de choses et d'autres
Bon, aujourd'hui, trois choses.
D'abord, je me suis encore blessée au-dessus de mon îlot dans la cuisine. C'est arrivé hier soir pendant que je coupais le beau corps spongieux et vert forêt d'une moitié de zucchini en rondelles. Je pensais à autre chose et puis, slich! le couteau est passé tout droit dans mon bout de pouce et mon ongle. M. n'étant pas revenu du travail, je me suis calmée en appuyant très fort sur la blessure tout en me rassurant. Je me suis rappelée, pour la deuxième fois en peu de temps, que j'étais une secouriste maintenant et qu'il me fallait faire la bonne chose. Appuyer, bonne affaire. Stopper l'hémorragie en couvrant la blessure d'une gaze propre tout en maintenant la pression. Lever le membre si possible pour réduire le saignement. Et vivre avec la cicatrice le temps qu'il faut.
Ensuite, en feuilletant la dernière édition du Voir, je suis tombée sur un cadeau du ciel, noir sur blanc. Imaginez-vous donc que la cinéphile en moi jouit de savoir qu'une succursale de Phos se trouve à proximité de chez elle. En effet, ce vidéoclub de répertoire desservant, entre autres, les étudiants du département cinéma à l'Université de Montréal avec son pignon sur rue Côte-des-Neiges a un petit jumeau en plein coeur de St-Lambert. Oh la, la, le paradis est de plus en plus beau. Si une telle chose est possible.
Enfin, je connais, depuis peu, le nom de cet homme handicapé qui prend parfois l'autobus en même temps que moi le soir. Quand je me suis installée sur la banquette cet après-midi, il était en conversation avec un autre "régulier" qui descend au même arrêt que moi et que je m'empresse de dépasser en sortant pour ne pas avoir à inhaler la fumée de la cigarette qu'il allume toujours une fois sorti de l'autobus, beau temps, mauvais temps. Bref, je m'installe et l'homme lève les yeux sur moi. Il y a longtemps que nous nous sommes parlés. En fait, ça remonte au jour de l'Halloween quand il m'a montré une photographie de lui tout petit au visage barbouillé en brun parce qu'il était déguisé en joueur de football et que c'est bien connu que les Afro-Américains sont des pros du sport. Poursuivons. Alors ce soir, il me dit, avec raison, que ça fait longtemps que nous nous sommes vus. En effet. Je lui demande où est son livre parce qu'il en traîne toujours un. Il le sort. Monsieur lit le bouquin écrit par le papa de Patrick Roy retraçant le parcours de fiston. Il me demande ce que je lis. Eh bien, aujourd'hui, j'ai réussi à mettre la main sur Ensemble, c'est tout d'Anna Gavalda, bien que j'étais allée à la Grande Bibliothèque avec pour dessein de repartir avec une biographie de la photographe Diane Arbus parce que j'ai vu le film Fur cette semaine et qu'elle me semble fascinante cette femme. Il me demande si j'ai vu le film. Non. Et il paraît que plusieurs passages ont été tronqués pour l'adaptation à l'écran. Normal. Alors je lis le bouquin. Je dis à l'homme, dont j'ignore encore le nom à ce moment, que j'avais besoin d'une bonne brique. Cela étant dit, nous plongeons dans nos bouquins respectifs en préparation de la durée du voyage. Mais voilà, je sens qu'il veut me dire autre chose. Alors je lève les yeux et comme de fait, il me dit qu'il veut me montrer quelque chose. De son sac, il tire une enveloppe qu'il me tend. Sur l'enveloppe, son nom. Mais je ne réalise pas tout de suite que c'est le sien. À l'intérieur, il y a une carte imprimée d'un mot convenu du genre bonjour à vous et blablabla signée par le président de la République française, j'ai nommé M. Nicolas Sarkozy en personne. Je lève les yeux sur cet homme qui adule les grands hommes, les hommes de pouvoir, les présidents tout particulièrement, les gagnants très certainement. Je le félicite. Quelle audace, quelle beau trésor. Il jubile. Il appelle Sarko "mon ami". Il le mérite bien. Tu le mérites bien M. JPC.
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