vive la lumière
Je suis partie hier matin pour revenir tard. À bord de Jasmine la Fit, j'ai sillonné les routes qui relient le nord au sud, en passant par le centre, là où les interchangeurs tout en courbes nous permettent de ne pas s'y attarder. Aux côtés des autres flèches de métal à quatre roues, je suis passée d'une destination à l'autre en écoutant The Doors Live et puis, mon Nina Simone remixé. Shift, déshift. À un moment, mon pied barre dans une crampe.
Avec grand-maman, jusqu'en début d'après-midi, nous avons parlé, marché un peu, cuisiné, mangé, fait la vaisselle, joué aux cartes. Sur le point de partir, elle m'a dit de revenir, de refaire ça. Grand-maman aime avoir de la compagnie les fins de semaine. Septembre de retour, les activités de la Noblesse, là où elle habite, reprennent de plus belle. Au même titre que la programmation télé automne-hiver-printemps. Septembre est le temps de rentrer.
À bord de ma voiture, sur la 117 en direction de Ste-Thérèse, j'avais hâte d'arriver chez Dm., là où avait lieu notre fameuse réunion d'ex-universitaires. La plupart enseigne aujourd'hui. En fait, parmi ceux qui ont répondu présents, je suis la seule qui ne reprenait pas du service pour la rentrée. Ils ont tous une tache qui les attend, des élèves à rencontrer, des planifications à monter, une année scolaire à structurer. Ils sont des enseignants de morale et de religion de formation, bien qu'il faille dire maintenant éthique et diversité religieuse.
Je suis la deuxième arrivée à la maison à la galerie blanche. La porte s'ouvre et je vois une petite demoiselle aux cheveux bouclés courts. Dm., sa maman, me dit qu'elle s'appelle Md. et je la regarde d'un autre oeil sachant que c'est le prénom que M. et moi aimerions donné à notre fille - si fille il y a. Dm. est aussi mère d'un garçon, Jr., qui ne cesse de s'activer pendant que nous discutons au salon. Enfin, il y a Em. qui est arrivé en premier et Mt., l'amoureux de Dm. À quatre, nous parlons des cinq dernières années qui viennent de passer. Nous remettons nos pendules à l'heure. Je suis ci, je suis devenue ça, je suis passée par là. À chaque nouvelle arrivée, le discours repart. Nous nous questionnons l'un l'autre pour rattraper le temps perdu, les années passées séparés les uns des autres.
Certains ont gardé contact. Des amitiés qui ont évolué dans un futur commun. Quelques-uns sont maintenant parents, la plupart sont en couple. Gv. et Fb. habitent dans le nord, Pk. est dans l'est avec sa famille et j'apprends que Ls. et Ér. sont sur la rive-sud. Je leur dis que je suis leur voisine et Ls. pense à la Ludivine qui ne voulait pas quitter Montréal, à la mordue du bitume. Ls. et moi, ont a été de très bonnes amies. Je me souviens quand nous étions voisines pendant nos dernières années d'études. Je m'arrêtais chez elle en allant au marché Jean-Talon pour lui faire des coucous. Notre amitié est née parce qu'elle et Éc. sont devenus amoureux. Au début du bac, j'étais plus près d'Éc. Quand il a eu le béguin pour Ls., c'est d'elle que je me suis rapprochée. Mais hier, j'étais heureuse de les revoir tous les deux. J'étais heureuse de revoir tout le monde.
Je suis fière de constater que nous avons tous réussis à trouver notre niche, près à faire du mieux que nous pouvons pour aimer le monde qui nous entoure. De prendre racines dans un milieu, ça permet aux ramifications de se fortifier. Nul doute que Em. insuffle le respect aux élèves comme il nous l'explique, nul doute que Lr. fait rigoler les siens, nul doute que Ls. développe l'esprit de discernement et du langage avec les plus jeunes en pratiquant la philosophie pour enfants, nul doute que Mc. a appris à écouter après un éclair de maturité tel qu'il nous le mentionne, nul doute que Fb. injecte une folie douce dans son environnement de travail en montant des freaks shows avec les élèves, en les incitant à devenir des pirates pendant quelques jours, en organisant des concours de bolo ou en motivant ses élèves à apprendre à tricoter des carrés qui raboutés deviendront des couvertures pour les itinérants.
