orphelins de l'Éden

4.08.2008

billet de loto

Avec l'arrivée des V de bernaches, je franchis le cap du 300e message blogue. Beaucoup de mots pour décrire un peu de vie. Je suis privilégiée de pouvoir profiter de mon incarnation pour saisir toutes les splendeurs, peinarde. C'est une fenêtre sur ce regard de gratitude que je tente de transmettre par cet espace. En espérant que le courant passe et vous inspire à votre tour la reconnaissance. À ce sujet, le courant passe dans les deux sens vous savez. J'apprends énormément ici. C'est principalement pour cette raison que la rédaction d'un message au deux jours est devenue ma dose de drogue douce tout autant que ma panacée de l'âme. Au risque de me répéter, je vous aime chers lecteurs.

Sur ce, laissez-moi vous raconter une petite anecdote en rapport avec notre soirée d'hier soir au onzième. Mon équipe de travail et moi pianotions sur nos claviers quand, tout à coup, Nk., mon ami-collègue, rentre de sa petite pause en nous posant cette question: quand vous allez au guichet, lisez-vous le relevé bancaire format coupon qui était destiné à l'utilisateur qui vous précédait? Nous quatre de répondre que non, habituellement, nous le mettons de côté ou mieux, nous le glissons dans la fente placée là pour cet usage. Nk. me tend alors un coupon. Au début, mes yeux ont de la difficulté à saisir toutes les informations numériques imprimées sur le bout de papier rectangulaire, puis, peu à peu, le nombre représentant la balance du compte se précise: 9 823 678,54 $. Neuf putain de millions (en fait, près de dix) dans un compte chèque, pas un compte épargne avec une possibilité de revenu (souvent minime, mais avec une somme pareille, le 3 % d'intérêt ferait gonfler le magot assez rapidement), non, dans le compte qui sert habituellement à acheter du lait à l'épicerie. Nous sommes interloquées. Nk. dit qu'il n'a pas vu à qui appartenait le relevé, mais lorsqu'il est rentré dans l'institution bancaire, une vieille dame en sortait. Westmount habite définitivement des richards.

Nous nous sommes mis à rêver en groupe. Avoir neuf millions dans un compte en banque, ça ouvre beaucoup de portes. Parce que ne nous leurrons pas, l'argent, malgré toute la charge négative qui lui est attribuée, facilite la concrétisation dans la matérialité.

Par exemple, plus tard dans la soirée, je rejoins H., une collègue amicale, à la cuisine. Elle regarde l'émission Visite Libre à Télé-Québec. Je reconnais la maison japonaise de L'Île Bizard d'un épisode en rediffusion. H. apprécie les surfaces vitrées et la netteté des volumes. Je lui parle de l'épisode de la semaine dernière sur lequel nous sommes tombés M. et moi par hasard en zappant, comme la majorité des fois que nous ouvrons notre télévision à cinq canaux. Je tente de lui décrire la maison de la ferme Boréalis, située en Estrie. Sur cette terre agricole, les propriétaires ont décidé d'élever des boeufs Highland et du bison. D'ailleurs, leurs élevages est en voie de certification biologique. Mais là où je veux en venir, c'est à la maison qu'ils ont fait dessiner par un architecte et ensuite ériger sur le site de l'ancienne maison. Un bijou d'habitat renfermant la chaleur du bois, la simplicité des lignes pures, la beauté de la lumière et de la vue sur les vallons verts, la convivialité d'un espace commun immense et l'intimité des chambres nichées dans les flancs. M. et moi avons craqué pour cette construction originale et confortable. Nous avons tenté d'estimer les coûts nécessaires à la réalisation d'un tel projet et bien sûr, notre chiffre s'est élevé bien au-delà de nos moyens. L'argent, une partie de ce neuf millions, je le prendrais pour nous faire construire un bijou de maison conçu from scratch et sur toute la ligne en puisant dans nos valeurs.

Entre-temps, le paradis nous convient bien amplement remarquez. Nous l'avons choisi parce qu'il répondait à l'équation de nos valeurs justement et de notre budget réunis. Plus nous y vivons, plus il nous ressemble. Les projets pour l'embellir à notre goût et l'entretenir correctement s'alignent à une vitesse folle. Avec le beau temps, les outils devront être manipulés à nouveau pour le maintenir en bon état. Avec neuf millions, je crois qu'il serait facile de devenir mous et paresseux. Il faut bien une mince consolation.

1 Comments:

At 12:22 p.m., Anonymous Anonyme said...

Lulu, je vais mieux. Je serai joignable en soirée à la maison.
Bises, J

 

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