orphelins de l'Éden

9.13.2007

manger pour vivre

Juste pour le plaisir de la confidence, laissez-moi vous raconter la fois où, toute petite, j'ai vu un bébé orignal galoper maladroitement à deux pas de la maison sur notre terrain. J'y pense parce qu'hier, je racontais à Vr. ma collègue qui me donne des lifts jusqu'au paradis que j'avais aperçu un lapin bondissant à un coin de rue de chez moi il y a quelques jours et que vraiment, St-Hubert-on-the-beach, c'est presque la campagne vu de cet angle. En parlant de la bête aux longues oreilles, je me suis souvenue de cet animal aux pattes graciles et au museau rond, le bébé orignal donc, qui m'avait tant impressionnée. J'étais dans la cuisine quand je l'ai vu par la fenêtre. Il courrait à toute allure, affolé sans doute d'être à découvert. Dans ma maison d'enfance, je vivais vraiment entourée de la campagne.

En haut de la côte, il y avait des vaches paisibles qui broutaient une herbe grasse sur des terres vastes. Je ne me souviens plus du nom des gens qui habitaient là, mais je sais qu'un jour, nous y sommes allés pour participer à une corvée assez particulière. Ce jour-là, des volailles de la ferme se faisaient trancher la tête dans un entonnoir-guillotine et quand leur corps tombait, il courrait pendant quelques longs instants dans tous les sens, d'où l'expression courir comme un poulet à la tête coupée. Je me souviens qu'après, les animaux décapités qui avaient pissé le sang étaient déplumés. Le duvet collait aux doigts et la peau ressemblait à celle d'une personne âgée, fripée et pâle. Je me souviens d'avoir tiré sur des plumes pour les arracher.

Et puis aujourd'hui, j'ai appelé pour réserver dans un restaurant à Chambly pour fêter mon anniversaire. Quand j'ai demandé à la jeune femme qui prenait mon prénom en note en le trouvant joli s'il y avait des plats végétariens là, elle m'a répondu que oui, il y avait beaucoup de viandes du terroir. Par deux fois, elle m'a servi la même réponse et finalement, elle a compris ce que je demandais. Je crois que je mangerai du poisson ce soir-là. Le restaurant est réputé pour sa bonne table - quatre diamants -, mais ce qui me plaît, c'est l'utilisation des produits locaux et du terroir. Peut-être même que je me laisserai aller à manger un peu de cette volaille dont les plumes m'ont déjà collées aux doigts. Qui sait? À bien y penser, j'aime mieux opter pour le saumon de l'atlantique. Vider les entrailles d'une bête marine, ça me connaît aussi, des perchaudes surtout, et des carpes à soleil. Parce que là où on va, au Fourquet Fourchette, la chair fait bonne chère avec les bières d'Unibroue, brassées dans la ville même, alors chair il y a. Peut-être y aura-il une ou deux tomates dans mon assiette pour l'accompagner. Laissez-moi vous dire que de voir toute cette eau de végétation couler entre mes doigts ces jours-ci, c'est très dramatique aussi. Bon appétit.

4 Comments:

At 9:14 p.m., Anonymous Anonyme said...

ah tu vois nous on attend Laction de grace avec impatience : spa dans les laurentides, auberge 3 nuits tout inclus (déjeuner-souper) 5 étoiles. Nos seules vacances !!!!
Ahhhhh vite vite le mois d'octobre hihihi

M-H

 
At 8:47 p.m., Anonymous Anonyme said...

Joyeux anniversaire!

BISESxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
JULIETTE
x

 
At 8:01 p.m., Anonymous Anonyme said...

Tu vois ma Lu, tu as des souvenirs de notre petite maison a Alfred. Ce pauvre orignal apeure semblait vraiment perdu.
Et c'est chez les grands-parents d'Anik Lajeunesse ou ns avons ete deplumer des poules... Pour moi aussi c'est un souvenir assez traumatisant mais n'empeche que cette journee est aussi memorable par le fait qu'il y avait tellement d'enfants avec qui jouer!
Love u my Lu!
Bxo

 
At 8:18 p.m., Anonymous Anonyme said...

Hahahaha You plucked chickens !!! Tu sais c'est quoi courir comme une poule pas'd tete. !!!

 

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