Vers la fin de la soirée, assis en cercle, nous ressassons nos souvenirs communs. Nous passons d'un prof à l'autre, d'un cours suivi à l'autre. Tous nous nous souvenons de Rc. qui crachait dans les coins des locaux pendant que nous faisons nos examens, nous nous souvenons du pauvre Mh. qui nous a enseigné le bouddhisme en franglais, de madame Tr. à l'enseignement tellement pathétique qu'il nous fallait aller nous requinquer avec deux, trois shooters au Sainte-Élizabeth pendant les pauses. Éc. et Mc. ont bonne mémoire pour les coups d'éclat que nous avons faits, eux étant en quelque sorte les spécialistes de cette époque de mutinerie. Ils nous rappellent comment ils avaient, avec Pt. qui n'était pas à la réunion parce qu'il est nouvellement papa, apporter une enregistreuse pour contre-enregistrer leur oral qui était enregistré par la prof, ce qui avait rendue la pauvre madame Tr. assez nerveuse. Nous reparlons des examens que nous avons fait collectivement quand Rc. feignait de sortir pour fumer un instant ou que j'avais réussi à mettre la main sur la copie d'examen refilée à la moitié du groupe qui avait le cours du soir plutôt que celui de l'après-midi, comme me le rappelle Pk. Nous critiquons certaine matière qui nous sont rentrées dans une oreille pour ressortir de l'autre. Par exemple, je n'ai absolument aucun souvenir du cours de méta-cognition, c'est tout dire. Remarquez, je ne me souviens pas non plus d'avoir bu du vin en plein atelier des valeurs avec Mc.
Nous nous quittons comme nous sommes venus, en donnant la bise et l'accolade. Je sais que chacun est encore aussi beau et bourré d'humanité qu'avant, sinon plus. Nous étions une sacrée bonne cuvée. Allumés. Prêts à faire rayonner la noblesse d'un coeur ouvert pour qu'un jour peut-être nous ne soyons plus que des boules d'amour. Peace.
2 Comments:
Profites, profites.
Tu as une grand-mère en santé. Profites-en. C'est pas donné à tout le monde, ni cette lucidité et moins encore le contact avec nos aïeux. Du côté parternel, mon grand-père est décédé la première année où nous sommes déménagé dans le même village que lui. Arrivés en août, et lui parti en novembre. Par la suite ma grand-mère a vécu un bon moment seule dans sa maison. Nous allions la voir à tous les jours jusqu'à ce que je déménage à Montréal. La santé a faiblit, elle a passé un long séjour à l'hopital, et maintenant elle séjourne dans un CHSL dans le même village , mais sans pouvoir reconnaitre ses enfants... alors imagine ce qui en est des petits enfants..
Du côté marternel et bien ca allait mais mon départ de la région a fait perdre vraiment beaucoup contact. Nous sommes d'une famille où les contacts entre grand-parents et petits enfants ne se font pas régulièrement, et sans grande familliarité une fois l'âge d'ado passé.
Mes grand parents sont aujourd'hui sur le point de vendre leur belle grande maison sur le coins du village de St-Esprit pour aller vivre dans un HLM de personnes âgées autonomes, si la santé de mon grand-père est assé bonne pour qu'il y soit admis..
Profites bien de ta relation avec ta grand-mère. Ce n'est pas donné. Mon chum a lui aussi toujours eu des bons contacts, une relation d'échange et de partage avec ses grands-parents. Alors quand je vois ça j'essaie de faire en sorte que lui ne perde pas le contact avec sa seule grand-mère qui lui reste. Puisque de toute façon, de mon côté, ils ne me reconnaissent déjà plus.....
Bon dimanche
M-H
Wow that is depressing M-H !!! Lulu ta grand mere est plus sociale que nous tous. Soiree de cartes, Bowling, danse , les messes, sorties au Casino pour voir des spectacles !!!! Prend soin d'elle pendant notre absence. Aussi tu etais rebel a l'ecole !! Vole d'examen, boire en classe, et il dosi en avoir d'autre histoires ...que je veut pas entendre !! Allo a M
BF
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