orphelins de l'Éden

5.05.2011

sans remous

Vous vous souvenez peut-être que pour Bo., j'avais envisagé d'accoucher dans une maison de naissance, auprès d'une sage-femme, mais que la possibilité s'était vite évanouie, habitant une Montérégie non desservie par ce service de santé publique.

La vie étant pleine de surprises, quelle ne fut pas ma joie de recevoir un courriel de ma voisine de l'autre rive J. m'annonçant que le ministre Bolduc venait de déclarer l'ouverture prochaine d'une maison de naissance dans la région du CSSS du Haut-Richelieu-Rouville. C'était le 15 avril dernier.

Tu n'avais alors que trois semaines de vie utérine et je n'avais pas encore la confirmation que tu étais accrochée dans moi. Malgré cela, j'ai décidé de contacter quelqu'un qui pourrait me donner plus d'informations sur la procédure à suivre pour être certaine d'avoir une chance de rencontrer une sage-femme qui m'aiderait peut-être à t'accueillir dans le monde et ce, même si la complétude des rénovations d'un ancien CLSC en maison de naissance n'était que prévue pour la fin du printemps 2012.

Après plusieurs tentatives infructueuses, j'ai finalement réussi à parler de vive voix avec madame S-O qui s'occupe de la coordination de l'implantation du premier groupe de sages-femmes dans la Montérégie. Elle a noté sur une fiche qu'elle a insérée dans un immense cartable une foule d'informations à mon sujet, au tien, et sur celui de l'accouchement de garçon dans l'attente de la mise en place concrète du lien femmes enceintes-sages-femmes au mois d'août prochain. Le paradis étant situé sur le territoire du CSSS Champlain, je passerai après les demandes faites par des parents habitant à même le territoire visé par la nouvelle maison de naissance. Malgré tout, j'ai confiance qu'il n'y a pas beaucoup de mamans comme moi, aussi rapide sur la gâchette et de surcroît enceinte là, maintenant.

Le plan A, c'est de rencontrer une de ces femmes qui délivrent des bébés avec tant d'humanité et d'accoucher dans l'hôpital qui a accepté de les accueillir au sein de leur équipe médicale en périnatalité. Il est à une vingtaine de kilomètres de notre chez-nous. Une distance très raisonnable considérant qu'habituellement, les contractions s'installent lentement, mais sûrement, et ce, même si les eaux crèvent. Le plan B, c'est de débarquer à l'hôpital Anna-Laberge à Châteauguay quand le travail débutera et de dire que nous étions chez des amis de la région. Dans les deux cas, je serai suivie en clinique par le Dr. C. dès le 1er juin prochain, le baba cool que j'aime beaucoup. Son bureau est près du paradis et son approche me plaît bien.

Avec ma césarienne, il paraît qu'il y a un faible pourcentage de rupture utérine au niveau de la cicatrice à l'accouchement. Mais je sais que tout ira comme sur des roulettes et que mon AVAC - accouchement vaginal après césarienne - me fera enfin gagner mes galons de femme conçue pour mettre au monde sa progéniture. Cette fois, aucune statistique ne colle à mon esprit pour le polluer. Plutôt, je découvre une fonction clef enfouie dans mon corps en poussant comme je n'ai jamais eu à le faire auparavant.