orphelins de l'Éden

10.02.2007

empreinte

Encore une journée resplendissante. Le niveau du fleuve n'a jamais été aussi bas, les températures sont au-dessus de la normale, à chaque jour des tonnes de plastique sont enfouies dans les dépotoirs plutôt que d'être recyclées, mais vraiment, il faut continuer. Continuer d'apprécier les beautés simples de la nature. Continuer d'observer cette verdure grouillante et paisible.

Et pendant que je marche, maintenant citoyenne de la banlieue, je sais bien que je ne suis pas comme la citadine que j'étais, que j'utilise plus la voiture que je ne le faisais auparavant, que je participe d'une certaine façon à ce déploiement humain excessif puisque c'est ici que j'ai choisi de m'implanter, que je contribue au va-et-vient des véhicules sur les autoroutes quand je veux aller visiter à droite et à gauche. Mais on fait ce que l'on peut. C'est ce que je dis tout le temps. Personne ne peut être plus catholique que le pape. Je pose des gestes avec une conscience qui prend en compte plusieurs niveaux: la planète, les autres, moi et même ceux qui n'existent pas encore, les enfants. Quand j'achète une maison à St-Hubert-on-the-beach, ce n'est pas parce que je n'ai pas regardé à le faire sur l'île d'abord, c'est parce que nos porte-monnaies et nos valeurs se sont synchronisés là. Là où il y a l'autobus qui me transporte au travail, là où je peux marcher pour aller louer mes films ou acheter mes croissants (oui, oui, je peux y marcher, mais parfois, quand il pleut et que c'est dimanche matin et que j'ai envie de croissant, je prends la voiture). Là où Tau n'est pas trop loin. Là où M. peut se rendre à son travail à bord de Jasmine la Fit économique et peu polluante (mais polluante tout de même, je vous l'accorde) en dix minutes. Là où deux parcs immenses peuvent me servir de lit gigantesque quand il fait beau et que je veux suivre la course des nuages. Là où nous pouvons jardiner dans notre cour arrière. Là où je continue à lire Maison du 21e siècle, L'Itinéraire, Le Voir, le dernier numéro de Colors portant sur le développement durable de façon loufoque.

Tout ça pour dire que vivre selon ses valeurs, ce n'est pas toujours facile. Sincèrement, je crois que mon processus de réflexion précédant mon action tente du mieux qu'il ne le peux de considérer l'harmonie à respecter entre l'ensemble et l'élément. Je fais ce que je peux autant que faire se peut. Et vraiment, je peux beaucoup.