivrons cette fusion qu'est l'allaitement.  Ta santé la requiert encore pour au moins une autre année, à moins que tu ne décides de te détacher du sein avant, ce qui pourrait arriver.  Tu n'es pas ton grand frère.  Peut-être en auras assez plus tôt, peut-être en voudras-tu jusqu'à plus tard que lui.

D'ailleurs, je dois me dire la même chose à propos de la nourriture.  Tu n'es pas garçon, qui a toujours été un bon mangeur, très ouvert à goûter de nouvelles choses.  Hier soir encore, il nous a surpris en croquant un bout du bâton de rhubarbe crue que M. mangeait avec du sel.  Malgré une grimace et un "pas bon", il est revenu une seconde fois pour un nouvel échantillon de cette saveur surette prononcée.

Quel sera ton appétit petite demoiselle de plus en plus curieuse par ce que je porte à ma bouche.  Très bientôt, nous le découvrirons et d'ici là, je souhaite de tout mon amour pour la bonne nourriture que l'univers merveilleux des aliments te fasse envie autant qu'aux autres commensaux du paradis.

5.15.2012

simplicité volontaire

Garçon vole de plus en plus vite sur son vélo sans pédales.  Depuis deux semaines, il foule le bitume juché sur cet engin qu'il appelle sa moto pour se rendre jouer au petit parc, en soirée, après notre souper.  D'une fois à l'autre, il prend de l'assurance et conséquemment, ces poussées gagnent en efficacité, tant et tellement que hier soir, M. et lui se sont rendus jusqu'à la bibliothèque, située de l'autre côté du grand parc.  L'ayant accompagné en avant-midi dans le grand parc dimanche dernier, M. savait qu'il lui faudrait enfourcher son vélo lui aussi la prochaine fois pour arriver à suivre Bo. qui lui intimait de courir afin de ne pas le ralentir dans sa lancée.  Alors ils sont partis sur roues tous les deux et je les ai regardés s'éloigner depuis le balcon du paradis.  Mes hommes complices dans le plus magnifique des tableaux.    

Depuis le balcon avec fillette dans mes bras.  C'est comme ça avec deux tout-petits sous un toit.  Papa et maman se consacrent parfois totalement à l'un ou à l'autre, pour leur donner du temps de qualité.

Par exemple, les samedis matins, je fais les courses avec garçon pendant que M. reste auprès de Cm. qui roupille sa première sieste de la journée, habituellement sa plus longue.  Garçon adore cette activité.  Surtout qu'une fois arrivés chez Avril, nous nous rendons première chose au comptoir du prêt-à-manger pour aller chercher un délicieux croissant de la boulangerie L'amour du pain et un jus de pomme pour lui.  Après, il s'assoit dans le siège du panier pour grignoter la viennoiserie beurrée et boire pendant que je scrute les étagères et les étals à la recherche des articles inscrits sur ma liste.

Après, nous complétons chez IGA où des paniers pour les enfants sont parfois disponibles.  Des paniers voiturettes imitant des véhicules d'urgence.  Rouge pour les pompiers, bleu pour les policiers.  Le bonheur qu'éprouve Bo. quand nous arrivons à mettre la main sur un des deux vaut ce deuxième saut.

Ce bonheur de plonger dans ce rituel des samedis matins, cette joie d'enfourcher sa moto, cet enthousiasme à jouer au petit parc qu'il connaît par coeur.  Mon garçon est comblé par des gestes simples et routiniers qui stimulent son imagination, son énergie et sa sociabilité.  Je suis une maman d'anges.  Rien de moins.        

5.08.2012

poisson chat de bois


5.03.2012

sacrifice sacré

Belle comme ça ne se peut pas.  Je te mangerais tout rond si ma raison n'arrivait pas à contenir ce désir fou de te retourner dans moi, là où je serais la seule à pouvoir profiter de ta splendeur.  Si quelque part une mère inquiète de peut-être moins aimer son deuxième enfant à venir me lit, je lui confirme que la multiplication de l'amour maternel est un véritable miracle qui décuple la douceur du sentiment même.

Quel bonheur de connaître ma progéniture par tous ses petits gestes de tendresse, de joie, de caractère.  Je suis à des années lumière de cette moi qui appréhendait la maternité presque comme un devoir nécessaire.

Aujourd'hui, en me consacrant totalement à mes enfants, je comprends que les merveilles que recèlent la vie se révèlent en embrassant ce dans quoi nous nous engageons.  Mes enfants, mes trésors.  Vous êtes venus à moi.  Notre relation me fournit une nourriture spirituelle unique et précieuse qui m'imprègne de complétude.  Par vous, je suis meilleure.  Par vous, je me découvre, je me dépasse.  Sans plus douter de ce que je suis au bon endroit, au bon moment.  Entièrement vôtre.  Sans me perdre de vue.  Bien au contraire, vos existences me renouvellent et j'ai la délicieuse certitude que vous êtes mes accomplissements ultimes.