orphelins de l'Éden

2.20.2008

une boucle de bouclée avec un air de déjà vu

Anedocte parfaite dont je veux vous faire part.

Hier, une collègue, H., me demande si j'ai entendu parler de l'initiative d'une jeune peintre qui fait une levée de fonds pour le moins originale. En effet, cette jeune femme s'est rendue au Rwanda il y a peu pour y rejoindre une amie qui s'impliquait dans la communauté et qui lui avait demandé de réaliser une murale. Là-bas, l'artiste aurait rencontré une grand-mère de neuf petits-enfants et lui aurait demandé ce qu'elle avait besoin. La femme, prénommée Charlotte, aurait répondu: "Une chèvre." H. en a entendu parler grâce à un reportage sur la chaîne CTV, mais malheureusement, elle n'a pas eu le temps de noter l'endroit où les toiles, qui lui ont plues, sont exposées. Elle est allée sur internet, mais de chez elle, le reportage ne voulait pas s'afficher. Alors je lui dis que je ferai des recherches une fois rendue à la maison. Ce que j'ai fait.

J'écoute le reportage intitulé "A goat for Charlotte" et je réussis à noter les coordonnées de la galerie où il est possible d'aller admirer les toiles de cette artiste engagée: Quartier Libre Galerie. Je me rends sur leur site internet et je constate que c'est assez près du onzième. J'appelle H. pour lui donner toutes les informations.

Ce matin, elle m'invite à y aller avec elle sur l'heure du dîner. Alors, nous sautons dans sa voiture et nous arrivons sur les lieux. Le propriétaire de la galerie nous accueille et nous demande comment nous avons entendu parler de l'exposition. Tous les trois, nous discutons des toiles, un peu hors prix pour H., qui était peut-être intéressée à s'en procurer une. Je trouve à ces oeuvres un air de famille avec les déserts aux montres molles et aux éléphants échasses de Dali, cependant qu'elles sont de belles représentations abstraites de paysages agricoles du pays africain.

Je réalise tout à coup que nous sommes dans les lieux physiques sur lequel a été réalisée une oeuvre d'art, nulle autre que celle que je vous ai présentée en photo il y a environ deux semaines. Le propriétaire me dit que l'artiste de la murale se prénomme Rémi et qu'il a obtenu une subvention pour la réaliser avec son accord. Il s'étonne qu'aucun tag (à part pour un tout petit qui a été recouvert par l'artiste) ne soit venu contaminer la pièce colorée jetée sur fond noir depuis tout ce temps. Quand nous sortons, je la montre à H. qu lui trouve un air de famille avec l'art amérindien à cause des formes du lettrage surtout.

Qui aurait su que je reviendrais sur les lieux dans d'autres conditions et si peu de temps après? Pas moi. Mais le futur, lui, il savait. Lui qui sait doit bien rigoler parfois à nous voir aller.