orphelins de l'Éden

3.22.2008

l'écho de mon orgueil

Non, envier, ce n'est pas beau. Ça fait gonfler l'ego si gros qu'on ne peut plus respirer. Sans oxygène, plus de possibilité d'atteindre le cerveau pour le raisonner et lui dire: écoute, c'est toi qui contrôle le bateau, oui ou quoi? Ne pas nourrir la bête. La repousser en nous rappelant qu'il n'est pas tout-puissant. L'ego n'est pas le noyau de l'univers. Mon ego me tend des pièges. Il me fait refléter mes mousses de nombril. Moi, me, mes. Pas beau du tout l'envie.

Pas saine non plus l'insatisfaction. Je suis la première à claironner qu'il faut se contenter de ce que l'on a. Avoir des buts, des objectifs, oui, mais de façon positive, pas en se comparant ni en se vautrant dans son insécurité. Je sais que l'abondance vient de la gratitude, comme il l'était écrit sur ma poche de thé rouge hier, message très subtil du Grand Tout envoyé noir dur blanc à ego lulu. Je sais que chaque chose vient en son temps, que quand on veut quelque chose, il faut le formuler avec une précision de chirurgien à l'univers pour l'obtenir tel quel, je sais. Mais voilà, bien que j'essaie terriblement fort, de savoir ne me suffit pas. J'ai besoin de voir quelque chose débloquer, j'ai besoin de savoir justement que le Grand Tout a bien saisi mes prières et constaté mon travail.

Peut-être que le problème réside dans le fait que je veux trop de choses en même temps: permanence au onzième, bébé et publication. L'univers doit se dire, pauvre elle qui mêle tout, comment ne voit-elle pas qu'elle ralentit tout le processus de concrétisation. Soit. Mais avec du recul, chaque objectif à atteindre n'est pas apparu au même moment sur ma ligne existentielle. Je veux être publiée depuis plus d'une décennie maintenant et j'ai envoyé mes premiers manuscrits lorsque j'avais 21 ans. Mon processus de permanence, je l'ai entamé il y a deux ans, bien que je travaille de mon mieux depuis que j'ai mis les pieds au onzième, il y a quatre ans. Le bébé, quant à lui, nous en parlons sérieusement depuis plus d'un an, même si ça fait sept mois que nous laissons courir librement l'armée de spermatozoïdes.

Mais revenons-en à l'ego. S'il envie, c'est parce qu'il ne croit pas que j'atteindrai mes objectifs. Secrètement, c'est lui mon pire ennemi. Il anime mes craintes, mes peurs, à chaque occasion qui se présente à lui. Il me souffle à l'oreille que je fabule, que ça ne fonctionnera pas. Pas toujours bien sûr et dans un murmure. L'ego est comme ses enregistrements que l'on glisse sous l'oreiller pour faire changer l'inconscient, lui implanter de nouveaux messages à se répéter du genre je suis une bonne personne, une poussière d'étoile. Seulement lui, l'ego, il est dans moi et c'est à moi de faire stopper son manège qui gruge. Le déraciner quand il se pointe, lui faire manger le pissenlit par la racine.

Cependant, que reste-t-il de moi si j'annihile mon ego? Deviendrais-je une chiche molle plate comme une hostie insipide? Mes travers font-ils partie de l'équilibre qui me construit? De toute évidence. Certains diront même que la peur et l'insécurité sont des moteurs pour avancer dans la vie, s'accomplir. Je sais ça aussi. Je sais qu'on dit aux grandes âmes les grands défis. Moi je corrigerais ce proverbe pour le ramener au plancher des vaches: aux âmes les défis. Démêle-toi de ton mieux avec tes tracas. Débats-toi comme tu le peux face à l'illusion de l'insécurité. Tu n'es rien dans le Tout et tout à la fois. Puisque tu captes les messages, tu lis les signes, tu progresses avec volonté. Être bon avec soi, c'est en venir à la paix sans s'ensanglanter. La raison tempère les passions et les passions embrasent la raison. Yin yang. Big bang.

2 Comments:

At 8:49 p.m., Anonymous Anonyme said...

viser un objectif, le formuler avec une précision de chirurgien comme tu dis, demander à l'Univers, et la vie nous aide.
souris et la vie sourira, qu'on dit... c'est vrai, j'en suis sûre!
seulement que le temps peut être plus long que prévu.
ne lâche pas la patate, ni tes rêves!
jo

 
At 11:00 p.m., Anonymous Anonyme said...

Je te reviens avec tellement de plaisir, j'ai beaucoup de temps à reprendre! C'est bien vrai tout ce que tu dis, moi je crois que parfois il faut lâcher prise, envoyer le tout à l'univers et ne plus y penser, laisser les choses venir... choses très très difficile à faire...( si tu y arrives appelle-moi pour me donner des trucs!) Envoie le tout à l'univers et chuchote lui que ça presse.....ton projet de tricot aidera surement car tes pensées seront là....Je t'envoie mes plus belles pensées, mes plus belles ondes....NC

 

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