orphelins de l'Éden

10.14.2007

arbre des pagodes

Oui, il y a encore dans la ville quelques arbres au feuillage vert parmi ceux aux teintes flamboyantes, tels les érables rouge cardinal ou ceux citron lime. La semaine dernière, j'ai décidé de changer mon itinéraire et de bifurquer vers la droite une fois en haut d'une pente dans Westmount, ville greffée à la montagne. J'avoue que je ne modifie pas souvent ma marche une fois lancée dans une direction. Il faut dire que je ne porte pas de montre, mais que les itinéraires que j'ai élaborés avec le temps sont parfaitement calculés selon que je suis partie pour une heure, une demi-heure ou même quinze minutes. Et donc, j'ai décidé de changer une de mes grandes marches d'une heure - celle qui grimpe - pour passer par l'ouest plutôt que par l'est. Et à un moment, je suis descendue par une rue et là, un arbre superbe s'élevait devant un bâtiment de jumelés. La bâtisse sans l'arbre n'aurait pas eu cette superbe. L'arbre s'élève si haut et ses branches remplissent l'environnement en fusant de toutes parts. Cet arbre est l'un des plus beaux que j'aie vus. Tellement libre, tellement équilibré. Ces feuilles en éventail cachent des fruits ronds. Il y a de plus petits spécimens ailleurs dans la ville, entre autre dans le parc Westmount.

Quand je repasse devant aujourd'hui parce qu'il m'a impressionné, je vois qu'il est encore tout vert. La saison froide n'a pas d'emprise sur sa sève semble-t-il. Je n'ose pas m'approcher de lui pour lui demander une feuille afin que je puisse l'identifier à la maison dans mon livre de plantes aromatiques et médicinales que Jl. m'a offert il y a quelques années et qui contient différentes espèces d'arbres. Je réfléchis et puis je me souviens que si je continue au parc, je pourrai prendre une feuille puisque les branches sont plus basses. De toute façon, leur forme est unique. Je pourrais la reconnaître parmi d'autres très certainement.

Arrivée sur le sentier qui mène au petit arbre, je remarque que les étangs sont asséchés. Des enfants courent dans les bassins de ciment où gît de l'eau qui n'a pas pu s'écouler. La semaine dernière, quand j'ai tenté cet itinéraire pour la première fois et que j'étais passée ici, des canards colvert s'épivardaient dans ces marres artificielles. Certains avaient le cul dans les airs, à la recherche de nourriture. Ils plongeaient à un angle de 90 degrés très net, souvent de façon synchronisée. J'ai ri en pensant que les humains avaient dû s'inspirer d'eux pour en venir à l'idée de la nage synchronisée.

Au pied de l'arbre, quelques feuilles reposent là, encore vertes pourtant. Je prends le spécimen le moins endommagé et je le fourre dans la poche de mon manteau. À la maison, il y a une quinzaine de minutes, je réalise que cet arbre que je trouve si beau est un gingko. Surprise. Un arbre chinois aux propriétés médicinales multiples pousse à Montréal. Je bois parfois des tisanes de gingko pour stimuler mon mental. Surprise. Il suffit de s'intéresser à la nature pour qu'elle nous remettre à notre place. Ici et maintenant. Il y a l'autre bout du monde.

1 Comments:

At 5:55 p.m., Anonymous Anonyme said...

et dans le parc westmount en plus !!
Je vais aller jeter un oeil la prochaine fois !!!

M-H

 

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