nuit blanche, nez rouge
Je mange mes toasts au beurre de pinottes, à peine réveillée d'un bon neuf heures de sommeil de plomb. Il est 15 h 44. Ce matin, j'étais dans la douche à la même heure qu'à mon habitude quand je commence une journée de travail, 5 h 40. Seulement, quand je me suis mise au lit tout de suite après, ça faisait un peu plus de 24 heures que j'étais debout. La nuit passée, j'ai participé à Opération Nez Rouge.
Vr., ma collègue et amie, est venue me chercher à 19 h 45 au paradis, direction Stade Olympique. Là, une armée réduite et efficace de bénévoles s'activaient dans le hall touristique. C'est là que se trouve la centrale. Neuf personnes du onzième s'y étaient donné rendez-vous pour 20 h 30. Pendant que Nk., mon collègue et ami, remplissait de la paperasse et faisait circuler une grille dans laquelle nous devions inscrire nos noms et date de naissance, nous attendions Hr., collègue et ami aussi, le retardataire du groupe. C'est avec lui que Vr. et moi avons vécu cette expérience Nez Rouge. Après la séance d'informations où le fonctionnement de nos rôles respectifs est expliqué, nous avons paqueté nos petits - dossards rouges enfilés, radio walkie-talkie, pochette pleine de documentation à remplir et à offrir à chacun de nos raccompagnements. Hr., avions-nous déterminé, serait l'escorte, c'est-à-dire celui qui suit le véhicule du client à bord d'une voiture empruntée au bureau; Vr. serait la chauffeuse de la voiture du client, manuelle ou automatique; moi je choisis toujours le rôle d'accompagnatrice, celle qui doit communiquer avec la base et noter les informations des clients à accompagner, celle qui remplit les reçus, qui ramasse les dons, qui fouille dans l'atlas pour trouver les coins reculés ou inconnus. Près à l'aventure, nous avons pris la route après avoir salué les deux autres équipes formées de nos collègues et amis. Nous étions l'équipe 25, 2-5 à la base, nous sommes en chemin pour ramasser notre première cliente, 10-04. Bien reçu équipe 25, 2-5, au plaisir de vous entendre.
Notre cliente #1 se trouvait à la Cafétéria, restaurant sur St-Laurent, hauteur Prince-Arthur. En fait, elle s'y trouvait jusqu'à quelques minutes avant que nous n'arrivions. Le serveur qui avait appelé Nez Rouge pour elle ne l'avait pas vue partir, mais une autre serveuse nous expliqua qu'elle était sortie et avait fumé une cigarette en tournant à l'avant du restaurant jusqu'à ce qu'elle ne disparaisse tout à coup. Il devait être 22 h environ et les appels rentraient au compte-goutte à la centrale alors la répartitrice nous demanda de rester disponible sur le Plateau. Plusieurs équipes patientaient comme nous. Sur les ondes, une équipe dans le coin de Dorval tentait de convaincre la répartitrice de les faire revenir vers la civilisation tandis qu'une autre, tout aussi rigolote, se comparait à trois réparateurs Maytag. La bonne humeur était au rendez-vous ce soir, sans aucun doute.
Les appels ont commencé à rentrer. Chacune des équipes devaient noter les coordonnées de leur prochaine mission. Vous partirez du centre-ville pour aller à Boisbriand, vous partirez de Laval pour aller à Vaudreuil, vous partirez de Montréal Nord pour aller à Longueuil. Une équipe, la 8, hérita d'un raccompagnement à Hemmingford. Les moutons noirs de la soirée étaient trouvés. Une équipe leur lança à la blague que le zoo Safari était fermé à cette heure-ci. Leur périple serait le deuxième plus laborieux de cette nuit de bénévolats. La palme revient selon moi à l'équipe 26, une autre du onzième. À un moment, en revenant de notre premier vrai raccompagnement de la soirée qui nous avait amené à Carignan, l'équipe 24, la troisième du trio bureau, nous informa que l'équipe 26 venait de prendre le fossé avec le véhicule du client. Il faut dire pour leur défense que la neige tombait à plein ciel et que les routes étaient très mauvaises. Nous-mêmes roulions à ce moment à pas de tortue sur la 30 avec une visibilité réduite. L'équipe 26 attendait une remorque. Il devait être environ minuit et demi.
Nous sommes allés à Ste-Julie ramasser une fille qui arrivait de Ste-Hyacinthe. Le point de relais était un stationnement de restaurant St-Hubert. Avec cette étudiante en santé animale, nous revenions à Montréal, coin Papineau et St-Zotique. De là, nous partîmes pour le Club de Golf Métropolitain à Anjou pour ensuite nous rendre à Mascouche. Après un arrêt pipi et essence, nous devions revenir au Stade chercher un jeune homme qui avait fêté au sommet du mât pour le raccompagner chez lui à Ste-Dorothée. En route vers là-bas, l'équipe 24 nous informa qu'ils faisaient présentement leur dernier tour tandis que l'équipe 26 expliqua sur les ondes que la remorqueuse venait de repartir et qu'ils rentraient au bercail. L'équipe de Hemmingford était embourbée dans la neige devant la maison de leur client.
Hr. estima notre kilométrage de la nuit à un aller retour Ottawa-Montréal. Vr. était claquée et j'étais à présent tombée dans un état de léthargie évident. Il était maintenant 4 h 45. Nous rapportâmes nos petits à la centrale pour reprendre la route une dernière fois, direction maison, lit, sommeil bien mérité. L'équipe de Hemmingford revint à la centrale juste un peu avant nous avec un don faramineux de 200 $. Un record sans doute pour cette Opération Nez Rouge qui reverse les donations dans la Fondation du Cégep Vieux-Montréal. Quand nous nous retirâmes, il y avait encore cinq équipes sur la route. Et la bonne humeur sur les ondes était encore au rendez-vous.
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