orphelins de l'Éden

4.15.2008

vivement mon rendez-vous du 16 mai chez l'ostéopathe

Mon corps n'est plus que mon bras droit brûlant, mon épaule droite brûlante, mon coude droit brûlant. J'écris de ma main gauche en égrainant les mots du bout des doigts. Ma tendinite a grimpé. Le mal invisible élance mes fibres musculaires bien que ce soit mes tendons qui soient probablement enflés. Dure matinée au onzième où mon esprit entêté à produire n'a pas respecter les limites de son véhicule qui commence à crier en symptômes que j'ai besoin de prendre ça un peu plus cool. Mes vacances n'arrivent que dans deux mois. La dernière fois que j'en pris pour plus de quatre jours consécutifs remonte au mois de juin de l'an dernier, à ces dix jours loin du onzième consacrés au déménagement de l'appartement au paradis. Pas de tout repos. Voyez-vous, ma soeur B. vient cet été avec les enfants et je veux passer le plus de temps possible avec eux, donc j'accumule les heures dans ma banque de congé. Tenir bon encore un peu.

Ce midi, en marchant pendant mon heure de dîner, j'ai vu mes premières fleurs de parterre. Des éclats violet, blanc et jaune au bout de courtes tiges vertes. Sous le ciel infini, mon coeur a gonflé, surtout que j'étais la seule coiffée de ma tuque parce que je trouvais le fond de l'air bien frais ma foi et que mon corps tout entier frissonne si le vent court dans mes pavillons. Ceux et celles qui me croisaient devaient penser que je suis née sous les Tropiques, surtout ce gars en bermuda et en coton ouaté tout à fait à l'aise dans ce maigre dix degrés d'avril. D'accord, le Soleil était impérial, mais je tiens à mon confort d'animal frileux.

J'écourte ce message parce que mon handicap gâche mon plaisir, mais avant, une dernière chose. J'ai déjà eu l'intuition qu'il me faudrait un jour utiliser ma main gauche avec autant de dextérité que ma droite pour écrire. D'ailleurs, j'avais même un peu pratiqué pendant des semaines à former des lettres, comme je me souvenais l'avoir appris en première année primaire, soigneusement. J'ai manqué de volonté pour persister. Comme quoi il faut toujours s'écouter, même si on ne comprend pas tout de suite ce que l'on veut au juste.