orphelins de l'Éden

7.07.2007

I have dreams

Pendant que le jour se lève et qu'une tourterelle hulule à la fenêtre de la pièce orange, mon estomac s'ouvre grâce au verre d'eau que je bois pour réveiller mon système digestif. Ma nuque est raide parce que mon corps vient tout juste de se tirer du lit. Dehors, tout est détrempé. Ça dure depuis des jours. Il y a une bonne semaine que nous n'avons pas eu à arroser le jardin. Qu'à cela ne tienne, les pants de tomates sont touffus à souhait, tandis que ceux de concombres et celui de zucchinis s'étendent à toute allure. Nous avons même mangé nos premières cerises de terre hier après les avoir fait bien séchées dans un petit bol que nous gardons à cet effet sur un bout de comptoir dans la cuisine.

Depuis que je dors au paradis, mes nuits sont chargées de rêves. Vous savez bien que je me souviens régulièrement de mes songes, mais là, ils s'enfilent en grand nombre. Tellement que j'ai l'impression que mon esprit n'a aucun répit. Pendant la nuit, il ressasse la journée et me prévient sur ce qui vient le lendemain. Il est vrai que ces derniers temps, il m'a fallu miser gros sur mon sens de l'organisation. Peut-être que ma machine est encore sur le mode ne-rien-oublier-pour-que-tout-baigne. Ma reprise du yoga avec une bonne dose de respiration udjayi se chargera sans doute de mettre la pédale douce dans ma caboche.

Aujourd'hui, le plan est de planter nos arbres. Nous avons opté pour deux chênes fastigiés. Leur port colonnaire nous plaît et fera en sorte que le feuillage n'emmerde ni le voisin ni nous qui voulons préserver l'espace sur notre terrain. Leur croissance principalement en hauteur assurera quand même une expansion horizontale d'environ deux mètres et demi. Alors, à la pelle et au pic, terre argileuse et rocailleuse oblige, nous creuserons deux trous pour accueillir ces végétaux majestueux. Ce sera mes premiers arbres plantés. Un grand jour si je me fie à quelqu'un qui a déjà dit que pour quitter ce monde en paix, il fallait avoir planté un arbre, écrit un livre et fait un enfant. Deux sur trois, c'est pas mal. L'enfant viendra en son temps, même si hier encore, après s'être aimés sur le divan du sous-sol, M. a lâché un "ça c'est Br. (prénom que nous voulons donné à notre garçon)" après qu'il ait joui. Il le veut pour bientôt ce moment où nous bercerons un petit paquet tout chaud dans nos bras. Moi aussi, je le veux, mais je sais que chaque chose vient à point nommé. M. le sait aussi, mais il attend avec impatience leur venue. Je le vois s'émerveiller avec nos enfants, jouer, sentir leur peau, dormir collé à cette progéniture. Papa gâteau qu'il sera, c'est certain.

Pour le restant du week-end, c'est molo. Pas de plan, à part les courses bien sûr. Du temps pour flâner, lire, écrire, yogayer, faire la sieste, cuisiner, boire le Zinfandel acheté hier, lire encore, s'aimer. Ah, bien sûr qu'il y a aussi le ménage à faire. Mais dans la maison, l'entretien se fait bien. Beaucoup mieux que dans l'appartement auquel j'ai rêvé cette nuit justement. Je regardais les pièces et certains meubles à nous y étaient encore. Alors de toutes mes forces de concentration, j'essayais de voir l'aménagement intérieur des nouveaux occupants, mais en vain. C'est ainsi que nous nous retrouvions chez Fn., notre ancien voisin où J., notre ancienne voisine, était là aussi. Je me souviens que du balcon du deuxième étage, je regardais passer les gens et je me disais que je préferais la paix de notre rue paisible. Je vous l'ai dit, tout s'entremêle dans ma tête, sur l'oreiller.

Mon verre d'eau est presque terminé. Nougat le gros chat dort en boule sur la fauteuil de lecture. Des merles inspectent le gazon des voisins d'en face à la recherche de lombrics. M. roupille dans la chambre plongée dans la pénombre. Je me prépare mentalement à étirer mon corps dans des asanas. Reste à savoir si je m'endormirai sur mon tapis.

1 Comments:

At 9:52 a.m., Anonymous Anonyme said...

You must write this ..and then wait for my commentaire !! M please controle ta femme !!!

BF

 

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