mea culpa
J'ai été injuste. Dans mon message du 23 octobre dernier, je disais à propos des gens qui ne vivent pas notre situation de couple peinant à concevoir: "J'oublie que cela n'intéresse pas ceux qui réussissent à perpétuer leur génétique avec une simplicité désarmante. Cela ne les intéresse pas parce que cela ne les concerne pas." J'ai été injuste parce que ce soir-là où j'ai écrit ces lignes-là, le soir de l'anniversaire de Jl., mon amie de toujours, et bien ce soir-là, lorsque nous nous sommes saluées mon amie et moi, elle s'est intéressée à ma prise de vitex. Elle croyait que ça avait quelque chose à voir avec l'hormonothérapie. Je lui expliqué que c'était plutôt relié à de la phytothérapie et que cette teinture-mère devait aider à rebalancer mon système hormonal. Quand je lui ai dit que nous saurions bientôt si nous sommes fertiles, elle m'a demandé de la tenir au courant. Elle a ajouté que nous aurions peut-être des bedaines en même temps.
J'ai été injuste parce qu'il y a mes soeurs. G. qui me dit à sa façon de ne pas polluer mon cerveau avec du défaitisme et B. à l'autre bout de la planète qui croit dur comme fer que M. et moi, nous allons avoir des jumeaux. Il y a une bonne conversation avec l'une hier soir et avec l'autre ce matin. Elles sont là. Et avec elles, ma mère et ma grand-mère. Plus discrètes à ce sujet, mais intervenant auprès des cieux pour faire tourner le vent pour nous deux. Un peu à l'image des groupuscules concentrateurs d'énergie évoqués dans mon dernier message blogue.
J'ai été injuste parce qu'il y a aussi la main d'Al. qui sert sur mon épaule dans le métro à 7 h 10 hier matin pour me remonter le moral que j'ai définitivement dans les talons.
Injuste parce qu'il y a GM., la fesse droite de ma soeur B. devenue une de mes patronnes au onzième, qui me laisse éclater en sanglots dans son bureau jeudi et qui me réconforte simplement en m'écoutant déballer tout ce que je retiens en dedans, faute de savoir quand pouvoir l'exprimer.
Injuste parce que je flirte avec le ressentiment de plus en plus. Malgré cela, aucune justification n'est possible face à mon immaturité émotionnelle qui me fait oublier que je suis entourée plus que je ne le pense.
J'ai été injuste parce que bien que j'aie souvent l'impression que le bon Dieu se foute un peu de ma gueule ces derniers temps, il me précipite dans des abîmes introspectifs où la douleur est telle qu'elle n'est plus du tout intellectualisée, qu'elle me taillade de micro incisions qui me vide de mon essence et qu'une fois que je serai asséchée complètement, désengorgée de mon ego, je me renouvellerai face à Lui selon de nouveaux termes, inévitablement. Je suis pareille à une chrysalide qui se débat sous les couches du cocon avant de se révéler imago. Entre-temps, je m'entremêle dans mes vils sentiments et tout à la fois, je tente de tenir bon.
3 Comments:
Lâche pas Ludivine. On passe tous par des moments qu'on croit injuste. Tu montres ta grandeur d'âme quand malgré tout le mal, tu prépares un dîner pour un accouchement et tu fais autant de chemin personnel. Tiens-nous au courant. D.
Ce mot est pour moi un gage de la délicatesse de ton âme.
Puis, chère amie, si la plupart des douleurs légères s'expriment ; les grandes douleurs sont souvent quant à elles muettes. Ce n'est pas faute d'amitié pour toi si souvent je me tais sur cette douleur, c'est seulement parce que je la devine vive.
Avec tout mon amour et ma lumière,
ton amie, J. xxxx
Sache que même ceux qui sont loin des pensées de "conception" comprennent la dureté de ce que tu peux ressentir, mais comme c'est si bien exprimé par J., il est parfois mieux de se taire quand on ressent une émotion vive chez l'autre. À moins que l'autre nous approche, car on est là. Et il n'est que normal que la douleur ne soit pas toujours intelléctualisée - c'est ce qui fait de nous des humains. Humains.
ziwi
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