orphelins de l'Éden

5.08.2011

Un

Pour la fête des mères, j'ai eu congé du fourneau. Aux Vivres, nous avons mangé sainement, garçon grignotant un bout de pain au maïs inclus.

À une table en diagonale de nous, un couple soupait tranquillement avec leur poupon bien au chaud dans un Ergo bleu ciel collé sur sa maman. À cette vue, j'ai pensé à toi bien sûr, espérant que tu aimeras autant que ton grand frère cette proximité de kangourou. Six mois qu'il y a été presque en permanence pendant nos journées ensemble. Il y faisait ses siestes, nous marchions, je passais la balayeuse avec lui là-dedans. L'Ergo était devenu un vêtement que j'enfilais systématiquement chaque matin, un moyen de t'avoir avec moi cher garçon tout en poursuivant les activités quotidiennes.

En rentrant, M. s'est imaginé le moment où il te faudra accueillir ton petit frère ou ta petite soeur dans ta chambre et il s'est inquiété pour toi. Garçon de nos coeurs. Je lui ai dis que tu comprendras ton rôle de protecteur et d'accompagnateur. Papa fut d'accord. Tu aimes tellement les autres, être avec eux. Cet humain qui sera une partie de toi ne fera pas exception.

Garçon et miracle renouvelé. Mes deux lecteurs futurs à qui je m'adresse maintenant en mêlant un peu les cartes. De toute manière, vous êtes ma main. Mon coeur, ma tête, mes seins, mon dos, mon ventre. Ma chair et mon sang.