orphelins de l'Éden

4.28.2008

notre coin du monde

Le voyage. Bises de San Francisco de mon amie Jl.. Et puis samedi, en visite chez Fr., notre ancien voisin d'en dessous, j'apprends que la nouvelle voisine de palier part la semaine prochaine pour dix jours en Espagne pour marcher un segment de Compostelle. Et ma soeur G. qui revient tout juste de Hong Kong. Le voyage. Il y a longtemps.

Mon dernier long périple remonte à six ans lorsque je suis allée trois mois au Togo. Je me souviens des termitières immenses dressées sur le bord des sentiers de terre rouge qui nous menaient à l'école où mon amoureux de l'époque et moi enseignions là-bas ni la religion ni la morale, mais plutôt quelque chose s'apparentant aux débats éthiques, selon une méthode dynamique, celle de la philosophie pour enfants. Les élèves, presque aussi âgés que nous, installaient leur table de travail en cercle et selon des thèmes, devaient construire une discussion autour d'une question élaborée par le groupe, acceptée par consensus et puis explorée sous tous ses angles. Cette méthode toute simple apprend l'écoute et pousse tout un chacun à s'ouvrir aux apports des autres, à leur langage, à leur structure de pensée. Les règles sont assez peu nombreuses, mais elles permettent un échange riche et allant de l'avant. En effet, une fois que la question est adoptée, il faut lever la main pour demander la parole. Le tour de parole est noté et accordé lorsque l'interlocuteur a terminé son exposé. Aussi, lorsqu'arrive notre tour, il est impossible de faire marche arrière dans la discussion en voulant par exemple rebrousser chemin à un point soulevé par le deuxième interlocuteur de la communauté de recherche - nom donné au groupe qui s'adonne à cette méthode - lorsque vous êtes le sixième à prendre la parole. En plus, lorsqu'un apport est fait, il n'est pas permis de nourrir la discussion par des ouï-dire, du genre "mon oncle Henri a déjà vu des fleurs carnivores en action et donc, je crois que les végétaux ne sont pas des êtres si paisibles que ça au fond". L'oncle Henri n'est pas là, donc nenni, ça ne passe pas.

Mais revenons au voyage. Dernièrement, M. et moi, nous zieutons du côté de l'Islande. Cet État insulaire nous attire avec sa nature à l'état brut, malgré les paysages de l'est striés de tuyauterie complexe des fonderies d'aluminium et une moyenne annuelle de température oscillant autour de 5 degrés Celcius. Reykjavik, la capitale la plus septentrionale au monde, est reconnue comme étant "sans fumée" puisque la géothermie est le mode d'énergie préconisé dans la ville, où le bâtiment le plus élevé est la Tour de Hallgrímskirkja, une église. Étrangement, Reykjavik signifie "baie des fumées" en islandais puisque les premiers colons y remarquèrent d'abord les vapeurs d'une source thermique. C'est cette ville traversée par une rivière à saumons qui a pondu des talents musicaux comme Bjork, Sigur Ros, Amiina et Mùm. C'est surtout eux qui nous ont mis la puce à l'oreille quant à ce pays nordique pas très touristique.

Pour quand le voyage? Seul l'avenir nous le dira. Surtout que l'Île de l'Islande est située sur la dorsale médio-océanique et qu'une éruption de la cheminée volcanique qui la nourrit en énergie géothermique la ferait disparaître de la carte, littéralement. Mais ça, c'est sûrement pour dans très longtemps. Je pense que nous pourrons fouler son sol avant cela. Mais nul ne sait de quoi est fait le lendemain.

1 Comments:

At 9:47 a.m., Anonymous Anonyme said...

Voyager - peu de choses au monde sont aussi enrichissantes =)

 

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