ex nihilo
J'ai pris une grande décision, motivée par le bien-être que j'allais récolter maintenant et dans les années à venir: mettre les pieds dans un gymnase pour faire du cardio et de la musculation. Tonifier mon corps et pomper mon coeur. Me brancher sur ma machine qui vieillit. Now or never. M'inculquer une discipline qui me rendra accro pour toutes les bonnes raisons. Ce bien-être surtout. Le feeling d'être en vie, par l'ancrage de ma matérialité.
Alors, j'ai lu un bouquin sur la course à pieds que ma grande soeur m'a si gentiment refilé. À la page 47, j'y ai repéré un tableau proposant un programme supposément infaillible pour arriver à tenir dans ses baskets sans s'époumoner pour trente minutes en l'espace de dix semaines. Première semaine, compléter quatre cycles de deux minutes de course suivies de quatre à la marche, pour un total de seize minutes de cardio, quatre jours sur sept. Ensuite, quatre fois trois minutes de course contre trois à la marche et ainsi de suite en progressant tranquillement vers le fameux bloc de trente minutes. Pour avoir compléter trois jours sur les quatre, je peux dire que pour l'instant, tout va pour le mieux.
Côté musculation, j'y vais tout en douceur. L'idée, c'est d'activer mon activité cardiovasculaire pendant une vingtaine de minutes en pompant du fer en faisant environ quatre mini-circuits de deux séquences de trois exercices entrecoupés d'une pause d'environ une minute et demie. Par exemple, lever des poids de huit livres, les bras tendus le long de mon corps qui remontent en demi-cercles jusqu'à la hauteur des épaules. Huit à dix fois. Ensuite, passer à un exercice d'équilibre sur un demi-ballon où il me faut accomplir dix squats. Terminer avec dix push-up. Pause et reprendre, pour passer à un autre mini-circuit du genre une minute intense de corde à danser, une vingtaine de redressements assis et une autre minute de steps rapides sur un tabouret, le corps le plus groupé possible.
Jamais auparavant n'ai-je eu une telle motivation. La jeunesse me rendait éternelle. Depuis quelques mois, je sens le temps qui me rattrape. Il n'a qu'à bien se tenir. J'ai l'ambition d'arriver à le semer encore pour des dizaines d'années.