orphelins de l'Éden

3.12.2008

tout langage est un mystère en soi

Ces épis ébouriffés, ce sont du mois de novembre dernier, juste après la première bordée que nous avons accueillie sur notre coin de Terre. Par un jour de congé, j'étais allée me promener dans l'immense parc à deux pas du paradis, munie de mon appareil et de tout mon temps. Je m'étais amusée avec mes filtres en mode noir et blanc: le vert, le sépia, le jaune. J'avais obtenu de beaux résultats. Par exemple, ceux-ci:




Je suis un peu beaucoup gaga des arbres, de leur ramification, de leurs rides, du dessin qu'ils imposent à l'espace.

Sur un tout autre sujet, je suis allée chercher mes miches d'antan bio tranchées au Marché Atwater ce midi. En revenant d'une extrémité du bâtiment, je suis passée devant le comptoir St-Vincent, là où toute la viande de St-Cuthbert est biologique. Le boucher en service s'est approché et je commencé à lui expliquer que j'étais végétarienne depuis presque dix ans maintenant, mais que tout récemment, j'avais décidé de manger de la chair à l'occasion. Je m'informais donc des meilleurs morceaux du boeuf. Et lui de me donner son opinion simple et franche: tout dépend de la cuisson. Selon lui, un jarret peut être aussi savoureux et tendre qu'un filet mignon, sinon plus s'il est bien apprêté. Bon. En l'espace de quelques minutes seulement, nous touchons à maints sujets: des protéines complètes à l'agriculture biologique versus l'agriculture traditionnelle en passant par les bonzes qui s'en mettent plein les poches au sein du capitalisme et du rôle des familles qui cimentent la communauté humaine, finalement de notre avenir proche en tant qu'espèce. Le boucher me confie qu'il croit que d'ici 25 ans, ce seront les fourmis qui domineront le monde. Non, il n'est pas fou. Il a lu la Prophétie des Andes, le Jour des Fourmis et d'autres bouquins qui ont tramé ses convictions. Il me dit que tant que nous ne nous abandonnerons pas à la sagesse de l'Amour, il n'y aura pas d'espoir. Moi, je comprends et je lui dis qu'il est fascinant de constater qu'au bout de trois minutes environ d'échange entre purs étrangers nous en soyons venus aussi rapidement à des révélations sur nos croyances profondes quant au sort de l'espèce sur la planète. Il me dit qu'il perçoit les gens plus ouverts parce qu'il peut voir les auras. Bon. Quoi qu'il en soit, il est fascinant de constater qu'au bout de trois minutes environ d'échange entre purs étrangers nous en soyons venus aussi rapidement à des révélations sur nos croyances profondes quant au sort de l'espèce sur la planète. Nous qui croyons être les seuls à avoir besoin de croire parce que tout fout le camp. Nous qui nous croyons isolés dans nos convictions.

Il y a ceux qui lisent les auras et ceux qui embrassent les arbres, il y a ceux qui sourient à un étranger parce qu'il fait beau et ceux qui aident une personne âgée à gravir les amoncellements de neige au coin des rues. Il y a tous ceux qui s'abandonnent à la sagesse de l'Amour. Tous ceux-là, c'est eux qui sauveront le monde.