orphelins de l'Éden

3.07.2008

moi dans l'Autre

C'est aujourd'hui, je le sens. Le postier passera pour laisser dans notre boîte aux lettres une lettre, LA lettre que j'attends, celle de l'éditeur qui veut publier mon manuscrit. Elle dira quelque chose comme: "Il nous fait un grand plaisir de vous inviter à nous contacter pour que nous retravaillions ensemble votre manuscrit Unis en vue de sa publication." Oh la la, qu'ils sont beaux ces mots.

En fait, c'est ce que j'aurais dû faire il y a longtemps déjà: mettre sur papier, noir sur blanc, ce que je veux, ce que j'attends, ce vers quoi je tends. Parce que même si mon rêve le plus fou est de tenir dans mes mains une de mes oeuvres reliée et publiée par une maison d'édition crédible, j'oublie de tendre vers ce but pour la grande majorité de mes petites minutes. Mon esprit s'égare et s'éparpille dans les gestes du quotidien, dans le rythme des journées préprogrammées.

Il me faudrait être comme Gautama sous l'arbre de la Boddhi et attendre, concentrée, totalement tournée vers mon objectif. Intransigeante face aux éléments secondaires. Ne pas avoir faim, ne pas avoir froid, ne pas avoir mal aux fesses à force d'être pliée en lotus, ne pas penser à mon passé, ne pas imaginer mon futur. Il me faudrait me révolter avec toute ma volonté afin de déchirer les voiles dressés entre moi, la créature, et le Tout, la création. Accéder ainsi à la banque de données universelles et trouver les connections à bidouiller pour revenir accompagné de la réalisation de mon désir.

Mais qui suis-je pour prétendre changer le cours des choses? Pour me, myself and I.

Si au moins mon désir était grandiose, digne d'un tel déploiement d'énergie universelle, axé sur l'amélioration du sort collectif. S'il n'était pas si égocentrique, si capricieux même. Je veux être publiée. Ça fait bébé lala. Des espèces sont en voie d'extinction, l'ozone est percée, les taux de suicides, de dépressions et de divorces déciment les peuples du nord pendant que la famine, la violence et l'épuisement des ressources éclaircissent les rangs des peuples du sud, l'humain se comporte encore en être méchant et barbare même après toutes ces années sur la planète, à évoluer, et moi, gros nombril, je veux être publiée.

Décidément, parfois ça fait mal de réfléchir.

5 Comments:

At 5:16 p.m., Anonymous Anonyme said...

écris écris !! ça marche en plus !
Tu sais , je l'ai fais pour l'appartement avec l'homme... et tu sais quoi ?

sur 25 points de ''L'appart idéal'' on doit en avoir une bonne vingtaine qui sont réalisés dans ce futur chez-nous !
Je ne pensais pas que ça pouvais être aussi rapide !!!

Alors écris : 2008 , être publiée !

M-H

 
At 11:01 p.m., Anonymous Anonyme said...

Mais parfois, il FAUT être égocentrique - dans le sens que: Il faut avoir un but, une passion, et aller vers elle. Sinon, à quoi bon? On coulerait. On n'irait plus de l'avant. En tant qu'individu, que personne. Même ceux qui choisissent d'aider le font par passion, par choix. Pour eux-mêmes d'abord.

 
At 4:30 a.m., Anonymous Anonyme said...

Un jour, ca sera ton tour ma Lu parole de B!

 
At 2:54 p.m., Anonymous Anonyme said...


M.

 
At 11:13 p.m., Anonymous Anonyme said...

Lu, ton blog est une découverte avec un grand D. un parfum raffraichissant de printemps.
Ne cesse pas d'écrire. car comme respirer, c'est d'entrer en contact avec l'univers.
Merci pour le merveilleux souper d'hier. Vive l'hiver et vive Bonny's!

J

 

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