orphelins de l'Éden

6.21.2007

La reine

Samedi, dans deux jours, nous sautons dans Jasmine la Fit direction St-Jérôme où grand-maman nous attend pour 9 h 30 tapantes. Alors M. est dans un de ces états! Il a déclaré hier soir que c'est comme si la reine d'Angleterre venait nous visiter. Il aimerait que tout soit parfait. Mon pauvre chéri, le temps nous manque, tu le sais bien. Mais bon, si ça peut nous faire avancer un peu plus rapidement... Vivement le repos dans notre demeure bien ordonnée, bientôt.

Peu après que M. soit rentré du boulot ce soir avec deux pommes de laitue Boston dans un sac de toile à la main, il s'est dirigé vers l'arrière, là où les plantes se développent dans leur potager ou leur pot. Il me lançait des: "Oh! Il y a des tomates dans le plant de tomates cerises, des petites boules, toutes minuscules qu'elles sont! Et dans celui des piments aussi!" et "Ce plant de concombres poussent si vite qu'il va falloir accrocher une de ses tiges bientôt!" Il est beau mon amoureux qui s'émerveille. Et pendant que je l'observe, je vois deux faucons qui volent haut et qui tournoient dans les airs, au-dessus du Mega-Projet, le grand parc ainsi baptisé à deux pas de chez nous.

J'ai l'impression de replonger en enfance. C'est ce que j'ai dit à mes collègues hier en leur parlant de mon ajustement de contrée. Enfant, j'observais les insectes et je jouissais de tout ce vert autour. Je vivais dans une maison située dans un rang. Devant et derrière, c'était la forêt aux sentiers et aux tapis d'épines. Un jour, avec ma soeur B. et d'autres jeunes filles du rang, nous avons voulu reconstituer un village dans la forêt d'en face. Nous devions chacune dénicher un coin pour bâtir notre maison et le faire selon nos moyens. Je me souviens qu'en cherchant l'endroit idéal, je suis tombée sur une clairière discrète, une ouverture sur les cieux. Je suis restée là comme envoûtée par ce coin de l'espace, que les arbres respectueux il me semblait tellement l'endroit était solennel, magiquement libre de toutes brousailles. Je suis revenue sur mes pas. Et puis, on a laissé tomber l'idée des maisons au bout d'un avant-midi. Nous voulions nous faire pousser des patates. Dommage.

Dans ma maison, je suis dans cette clairière. M. m'a demandé hier si je pensais à elle dans la journée, au travail. Oui que je lui ai dit. Je pense au moment où j'y retourne et au moment où je passe d'une pièce à l'autre en traversant le coeur. Le coeur, c'est notre couloir large qui relie les cinq autres pièces entre elles. C'est celle aussi qui mène au sous-sol pour l'instant bordélique par l'escalier. Nougat le gros chat se réfugie dans la fraîche de cette immense pièce non finie. Quand je rentre du boulot, elle remonte, les yeux tout endormis.

Pendant que je vous écris, M. installe les panneaux de bambou pour la porte patio. Mais en fait, il le fait pour grand-maman, la reine qui vient. Quand nous reviendrons vers le sud, vers chez nous, nous nous arrêterons au marché Jean-Talon pour aller chercher les victuailles qui nous permettrons de lui concocter un dîner digne d'elle. Je vais lui cuisiner du saumon bio dans une croûte d'avoine servi sur une purée de pois chiche et accompagné d'un légume vert à la vapeur, brocoli, fèves vertes, asperges, selon les arrivages locaux.

Je vous jure que bientôt, je cesse de vous casser les oreilles à propos de la maison. Bien, disons que c'est une demi-promesse. D'accord?

1 Comments:

At 5:23 p.m., Anonymous Anonyme said...

En tout cas tes descriptions du marché Jean-Talon et surtout de tes recettes sont toujours alléchantes. :) N'arrête surtout pas!

Bonne longue fin de semaine! Ma chienne chérie me harcèle pour son souper donc... à bientôt!

ziwi

 

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