il y a de l'électricité dans l'air
J'ai un nouveau bébé. Après le souper et après avoir rédigé gentiment ce message, je vais m'asseoir tranquillement avec mon petit bijou pour découvrir comment l'utiliser correctement. Enfin, je pourrai mettre derrière moi tous les ∂ ‼ ΰ ¿ §⌂ ₪ ♪ ¡ que je lâche dans ma tête à chaque fois que mon citron de merdique d'appareil Canon me meurt sous les yeux au bout de quelques photos seulement, et ce après l'avoir renvoyé deux fois chez le fabriquant, à la recherche de cette bibitte bizarroïde qui brouille les circuits, pour me faire dire à tout coup qu'il n'y a rien qui ne va pas chère petite dame, vous hallucineriez pas un peu? J'ai fait une grosse bourde en achetant un appareil ré-usiné pour économiser un pauvre 200 $ il y a deux ans, mais que voulez-vous, il paraît qu'on apprend de nos erreurs. Alors voilà, mon nouveau bébé s'appelle Nikon D40 et je l'ai pris dans mes mains il y a dix minutes pour envoyer une prière au cosmos: svp, faites que cet appareil m'accompagne pour le restant de mes jours et me procure des moments de pure satisfaction, à chacune de mes utilisations.
Il vous semblera peut-être ridicule d'imaginer cette scène, mais vraiment, je commence à comprendre que si je ne fais pas la paix avec les appareils électroniques que j'utilise dès le début de notre relation, je ne pourrai jamais récupérer cette opportunité de clarifier la situation des ondes qui doivent se comporter en bonnes colocs. Plus simplement, l'humain, moi, émet des ondes, traversé de champs magnétiques. Les appareils électroniques avec lesquels nous rentrons en contact émettent aussi des ondes émanant de leurs propres champs magnétiques. Face à mon ordinateur ou mon appareil photo numérique, j'émets, il émet, nous émettons, alors il faut que nos vibrations s'harmonisent pour assurer le bon flot qui débouchera à la bonne marche de l'interaction.
Folie? Si seulement. Dans mon cas, deux appareils m'ont prouvé qu'il est possible d'entretenir des relations d'amour-haine avec eux. Le premier cas des deux, c'était avec mon ordinateur acheté avec mon premier prêt à vie. J'étais universitaire à l'époque et j'ai bénéficié d'un programme gouvernemental pour faire l'emprunt sans intérêt. Quand l'ordinateur est arrivé chez moi, il ne m'a fallu que quelques jours pour retourner avec lui au magasin qui avait construit mon bolide. Le gars chez Microbytes n'avait rien pu trouver. Ce n'était ni la tour contenant les circuits, ni l'écran. Le problème, c'est que l'écran se brouillait étrangement, sans jamais crier gare d'abord. Il brouillait, c'est tout. J'ai même essayé de changer mon ordinateur de place dans l'appartement, sous recommandation d'un spécialiste de l'informatique qui m'a assuré que ça pouvait peut-être aidé, vu que les ordinateurs rentraient parfois en interférence avec d'autres champs magnétiques. Tiens encore eux. Bref, le gars de Microbytes, eh bien celui-là avait diagnostiqué que mon ordinateur souffrait d'un poltergeist. Il était bien sérieux. Il m'expliqua que ça arrivait parfois, très rarement, qu'un ordinateur délirait sans explication.
Mon nouveau bébé fait un beau bruit quand j'appuie sur le déclencheur pour saisir un cliché. C'est un bruit doux qui me dit: cette fois, c'est la bonne.
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